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pour ceux qui sauraient l'observer !

Publié le 17/10/2012

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pour ceux qui sauraient l'observer ! Ces os n'ont-ils tant coûté à nourrir que pour servir un jour de jeu de quilles ? Les miens me font mal rien que d'y penser. PREMIER PAYSAN, chantant. Une pioche et une bêche, une bêche ! Et un linceul pour drap, Puis, hélas ! un trou à faire dans la boue, C'est tout ce qu'il faut pour un tel hôte ! Il fait sauter un autre crâne. HAMLET. - En voici un autre ! Qui sait si ce n'est pas le crâne d'un homme de loi ? Où sont donc maintenant ses distinctions, ses subtilités, ses arguties, ses clauses, ses passe-droits ? Pôurquoi souffre-t-il que ce grossier manant lui cogne la tête avec sa sale pelle, et ne lui intente-t-il pas une action pour voie de fait ? Humph ! ce gaillard-là pouvait être en son temps un grand acquéreur de terres, avec ses hypothèques, ses reconnaissances, ses amendes, ses doubles garanties, ses recouvrements. Est-ce donc pour lui l'amende de ses amendes et le recouvrement de ses recouvrements que d'avoir sa belle caboche pleine de belle boue ? Est-ce que toutes ses acquisitions, ses garanties, toutes doubles qu'elles sont, ne lui garantiront rien de plus qu'une place longue et large comme deux grimoires ? C'est à peine si ses seuls titres de propriété tiendraient dans ce coffre ; faut-il que le propriétaire lui-même n'en ait pas davantage ? Ha ! HORATIO. - Pas une ligne de plus, monseigneur. HAMLET. - Est-ce que le parchemin n'est pas fait de peau de mouton ? HORATIO. - Si, monseigneur, et de peau de veau aussi. HAMLET. - Ce sont des moutons et des veaux, ceux qui recherchent une assurance sur un titre pareil... Je vais parler à ce garcon-là... Qui occupe cette fosse, drôle ? PREMIER PAYSAN. - Moi, monsieur. (Chantant.) Hélas ! un trou à faire dans la boue, C'est tout ce qu'il faut pour un tel hôte !

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