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question de corpus: Ces trois extraits mettent en scène tous un souverain : vous direz ce qui réunit et ce qui distingue ces personnages.

Publié le 01/12/2011

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Question de corpus :

 

Ces trois extraits mettent en scène tous un souverain : vous direz ce qui réunit et ce qui distingue ces personnages.

 

Le concept de souveraineté né au Moyen-Age en même temps que celui de l'État. C'est alors que l'on commence à qualifier le dirigeant d'une région ou d'un pays de souverain. Ce terme désigne celui en qui réside l'autorité suprême, il faut obéir au souverain. Mais, l'œuvre de Jean Anouilh, Antigone, témoigne déjà de la présence de souveraineté en Grèce antique. Ainsi, cette façon de commander, plus ancienne que l'on ne le croit, est présentée dans Hernani de Victor Hugo, Le Roi se meurt de Ionesco et Antigone de Jean Anouilh où sont mis en scène trois souverains, emblématique de leur époque. Nous pouvons tout d'abord réunir ces souverains, mais également les différencier par plusieurs aspects.

En effet, nous pouvons réunir ces souverains en deux points : tout d'abord, chaque roi fait l'éloge de la souveraineté et vente les mérites d'un souverain : Victor Hugo souligne le pouvoir et l'honneur d'un souverain en mettant en scène dans sa pièce Hernani, un personnage, Dom Carlos, plus qu'admiratif, glorifiant l'empereur Charlemagne en le présentant comme un héros. Il le qualifie ainsi de « géant » (l.5), « aussi grand que le monde » (l.8) et le compare à « une «épée » (l.4) ou encore à « la loi » (l.4). Le roi de Ionesco, se fait lui aussi une image plus qu'héroïque du souverain qu'il à été. Selon lui, le roi est inoubliable, c'est aspect est traduit par une forme de narcissisme : « Ah, qu'on se souvienne de moi » (l.2) ; « qu'il n'y ait plus que moi dans toutes les consciences » (l.10). Quant au roi de Thèbes, Créon, présenté dans Antigone, il met en lumière et défend le courage nécessaire aux souverains pour régner : « pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches.. » (l. 22). De plus, ces trois souverains se sentent supérieurs au monde et à leur peuple : Créon qualifie le peuple de « tas » (l. 13) et ne s'inclut pas dans la 'catégorie' des hommes : « c'est une invention des hommes » (l. 25). De même, le roi Bérenger 1er se compare à un dieu : « que l'on dise des messes pour moi » (l.13) ou « que je sois l'hostie » (l.13) et Charlemagne est décrit comme un « géant », « plus grand qu'Annibal » et « plus grand qu'Attila » (l.7).

Cependant, ces trois souverains ce distinguent tout de même en plusieurs aspects : le langage qui est utilisé est différent. Charles Quint utilise un langage plutôt soutenu : « ô démence ! » (l.14) tandis que Créon utilise un langage plus familier : « Mais, bon dieu ! » (l.2) dans sa tirade. Il en est de même pour le roi de Ionesco : « ils vont bouffer » (l.1). Chaque souverain utilise aussi un ton différent pour appuyer ses propos. Ainsi, Charles Quint appuie son admiration et son éloge de Charlemagne en utilisant un ton très expressif, et lyrique. La majorité de ses phrases finissent par un point d'exclamation ou d'interrogation. Cela rend son discours encore plus profond et spontané et souligne son impulsivité : « Oh ! Quel destin !.. » (l.1) Le roi Bérenger 1er, quant à lui adopte un ton plus calme. Il utilise aussi la même construction de phrase au subjonctif tout au long de sa tirade ainsi que de nombreuses phrases simples pour attirer l'attention vers lui et rendre son monologue plus imposant. Il est également précisé dans la didascalie que « le roi s'est levé pour dire sa tirade ». Créon, lui, s'emporte dans son opposition face à sa nièce par un ton exaspéré, rythmé par des phrases exclamatives ; il est agacé par l'incompréhension de sa nièce : « ..petite idiote ! » (l.3) ou « c'est facile de dire non » (l.20). Enfin, le comportement de souverain n'est pas le même chez chaque personnage. Le roi Bérenger 1er est très orgueilleux, il veut que tout le monde se souvienne de lui et se sert de sa souveraineté comme piédestal : « qu'on se souvienne de moi. » (l.2). Au contraire dans Hernani, Charlemagne est décrit comme un homme courageux, méritant et surtout comme un conquérant. Aussi, Créon n'arrive pas à assumer ses fonctions de 'tyran' et essaye de se justifier de sa position difficile, ce qui prouve qu'il est tout de même humain et qu'il a des sentiments.

Donc, Charles Quint, Créon et Bérenger 1er sont des souverains qui se rassemble par leur supériorité et la bonne image qu'il tentent de se donner. Cependant, nous pouvons également les distinguer par des aspects variés comme des langages, des tons ou encore par des comportements différents.

 

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