roumaine, littérature.
Publié le 06/05/2013
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6 MOUVEMENT JUNIMISTE
Le groupe de la Junimea (« jeunesse ») s’inscrivit en réaction contre l’influence prépondérante de la littérature occidentale.
Son représentant le plus marquant fut Titu Liviu Maiorescu (1840-1917), théoricien du renouveau littéraire roumain, influencé
par les courants esthétiques allemands, qui dirigea la revue Convorbi Literare et publia la poésie de son ami Mihai Eminescu.
Personnalité tourmentée, considéré comme le plus grand poète roumain, Eminescu laissa une œuvre hantée par la figure de
la mort.
Parmi ses recueils citons Poésies (1883), et une nouvelle poétique intitulée le Pauvre Denis (1872).
Dans le domaine théâtral, c’est l’œuvre de Ion Luca Caragiale (1852-1912) qui domina le siècle.
Son sens du comique et de l’absurde, omniprésent dans des pièces comme la Calomnie (1890), inaugura le théâtre moderne roumain.
Voir Drame et art
dramatique.
7 LITTÉRATURE ROUMAINE CONTEMPORAINE
7. 1 Roman
L’activité romanesque qui précéda la Seconde Guerre mondiale fut d’abord marquée par l’intensité des débats théoriques opposant traditionalistes, exaltant les valeurs rurales, et occidentalistes, prônant l’ouverture aux influences de l’Europe de
l’Ouest.
Ces derniers, menés par le critique E.
Lovinescu (1881-1943), défendaient l’idée d’une approche technique et thématique de la littérature, ouverte sur les influences romanesques européennes.
Particulièrement représentatifs de ce courant, le « surréaliste » avant l’heure Urmuz (1893-1923), et le poète et romancier George Bacovia (1881-1957), qui composa des œuvres comme Morceaux de nuit (1926), inscrites dans le mouvement
symboliste (courant également représenté par Alexandru Macedonski, 1854-1920).
La tendance traditionaliste trouva quant à elle son principal porte-parole en l’historien Nicolae Iorga (1871-1940), partisan d’une esthétique littéraire fondée sur les différents héritages des cultures roumaines.
Les romanciers Liviu Rebreanu (1885-
1944), notamment dans son roman, Ion le Roumain (1916), et Duiliu Zamfirescu (1858-1922) illustrèrent eux aussi cette tendance.
En marge de ce débat, le romancier et historien des religions Mircea Eliade composa une œuvre romanesque originale, où s’expriment les influences des cultures indiennes et orientales, comme Mademoiselle Christina (1936) ou le Vieil Homme et
l’Officier (1968).
Les écrivains roumains de l’après-guerre furent confrontés aux impératifs esthétiques et politiques imposés par le gouvernement communiste.
La création romanesque se trouva alors prise dans une impasse, et peu d’auteurs surent trouver leur voie
au milieu des contraintes.
Il faut cependant évoquer, pour la force de son lyrisme social, le roman de Zaharie Stancu (1902-1974), Nu-pieds (1948), ainsi que les textes de George Calinescu (1899-1965), critique et historien de la littérature.
Dans les années 1960-1970, dites aussi du « dégel », l’activité romanesque s’attacha à dénoncer la période stalinienne.
On doit citer, dans cette mouvance, le roman emblématique d’Alexandru Ivasiuc (1933-1977), les Oiseaux (1970).
Le roman
historique, bien représenté par la fresque monumentale de Dinu Seraru (1930- ), l’Instant (1977), occupa également une place majeure.
Les années 1980, marquées par le durcissement terrible de la dictature de Ceauşescu, virent de nombreux écrivains emprisonnés ou contraints à l’exil.
Dans ce contexte, il faut cependant remarquer les nouvelles de Mircea Nedelciu (1950- ), inspirées
par les recherches formelles du Nouveau Roman.
Voir Narration ; Nouvelle ; Roman.
7. 2 Poésie
En intégrant les divers courants modernes apparus dès avant le début du siècle, la poésie roumaine renouvela ses thématiques et connut un regain de créativité.
Deux auteurs incarnent bien la production de cette période particulièrement féconde de
l’entre-deux-guerres : Tudor Arghezi (1880-1967), qui associa étroitement des thèmes empruntés à la vie quotidienne à sa quête spirituelle, comme en témoigne son recueil Paroles assorties (1927), et Eugen Jebeleanu (1911- ), qui développa une
poétique fondée sur l’onirisme.
Mais il faut citer aussi Ion Vinea (1895-1964).
Après la période traumatisante de la guerre et l’arrivée du pouvoir communiste, la doctrine du réalisme social et la censure prévalurent, réprimant toute autre forme d’expression.
Il faut, comme dans le cas du roman, attendre les années 1960 pour
voir émerger de nouveaux poètes soucieux d’explorer des voies personnelles.
Ce renouveau s’illustra notamment dans l’ironie parodique de Marin Sorescu (1936- ) et dans le lyrisme fantastique de Mircea Cartarescu (1956- ).
Voir Poésie.
7. 3 Théâtre
Peu présent avant la guerre, le théâtre roumain renaquit véritablement sous l’impulsion de Horia lovinescu (1917-1983) et de son théâtre « d’idées », illustré par des pièces comme la Citadelle écroulée (1954) ou les Sœurs Boga (1959).
Il faut aussi
mentionner les comédies ironiques d’Aurel Baranga (1913-1979) et l’humour sarcastique du théâtre de Teodor Mazilu (1930-1980).
Voir Drame et art dramatique.
8 ÉCRIVAINS ROUMAINS EN FRANCE
De nombreux écrivains nés en Roumanie ou d’origine roumaine choisirent, ou furent contraints, de vivre à l’étranger.
Beaucoup vécurent en France et s’exprimèrent en français.
À ce titre, ils ne peuvent être rattachés qu’indirectement à la littérature
roumaine.
Parmi ces auteurs, citons les poétesses Anna de Noailles et Marthe Bibesco (1888-1973), qui furent toutes deux amies de Marcel Proust, le poète Tristan Tzara, fondateur du mouvement Dada (Zurich 1915), qui fut à l’origine proche des
surréalistes et d’André Breton.
Citons encore le dramaturge Eugène Ionesco (1912-1994), qui initia en France l’ère du théâtre de l’absurde et de la dérision, le romancier Elie Wiesel et l’essayiste et moraliste Emil Cioran, dont seul le premier ouvrage, Sur les cimes du désespoir
(1933), fut écrit en roumain.
Citons enfin le romancier Virgil Tanase (1945- ), qui s’exila en France pour fuir le régime communiste..
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