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Rochefort, école de - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Rochefort, école de - littérature. 1 PRÉSENTATION Rochefort, école de, un des plus importants mouvements poétiques français du XXe siècle. L'école de Rochefort, née du bouleversement de la France occupée, a constitué pendant vingt ans un pôle d'influence important. 2 CONJURER LE DÉSARROI Jean Bouhier (né en 1912), auteur de quatre recueils de poèmes, se retrouve après la défaite et l'exode à Rochefort-sur-Loire, près d'Angers, où il côtoie le peintre Pierre Penon. Face à la dispersion de l'activité poétique, ils décident de fonder un mouvement et le baptisent « l'école de Rochefort «. L'entreprise poétique est favorisée par la proximité géographique de jeunes poètes qui habitent la région de l'ouest de la France (René-Guy Cadou, Michel Manoll, Marcel Béalu, Jean Rousselot) ou Paris (Maurice Fombeure, Luc Bérimont). Ils sont conseillés par Max Jacob et Pierre Reverdy, retirés eux aussi dans la région. Chacun des Cahiers de la première série publiée entre mai et septembre 1941, consacré à un seul poète, est constitué d'une feuille de 60 × 33 pliée en quatre, sans couverture. 3 « DIRE LA VIE, CETTE CHOSE INCROYABLE ET MENACÉE « À travers un fascicule de Jean Bouhier, Position poétique de l'école de Rochefort (mai 1941), et un cahier collectif, Anatomie poétique de l'école de Rochefort (octobre 1941), les membres du groupe prennent position contre Vichy, qui souhaite le retour au classicisme, et rejettent la notion de « poésie nationale et traditionnelle «. En réaction contre l'autoritarisme qui a caractérisé le mouvement surréaliste -- envers lequel ils reconnaissent néanmoins avoir une dette --, ils revendiquent une liberté individuelle et un enthousiasme fraternel. Ils prônent un nouvel humanisme en poésie. La guerre implique un nécessaire recentrage sur l'expérience individuelle et quotidienne. La mission de la poésie est de « dire la vie, cette chose incroyable et menacée «. 4 UN CERCLE ÉLARGI La deuxième série des Cahiers, publiée de novembre 1941 jusqu'en mai 1942, regroupe Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Follain, Eugène Guillevic, Fernand Marc, Louis Guillaume, Luc Decaunes. La collection « les Amis de Rochefort « dirigée par René-Guy Cadou, avec l'appui de Georges Duhamel, publie les recueils des membres de la première heure. Les Cahiers s'ouvrent ensuite à des auteurs de la zone libre comme Joë Bousquet, Georges-Emmanuel Clancier et Alain Borne, aux jeunes surréalistes de Paris et à leur chef de fil Noël Arnaud, et par l'entremise de Gabriel Audisio, aux poètes de l'équipe marseillaise des Cahiers du Sud, Axel Toursky et Léon-Gabriel Gros. Des poètes en vue rejoignent également le groupe, tels Pierre Guéguin, Jacqueline Bouvier, Alain Messiaen, Christian Dedayan, Armand Robin, Charles Autran, Edmond Humeau. Mais l'attribution de papier est compromise en 1942 et l'ouest de la France est pris dans les combats. Le mouvement s'éteint quasiment. 5 L'APRÈS-GUERRE Le mouvement renaît après la guerre, à la mort de René-Guy Cadou en 1951. Cette année-là, la collection publie Usage interne du poète, avec une introduction de Jean Rousselot. Celui-ci s'en prend aux poésies issues de la Résistance et aux Lettres françaises dirigées par Aragon. Le groupe, transporté à Paris, se reconstitue, se réunissant les mercredis à la Coupole, à Montparnasse. Les piliers en sont Jean Bouhier, Paul Chaulot, Michel Manoll, Louis Guillaume et Jean Rousselot. De jeunes auteurs affluent, tels Marc Alyn, et Jean-Vincent Verdonnet, Jean l'Anselme, André Marissel, Jean Breton, Jacques Réda, Gilles Fournel, Gérard Murail, Gaston Puel, Christianne Burucoa. Les cinq nouvelles séries de Cahiers (1952-1963) publient également Luc Bérimont, Pierre Béarn et Jean Digot. De son côté, Serge Wellens fonde le groupe de l'Orphéon qui, avec l'aide de comédiens, expérimente une nouvelle manière de populariser la poésie, organisant des lectures dans des salles d'école, de ciné-clubs. Avec le départ de Jean Bouhier et l'essor des recherches sur le langage, le mouvement s'essouffle au début des années 1960, mais survit quelque temps encore à travers le manifeste Poésie pour vivre -- Manifeste de l'homme ordinaire (1964) de Jean Breton et Serge Brindeau, les publications des Éditions Chambelland, des Éditions Rougerie, ainsi que des Éditions Saint-Germain-des-Prés. La revue Poésie 1 de Serge Wellens et de Jean Breton publie également les productions poétiques de l'école de Rochefort. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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