Devoir de Philosophie

scolastique - philosophie.

Publié le 08/05/2013

Extrait du document

philosophie
scolastique - philosophie. 1 PRÉSENTATION scolastique, terme désignant à la fois le mouvement philosophique et théologique qui caractérise la pensée du Moyen Âge et l'enseignement dispensé par l'École du même nom (en latin, schola, dont est dérivé scholasticus). La scolastique est, dans son sens originel, le savoir enseigné dans les institutions ecclésiastiques que sont les écoles et les universités au Moyen Âge ; le scolastique désigne pour sa part celui qui enseigne la philosophie ou la théologie dans lesdites écoles ou universités. Cet enseignement se définit comme un vaste commentaire de textes de l'Antiquité, qui a pour idéal d'intégrer en un système ordonné la sagesse naturelle de la Grèce et de Rome, et la foi du christianisme. La pensée scolastique s'efforce d'utiliser la raison humaine naturelle, en empruntant en particulier à la philosophie d'Aristote, pour comprendre la dimension surnaturelle de la révélation chrétienne. Les penseurs scolastiques défendent des conceptions diverses, tant en philosophie qu'en théologie. Ce qui confère une unité à l'ensemble du mouvement, c'est la communauté de buts, d'attitudes et de méthodes, adoptés, de manière générale, par ses membres. 2 ÉLÉMENTS DE PENSÉE SCOLASTIQUE 2.1 Respect du savoir acquis La préoccupation majeure des scolastiques n'est pas de découvrir des faits nouveaux, mais d'intégrer à la révélation chrétienne le savoir déjà acquis par le raisonnement grec. Cette préoccupation constitue une des différences les plus caractéristiques entre la scolastique et la pensée moderne depuis la Renaissance. La première attitude commune aux scolastiques consiste en leur respect des autorités, tant en philosophie qu'en théologie. Ces autorités sont les grands philosophes de la Grèce et de Rome ainsi que les premiers Pères de l'Église. Les scolastiques médiévaux s'astreignent ainsi à l'étude de ces auteurs anciens. En matière de philosophie, ils tiennent Aristote pour l'autorité suprême, le surnommant simplement « le Philosophe «. Saint Augustin est la principale autorité en théologie, seule l'autorité de la Bible et des conciles officiels de l'Église lui étant supérieure ; les Quatre Livres des Sentences de Pierre Lombard, datant du XIIe siècle, forment pour leur part le livre de base de l'enseignement théologique. Ainsi, même lorsque leur pensée atteint sa pleine maturité et qu'ils commencent à produire des oeuvres de philosophie originales, les scolastiques n'abandonnent pas la pratique de la citation des autorités intellectuelles du passé. Des critiques ultérieurs ont conclu de cette pratique que les scolastiques n'étaient que des compilateurs. Toutefois, les scolastiques de la maturité, parmi lesquels saint Thomas d'Aquin et John Duns Scot, font preuve d'une grande souplesse et de beaucoup d'indépendance dans leur usage des textes anciens. Pour mettre en harmonie les textes avec leurs propres positions, il n'est pas rare qu'ils livrent des interprétations difficilement conciliables avec les intentions des Anciens. Le recours à l'autorité n'est souvent qu'une figure de style pour amorcer ou clore l'exposé des opinions personnelles du commentateur, destinée à rendre ses vues acceptables en montrant qu'elles s'inscrivent en continuité avec le passé et n'ont rien d'inédit. La nouveauté et l'originalité de la pensée, loin d'être délibérément recherchées, sont donc bien plutôt contraires à l'esprit des scolastiques. 2.2 Raison et foi Les scolastiques partagent en outre la conviction d'une harmonie fondamentale entre la raison et la révélation : si le même Dieu est la source de ces deux modes de connaissance et que la vérité est l'un des principaux attributs de Dieu, il est impossible que Dieu se contredise par ces deux modes. Toute opposition apparente entre la révélation et la raison peut être imputée soit à un usage incorrect de la raison, soit à une inexactitude d'interprétation des termes de la révélation. Néanmoins, dans la mesure où les scolastiques conçoivent la révélation comme l'enseignement direct de Dieu, ils considèrent qu'elle possède un degré de vérité et de certitude supérieur à celui de la raison naturelle. C'est pourquoi, dans les conflits apparents entre foi religieuse et raisonnement philosophique, la foi est toujours l'arbitre suprême ; la décision du théologien prévaut donc sur celle du philosophe. Et si, vers le début du XIIIe siècle, la pensée scolastique met davantage l'accent sur l'indépendance de la philosophie, celle-ci n'en est pas moins appelée, pendant toute la période scolastique, « servante de la théologie « (ancilla theologiae), non seulement parce que la vérité de la philosophie est subordonnée à celle de la théologie, mais aussi parce que les théologiens se servent de la philosophie pour comprendre et élucider la révélation. Cette attitude de la scolastique contraste nettement avec la doctrine dite de la « double vérité « du philosophe et médecin musulman Averroès. Selon lui, la vérité est accessible tant à la philosophie qu'à la théologie islamique, mais seule la philosophie est en mesure d'en atteindre une parfaite connaissance. Ainsi les prétendues vérités de la théologie ne sont-elles que l'expression imparfaite de la représentation que se fait le commun