« Pour que l'homme puisse questionner, il faut qu'il puisse être son propre néant » (Sartre, L'Être et le Néant). Commentez. ?

On ne peut penser par soi-même qu'en prenant un certain recul par rapport à ce que l'on tient pour évident. Penser n'est jamais adhérer de manière inconditionnelle à la pensée d'autrui, sans l'avoir préalablement examinée, jugée et soupesée. Penser, c'est nous confronter à l'altérité, à la pensée d'une tierce personne, c'est-à-dire à une réalité étrangère à la nôtre. Comme le montre Sartre dans L'Être et le Néant, « pour que l'homme puisse questionner, il faut qu'il puisse être son propre néant «. Cette faculté de néantisation consiste à opérer une rupture avec ce qui est. Sartre insiste sur le fait que la liberté de l'homme est étroitement liée à sa pensée, qui lui donne la possibilité de prendre conscience de ce pouvoir de négation. Notre pensée est alors ce qui donne un fondement aux choses que nous pensons. En opposant notre réflexion aux objets de notre réflexion, nous retraçons la « généalogie « de ces objets : nous pensons.