« Pas d'oeuvres littéraires, a dit un critique contemporain, qui vieillissent aussi vite que les comédies ». D'où vient ce déclin rapide ? D'où vient aussi que certaines comédies y échappent et gardent, malgré les siècles, une étonnante jeunesse ?

Cependant la comédie classique, qui a l'avantage de nous offrir de précises et solides références, comme L'avare et Tartuffe, pourra nous servir de point de départ.

1⁾ En principe la comédie est destinée à vieillir par sa nature même, tandis que la tragédie se consacre à des héros hors du commun, soit qu'elle raconte les hauts faits de certains, ou au contraire des passions qui sont communes à tous les hommes (chez Racine); ainsi la comédie s'attachant à la peinture des mœurs contemporaines, aux manies et aux sottises d'une époque donnée risque de ne plus être comprise des générations postérieures (Le joueur, Le légataire universel au XVIIIe siècle comme Les précieuses ridicules au XVIIe siècle.)

2) En fait cependant les bons auteurs dramatiques ont su découvrir dans les vices et les travers de leur temps des fautes et des tendances qui sont de toutes les époques (L'avare, Tartuffe, Turcaret).

3) D'autre part, il existe d'autres types de comédies : la comédie d'intrigue et d'action, toujours appréciée par de nombreux spectateurs; la comédie psychologique et sentimentale qui a toujours du succès (comédies de Marivaux et de Musset) et dont la forme aisée et spirituelle, même si elle nous paraît un peu romanesque, continue à émouvoir les coeurs sensibles.