PEUT-ON RIRE DE TOUT?

L’humour est une véritable qualité. Mais jusqu’ou doit-elle aller ? Il y a des limites à toutes plaisanterie. Il est évident que l’on peut rire de tout, la vraie question est : le doit-on ?

L’humour évolue avec la société, les mentalités changent. Nous pouvons rire aujourd’hui de choses que l’on n’aurait pas pu tolérer il y a des dizaines d’années.  Il suffit de comparer les blagues des anciens comédiens tels que Coluche et Desproges avec celles les humoristes d’aujourd’hui. La tolérance vis-à-vis des sujets traités par les gens a augmenté. Si bien que l’on a vu se multiplier depuis des années des actes de personnes étant allées trop loin, antisémites, racistes… 

L’humoriste français Dieudonné est d’ailleurs allé trop loin : récemment passé sur une chaîne télévisée pour un sketch ou il incarnait un jeune juif, il a reçut une plainte pour diffamation raciale.

Mais la plupart du temps, quand on décide de faire rire autrui, il nous faut bien une « victime «.  Nous rions toujours de quelqu’un ou d’une catégorie de personnes( les blondes, les belges…) A la question « peut-on rire de tout? «, Desproges répondait « oui, mais pas avec tout le monde. «

Beaucoup pense que l’on peut rire de tout à partir du moment ou on fait attention à la situation dans laquelle on se trouve. Nous pouvons faire rire des personnes sur des choses tristes en les tournant d’une façon légère, humoristique. Rire de quelque chose permet aussi parfois de dédramatiser, d’alléger l’événement. Il y a l’exemple du 11 septembre 2001. Beaucoup de blagues et de photomontages ont traversé la toile du web. Certaines étaient de mauvais goûts mais nous pouvons peut-être penser que rire du malheur des autres est un moyen de relativiser. 

Nous pouvons tous rire de ce qui nous plaît, nous sommes chacun sensibles à un humour différent. La seule chose qui compte, à mon avis, est de savoir l’intention de celui qui fait la blague. Cherche-t-il a se moquer, à rabaisser et à dénigrer les personnes que ses blagues touchent ? Ou pense-t-il seulement à la dérision et au succès de sa blague sans penser ce qu‘il dit ? Ce n’est qu’en sachant cela que l’on peut se permettre de juger une blague. Mais il y a des limites à tout, et même aux plaisanteries.

Si nous prenons l’exemple des deux films THE LOVE GURU et BORAT. Les deux films cherchent à tourner en dérision une certaine catégorie de personnes par des plaisanteries lourdes, des exagérations et des moqueries. La seule différence est que l’un est plus pointé du doigt que l’autre, pour son manque de respect. A quoi cela est-il dû alors que les deux films sont reconnus pour être d’humour grossier ? Peut-être parce que l’un est moins drôle que l’autre, alors il ne passe pas. Dans ces cas là, l’humour est utilisé car il « sauve « le film. On est plus tolérant avec une blague blessante mais drôle qu’avec une blague blessante et pas drôle. Les histoires humoristiques les « moins drôles « reçoivent d’ailleurs parfois des poursuites judiciaires. 

Mais il y a des limites à tout, mêmes aux plaisanteries. Lorsqu’une blague blesse quelqu’un, ce n’en est plus une. Le but même de ces sketchs d’humoristes, de ces films, est de plaire et de faire rire les personnes qui les regardent. Certaines personnes veulent faire passer des idées, des messages, des opinions avec l’humour mais je pense qu’il y a certaines choses que nous ne pouvons dire et exposer aux autres, même avec humour. L’humour ne permet pas de faire accepter aux autres toutes nos idées et nos façons de penser. Il y a des sujets que l’on ne peut aborder, et ce, pareil, même avec humour.

Rire des handicapés par exemple, est de plus en plus « toléré « mais rire de la Shoah reste quelque chose d’extrêmement risqué. Quelle différence entre les deux ? C’est quelque chose de très difficile à déterminer.  Si l’on veut rire d’un sujet délicat il faut faire preuve de subtilité, d’intelligence.

Mais l’humour cynique attire. Dans le monde des médias aujourd’hui, nous utilisons de plus en plus le sarcasme et le cynisme pour stigmatiser et humilier car cela attire le public et l’attention. 

Nous pouvons peut-être penser que ces plaisanteries ne sont pas réellement pensées mais justement, faites provocantes pour retenir l’attention. Il n’empêche que cela reste un humour qui peut être blessant pour certains, selon les catégories de personnes visées. 

Nous pouvons donc conclure que nous pouvons rire de tout, mais pas avec n’importe qui, à condition d’être drôle et que tout le monde rit.