des mortels de la vérité authentique, accessible seulement à la philosophie. La vérité philosophique peut même contredire les enseignements de la théologie islamique. La croyance que nourrissent les scolastiques dans l'harmonie de la foi et de la raison les conduit à déterminer la capacité et la compétence précises de chacune de ces deux facultés. Bon nombre des premiers scolastiques, comme saint Anselme, ne distinguent pas clairement la foi de la raison et s'en remettent aveuglément à la raison pour prouver certaines doctrines de la révélation. Avec saint Thomas d'Aquin, la pensée scolastique trouve un équilibre entre raison et révélation. Mais ses successeurs, comme le théologien et philosophie écossais John Duns Scot, restreignent de plus en plus le domaine des vérités susceptibles d'être démontrées par la raison, et insistent pour que quantité de doctrines, que l'on considérait auparavant comme démontrées par la philosophie, soient désormais acceptées sur la base de la seule foi. Une des raisons de ce recul tient à ce que les scolastiques se conforment beaucoup plus rigoureusement aux exigences de la démonstration scientifique telle qu'elle a été spécifiée dans l'Organon d'Aristote que ne l'ont fait les philosophes précédents. Ces exigences sont si strictes qu'Aristote lui-même était rarement en mesure de les respecter parfaitement, en dehors des mathématiques. Cette évolution a conduit progressivement à la perte de confiance dans la raison humaine naturelle et dans la philosophie, doute qui caractérise à la fois la pensée du début de la Renaissance et les premiers réformateurs religieux, comme Martin Luther. 3 MÉTHODES SCOLASTIQUES 3.1 Le commentaire Les principaux outils des scolastiques sont la logique et le vocabulaire philosophique d'Aristote, la démonstration, la discussion et le commentaire, celui-ci émanant, soit du seul maître (lectio), soit d'une autorité reconnue. Les premiers scolastiques commencent par adhérer au texte qu'ils commentent. Puis, progressivement, la pratique de la lecture critique produisant ses propres effets sur la pensée, ils se mettent à insérer quantité de commentaires supplémentaires sur des points de controverses célèbres, que le texte ne mentionne pas du tout ou qu'il évoque de façon inadéquate. À partir du XIIIe siècle, ces réflexions supplémentaires (quaestio) qui incarnent la pensée personnelle des maîtres deviennent la partie la plus volumineuse et la plus importante des commentaires, l'explication littérale du texte ne représentant plus qu'une simple fraction de ceux-ci (en témoigne la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin). 3.2 Du débat public au formalisme logique Aux commentaires sur des questions controversées se rattache la technique de débat public. Au Moyen Âge, tout professeur d'université est tenu de participer plusieurs fois par an à une dispute (disputatio) en présence des membres de la faculté et des étudiants pour défendre les points cruciaux de son enseignement contre ses détracteurs. Les formes de la logique aristotélicienne étant utilisées à la fois par la défense et par l'accusation, la dispute publique devient ainsi au XIIIe siècle un instrument d'éducation, permettant de stimuler, de vérifier et de communiquer l'évolution de la pensée en philosophie et en théologie. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, la vitalité des disputes publiques décline et fait place à un formalisme rigide, les participants à la dispute s'intéressant moins à son enjeu réel qu'à des finesses de logique. Cette forme dégradée de dispute a largement contribué à la mauvaise réputation de la scolastique durant la Renaissance et les périodes ultérieures. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles nombre de penseurs modernes n'ont retenu de la scolastique que la vanité du formalisme logique. 4 PRINCIPAUX PHILOSOPHES SCOLASTIQUES Les grands noms de la scolastique des XIe et XIIe siècles sont saint Anselme, Pierre Abélard et Roscelin, fondateur du courant nominaliste. À la même époque, Maïmonide tente de réconcilier la philosophie aristotélicienne et la révélation divine telle que la conçoit le judaïsme, dans un esprit similaire à celui de la scolastique chrétienne. Les scolastiques du Au XIVe XIIIe siècle (l'âge d'or du mouvement) sont saint Thomas d'Aquin et saint Albert le Grand, Roger Bacon, saint Bonaventure et John Duns Scot. siècle, le nominalisme prend le pas sur la scolastique ; il est représenté par Guillaume d'Occam, logicien qui soutient que la raison naturelle et la philosophie ont un champ d'application beaucoup plus étroit que ne l'affirment les scolastiques. La scolastique connaît un brillant, mais bref regain, en particulier dans le domaine de la théologie, dans l'Espagne du XVIe siècle, sous l'impulsion de Francisco de Vitoria et Francisco Suárez. Un renouveau de plus grande envergure est initié par le pape Léon XIII en 1879, afin de reconsidérer et refondre, à la lumière des besoins modernes, les grands systèmes scolastiques du XIIIe siècle, en particulier celui de saint Thomas d'Aquin. Les principaux tenants de ce renouveau « néoscolastique « sont Jacques Maritain, philosophe et « néothomiste « (en référence à saint Thomas d'Aquin), et Étienne Gilson, historien de la philosophie. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
philosophie

