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suicides au Japon

Publié le 27/02/2008

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“Suicides au Japon”

Le Japon est l’un des pays industrialisés où il y a le plus de 自殺(JiSatsu) “suicides”. Cela fait déjà 7 années consécutives que le nombre de suicidés dépasse les 3万人(SanManNin) “30.000 personnes”. Si on regarde l’ensemble des pays pour lesquels les chiffres sont connus, on retrouve le Japon à la 10ème position (24.1 suicides pour 100.000 personnes, année 2000) derrière la Lituanie (44.7 suicides pour 100.000 personnes, année 2002), la Russie (38.7 suicides pour 100.000 personnes, année 2002) et d’autres pays de l’Est. La France, qui occupe la 19ème place (17.5 suicides pour 100.000 personnes, année 1999), ne fait pas vraiment mieux : 12.000 suicides et 160.000 tentatives de suicides par an (2004). Même si le nombre de suicides au Japon pour 2004 (30227 suicides) est en légère baisse par rapport au triste record de 2003 (32109 suicides), les estimations pour 2005 ne sont pas encourageantes. La tranche de population la plus touchée par le suicide au Japon est celle des hommes surmenés par leur travail : surtout les サラリーマン(SaRaRi-MaN) “salariés” et récemment aussi chez les 技術者(GiJutsuSha) “ingénieurs” de plus en plus touchés par le stress (1 cas sur 4) à cause de la concurrence internationale. La grande majorité des suicides résulte d’une 鬱病(UtsuByô) “dépression nerveuse”. Je me souviens d’une enquête du 朝日新聞(AsaHiShinBun) qui révélait qu’une grande partie des médecins établissait des diagnostics optimistes en cas de 鬱病(UtsuByô) “dépression nerveuse”. Les médecins expliquaient qu’ils avaient recours à cette méthode afin de ne pas placer l’employé dans une situation délicate vis-à-vis de ses supérieurs.

Diminuer le nombre de suicides

En 1978, le Japon s’était engagé dans un programme de santé pour tous, le 健康日本21(KenKôNipPon NiJûIchi) “Santé Japon 21ème siècle”. Ce projet détaille en 38 points les problèmes de santé publique à résoudre. Notamment, le 12ème point concerne les suicides : 2000年までに、(NiSenNen Made Ni) 地域における(ChiIki Ni OKeRu) 現在の自殺や(GenZai No JiSatsu Ya) 自殺未遂の(JiSatsuMisui No) 増加傾向を(ZôKaKeiKô Wo) 逆転すべきである(GyakuTen SuBeKi De ARu) “Il est impératif de renverser la tendance à la hausse des suicides et des tentatives de suicides pour l’an 2000″. Force est de constater que ce 12ème point du programme n’est pas satisfait. Pour y parvenir, le 厚生省(KôSeiShô) “Ministère de la Santé publique” s’est fixé pour objectif de diminuer de 20% le nombre de suicides pour 2010. Une équipe de recherche a été spécialement mise en place et dispose d’un budget de 10億円(JûOkuEn) “1 milliard de yens”. Le gouvernement mise également sur la mise en place d’un nouveau système de suivi des “personnes ayant tenté de se suicider”. Ce système devrait faire appel aux nouvelles technologies en offrant un dialogue par email ou une discussion en ligne mais offrira aussi une soutien téléphonique.

Suicide en groupe

Ces dernières années, une nouvelle catégorie de suicides devient de plus en plus préoccupante. Il s’agit des “suicides de groupe”. Ce genre de pratique est grandement facilitée par l’apparition de  “forums suicides” sur l’Internet. Les participants cherchent des  “partenaires de suicide” pour ne pas flêchir le moment venu. Le phénomène débuta en 2003 avec 7 cas recensés (21 victimes), puis 19 cas en 2004 avec 55 victimes. L’année 2005 n’est pas encore terminée mais les chiffres dépassent d’ores et déjà ceux de 2004 : 22 cas avec 59 victimes. La fermeture pure et simple de ce genre de site web n’est ni efficace, ni praticable. Sans aller jusqu’à évoquer une atteinte à la liberté d’expression, les principaux problèmes sont : la possibilité d’héberger le site dans un autre pays, la difficulté de déterminer le but d’un site (aide morale ou pro-suicide).

Facteurs sociaux et culturels

Le “chômage”, la précarité et le relâchement des liens familiaux sont les principaux facteurs menant au suicide. On constate aussi que les pays dont la principale religion est l’islam ont des taux de suicides relativement bas. En effet, l’enseignement islamique condamne l’acte de se suicider. Il est souvent dit que le Japon et de manière générale les pays d’Asie ont un rapport un peu différent avec le suicide. Une image très répandue concernant le Japon est que des situations de “déshonneur”, de “banqueroute”, ou de prise de  “responsabilités” pour un problème grave, aboutissent parfois à un suicide. Le cas le plus récent remonte à février 2005. L’ancien patron de “compagnie des chemins de fer Seibu”, soupçonné d’être impliqué dans un délit d’initiés avait mis fin à ses jours suite aux “interrogations” pressantes de l’équipe d’enquête spéciale. Si le chômage et la précarité sont les deux principaux facteurs dans le cas de la France, c’est assez différent pour le Japon. Certes, le taux de chômage a connu une hausse mais il est en baisse depuis deux ans et n’atteint pas les proportions de la France : 4.7 % pour le Japon (2004) contre 9.9% pour la France (2004). En ce qui concerne le Japon, mis à part les dépressions nerveuses causées par le “surmenage”, le principal facteur est sans doute le relâchement des liens familiaux. C’est ce facteur là qui conduit de plus en plus de jeunes à mettre fin à leur jours.

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