Suffit-il d'aimer autrui pour faire son bien ?
Publié le 20/12/2011
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Dans la mythologie grecque, Eros est le dieu de l'Amour. Il serait le fils de Poros (l'Abondance) et Pénia (la Prudence). Pour Platon, dans son œuvre Le Banquet, Éros est une divinité primordiale,qui fait le plus de bien aux hommes et est le plus auguste, le plus capable de rendre l’homme heureux durant sa vie et après sa mort. L'amour est un sentiment éprouvé envers une personne, avec qui on recherche une certaine proximité, de la tendresse, de la passion et le bien-être de soi mais aussi de l'autre. Suffit-il d'aimer autrui pour faire son bien ?
On peut se demander si l'amour est suffisant pour rendre heureux son prochain ? L'amour n'a pas une définition universelle, elle varie énormément en fonction de chaque individu. Qu'entendons-nous par aimer ? De quel type d'amour s'agit-il ? Nous parlons aussi du bien d'autrui, du bonheur qu'on peut lui procurer par divers moyens comme l'amour, mais qu'est-ce que faire le bien ? Qui est donc cette autre personne, qu'on appelle autrui?
Dans une première partie, on analysera dans quelle mesure aimer est suffisant pour faire le bien d'autrui, puis dans une seconde partie, nous verrons que l'amour seul n'est pas suffisant pour faire le bien de son prochain. Pour terminer, nous étudierons que dans certain cas, si on modifie la signification de l'amour, il n'est même pas nécessaire d'aimer.
Par définition, l'amour authentique se traduit par un effacement de sa propre personne devant l'être aimé. Souhaiter le bonheur d'autrui, y contribuer de toutes ses forces, au mépris même de son propre bien-être, voilà la véritable marque d'une affection sincère. A proprement parler, aimer, ce serait s'oublier soi-même, s'offrir à l'autre sans restrictions. L'amour serait alors oblatif ou ne serait pas.
Cependant, on peut relever deux types d'amour. Tout d'abord, on a l'amour physique, c'est à dire l'attraction charnelle où les plaisirs de la chair l'emportent. C'est l'amour le plus répandu dans le monde, tout être vivant a déjà ressenti cette passion. Chaque homme n'est qu'une moitié d'être en quête de son complément. L'amour survient lorsque les moitiés séparées se rencontrent. On peut considérer l'amour comme l'un des rares remèdes à notre misère, à notre malheur. Par conséquence, en faisant notre propre bien, nous faisons également celui de notre moitié. Dans ce cas là, l'amour est amplement suffisant pour faire le bien d'autrui, mais n'y a-t-il pas un autre moyen, un amour différent ?
Effectivement, il existe un deuxième type d'amour, l'amour moral. On apprécie la personne pour son esprit, sa pensée, sa façon d'être, en complément ou en détriment de son corps, de son enveloppe charnelle. La majorité des personnes jugent autrui sur le physique et le premier contact, très peu cherche à connaître l'individu avant de juger. Lorsque l'on rencontre cette personne qui s'intéresse à notre intérieur et non à ce qu'on laisse paraître, cela peut nous faire du bien de voir que ce monde n'est pas si cruel qu'il le laisse penser. On n'a pas choisit notre corps, c'est la nature qui nous l'a offert, cependant on a la possibilité de gérer notre pensée, notre esprit, de devenir celui que l'on veut. L'amour ne devrait pas s'arrêter à cette masse de chair qui constitue chaque être vivant dans ce monde mais plutôt à ce qu'on est vraiment, le côté de notre personnalité qui n'est pas visible d'un simple regard ! Cette amour est très rare, mais quand il existe, il ne peut faire que du bien, c'est le seul, l'unique vrai amour, la perfection. Dans les deux types d'amour évoqués, c'est suffisant d'aimer pour faire le bien d'autrui, mais l'amour peut être très fragile, comme très solide. Mais est-ce toujours le cas ? N'y a-t-il pas des complications involontaires de notre part?
Aimer autrui, c'est à dire l'autre nous, demande une certaine connaissance de la personne. Sans connaître ses désirs, ses envies, on peut prétendre faire son bien alors que ce n'est pas le cas. Il faut aller au delà de l'amour, s'intéresser, apprendre à connaître son prochain. En effet
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Il est aussi possible de faire le mal d'autrui sans le vouloir. On est inconscient de nos actes. En croyant faire du bien, on est amené à blesser l'autre contre notre volonté. Par exemple, chaque individu à au moins ressentis de la jalousie envers une personne. La jalousie, ici amoureuse, est une émotion empreinte d'agressivité qui est la conséquence de la peur de perdre l'être aimé ou tout simplement son amour, au profit d'une autre personne. Elle peut se produire dans le cadre d’une relation à deux. L'homme peut très mal supporter le fait que sa femme passe du temps avec une autre personne, qui selon lui, peut menacer la relation du couple. Le jaloux en conçoit du ressentiment, des reproches, qu’il adresse aux deux autres, avec généralement une focalisation sur la deuxième personne, qui peut-être très dur à suppoter. Cette jalousie entraîne forcement une tension dans le couple et donc un certain malaise chez la femme. Tout ceci ce fait sans que son compagnon sans rendent compte. On a vu que l'amour n'était pas suffisant pour faire le bien d'autrui, mais est-il vraiment indispensable ?
L'égoïsme, qui est un trait de caractère plutôt vu négativement et de façon péjorative, consiste à orienter nos actions, décisions en fonction de notre propre centre d'intérêt sans tenir compte de de l'avis extérieur. Ici, il y a une totale absence d'amour, on fait le mal de plein de gens en ayant généralement conscience de nos actes et de leurs impacts. Cette citation d'Oscar Wilde « L'égoïsme n'est pas vivre comme on le désire, mais demander aux autres de vivre comme on veut qu'ils vivent » montre bien la volonté de l'individu d'imposer ses choix à tout un groupe de personne. On ne fait pas le bien d'autrui mais exactement l'opposé, le mal.
Effectivement, l'amour est un sentiment ou une passion qui consiste à avoir de l'affection pour elle, affection qui peut aller de la sympathie à la passion amoureuse. Si on reste dans le cadre de l'affection, on peut quand même faire le bien d'autrui sans l'aimer (passion). Un simple geste, une action envers son prochain peut lui faire énormément de bien, lui apporter du bonheur dans sa vie. L'amitié est un lien très fort qui se tisse entre plusieurs personnes, dans son état pur, elle est inconditionnelle, c'est-à-dire que de vrais amis ne se jugent pas, s'entraident et se soutiennent mutuellement. Elle se distingue de l'amour car ce dernier crée une dépendance entre les individus. Selon Aristote, le véritable ami est le seul qui permet à un homme de progresser car l'ami est en réalité le miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est. Il permet donc de s'améliorer, et ainsi accéder au bonheur. Par exemple
On peut ainsi en conclure que la réponse à ce problème est délicate, elle dépend de la situation dans laquelle on se trouve
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