« commencent par adhérer au texte qu’ils commentent.

Puis, progressivement, la pratique de la lecture critique produisant ses propres effets sur la pensée, ils se mettent à insérer quantité de commentaires supplémentaires sur des points de controverses célèbres, que le texte ne mentionne pas du tout ou qu’il évoque de façon inadéquate.

À partir du XIII e siècle, ces réflexions supplémentaires (quaestio) qui incarnent la pensée personnelle des maîtres deviennent la partie la plus volumineuse et la plus importante des commentaires, l’explication littérale du texte ne représentant plus qu’une simple fraction de ceux-ci (en témoigne la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin). 3. 2 Du débat public au formalisme logique Aux commentaires sur des questions controversées se rattache la technique de débat public.

Au Moyen Âge, tout professeur d’université est tenu de participer plusieurs fois par an à une dispute (disputatio) en présence des membres de la faculté et des étudiants pour défendre les points cruciaux de son enseignement contre ses détracteurs.

Les formes de la logique aristotélicienne étant utilisées à la fois par la défense et par l’accusation, la dispute publique devient ainsi au XIIIe siècle un instrument d’éducation, permettant de stimuler, de vérifier et de communiquer l’évolution de la pensée en philosophie et en théologie. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, la vitalité des disputes publiques décline et fait place à un formalisme rigide, les participants à la dispute s’intéressant moins à son enjeu réel qu’à des finesses de logique.

Cette forme dégradée de dispute a largement contribué à la mauvaise réputation de la scolastique durant la Renaissance et les périodes ultérieures.

C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nombre de penseurs modernes n’ont retenu de la scolastique que la vanité du formalisme logique. 4 PRINCIPAUX PHILOSOPHES SCOLASTIQUES Les grands noms de la scolastique des XIe et XIIe siècles sont saint Anselme, Pierre Abélard et Roscelin, fondateur du courant nominaliste.

À la même époque, Maïmonide tente de réconcilier la philosophie aristotélicienne et la révélation divine telle que la conçoit le judaïsme, dans un esprit similaire à celui de la scolastique chrétienne.

Les scolastiques du XIIIe siècle (l’âge d’or du mouvement) sont saint Thomas d’Aquin et saint Albert le Grand, Roger Bacon, saint Bonaventure et John Duns Scot. Au XIVe siècle, le nominalisme prend le pas sur la scolastique ; il est représenté par Guillaume d’Occam, logicien qui soutient que la raison naturelle et la philosophie ont un champ d’application beaucoup plus étroit que ne l’affirment les scolastiques. La scolastique connaît un brillant, mais bref regain, en particulier dans le domaine de la théologie, dans l’Espagne du XVIe siècle, sous l’impulsion de Francisco de Vitoria et Francisco Suárez.

Un renouveau de plus grande envergure est initié par le pape Léon XIII en 1879, afin de reconsidérer et refondre, à la lumière des besoins modernes, les grands systèmes scolastiques du XIIIe siècle, en particulier celui de saint Thomas d’Aquin.

Les principaux tenants de ce renouveau « néoscolastique » sont Jacques Maritain, philosophe et « néothomiste » (en référence à saint Thomas d’Aquin), et Étienne Gilson, historien de la philosophie. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles