Devoir de Philosophie

Rimbaud, Une saison en enfer (extrait).

Publié le 07/05/2013

Extrait du document

rimbaud
Rimbaud, Une saison en enfer (extrait). Mélangeant réflexions poétiques et réflexions intimes, interrogeant les limites de la vie dans sa transcription informelle, Une saison en enfer dit l'impuissance et l'échec de la quête rimbaldienne. Dans les huit parties de « ce carnet de damné «, Rimbaud, qui pense être à l'automne de la création, met à mal le mythe du poète-voyant en dénonçant les menaces et les faillites de sa vocation d'alchimiste du verbe. Une saison en enfer d'Arthur Rimbaud MATIN N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, -- trop de chance ! Par quel crime, par quelle erreur, ai-je mérité ma faiblesse actuelle ? Vous qui prétendez que des bêtes poussent des sanglots de chagrin, que des malades désespèrent, que des morts rêvent mal, tâchez de raconter ma chute et mon sommeil. Moi, je ne puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses continuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler ! Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de mon enfer. C'était bien l'enfer ; l'ancien, celui dont le fils de l'Homme ouvrit les portes. Du même désert, à la même nuit, toujours mes yeux las se réveillent à l'étoile d'argent, toujours, sans que s'émeuvent les Rois de la vie, les trois mages, le coeur, l'âme, l'esprit. Quand irons-nous, par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer -- les premiers ! -- Noël sur la terre ! Le chant des cieux, la marche des peuples ! Esclaves, ne maudissons pas la vie. Source : Rimbaud (Arthur), Une saison en enfer, 1873. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles