Suis-je ce que la société fait de moi ?

Dans son sens commun, la société désigne une communauté d'individus dépendant les uns des autres et vivant dans un groupe organisé avec des dirigeants. Ce lien est appelé « lien social » et serait au fondement de toute société humaine. Cela présuppose que nous possédons des caractéristiques par rapport à la société à laquelle nous appartenons puisque nous nous conformons aux mêmes lois imposées et que nous suivons les mêmes normes et valeurs instaurées par celle-ci. Peut-on cependant considérer que nos pensées ou nos faits sont directement liés à la société à laquelle nous appartenons ? Si c'est le cas, alors cela voudrait dire que nos pensées et nos faits sont similaires aux autres individus appartenant à la même société, or chaque individu ne fait et ne pense pas totalement des choses identiques. Sommes-nous donc vraiment conscients de ce que nous faisons au quotidien ou sommes-nous seulement conditionnés à notre société ? I-A Nous pouvons supposer en premier lieu que la société fait de nous ce que nous sommes. On peut considérer que l'Homme ne peut pas se définir à la naissance sans avoir vécu. L'homme se définit en fait par la culture, or celle-ci s'acquière. Si nous étions nés dans un pays ayant une culture totalement différente de la nôtre, comme les pays du Moyen-Orient, par exemple, alors nos façons de penser et de faire seraient autres. L'enfant hérite finalement d'une culture déjà constituée qu'il doit s'approprier. En effet, depuis notre plus jeune âge, les institutions de socialisation nous disent ce qui est bien ou ce qui est mal, et nos parents nous punissent par exemple si nous faisons quelque chose qu'ils jugent mal afin que nous nous imprégnions de cette éducation. L'éducation est nécessaire à l'Homme pour qu'il ait sa place en tant que membre d'une communauté car il se définit aussi par le fait d'être un être social, c'est-à-dire qu'il échange constamment avec les individus appartenant à sa même société. Elle nous permet finalement de nous intégrer à la société et par ailleurs de nous aider à déterminer notre conscience. La conscience peut être définie comme la connaissance qu'a l'Homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. D'après Marx, « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience », ce qui signifie qu'il faudrait avoir vécu dans une société afin de pouvoir déterminer notre conscience. I-C Nous sommes contraints de suivre des normes sociétaires sans quoi nous ne serions pas libres. Notre société nous impose des lois à respecter. Si nous enfreignons ces lois, nous ne serions pas libres puisque emprisonnés. Mais la liberté est aussi définie par une absence totale de contraintes. Dans ce sens, la vie en société est un aspect de l'existence qui s'oppose à la liberté car elle imposerait à l'Homme des contraintes et des obligations. Des philosophes comme Rousseau ou Kant pensent qu'il n'y a pas de liberté sans lois car la loi en effet, si elle limite notre liberté, en est pourtant également la condition. Admettons que tout le monde soit libre de faire ce qu'il lui plaît, nous pourrions décider de tuer quelqu'un et donc le priver de sa liberté pour avoir fait profiter la nôtre. I-B Tout ce que nous faisons fait partie intégrante de notre société. Je vais travailler afin de gagner de l'argent pour pouvoir acheter ce que je veux pour mes besoins, mais en réalité j'enrichie la société grâce au travail que je produis et à l'argent que je donne pour mes achats personnels. D'après Durkheim, « il n'y a pas d'évènements humains qui ne puissent être appelés sociaux ». Nos pensées sont en réalité venues de l'extérieur et viennent à nous en s'imposant même si nous pensons qu'elles ont été élaborées par nous-même. Il en est de même avec aristote qui définit la cité comme une chose naturelle. L'Homme « solitaire » est en fait incapable de pourvoir à lui seul à certains de ses besoins. a II-A II-B