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Timor-Leste

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Timor-Leste en tetum Timor Lorosa´e, pays d’Asie du Sud-Est situé dans la partie orientale de l’île de Timor. Sa capitale est Dili.

Le Timor-Leste bordé au sud par la mer de Timor, au nord par la mer de Banda, et à l’ouest par l’Indonésie — la partie ouest de l’île fait partie de la province indonésienne de Nusa Tenggara Timur (ou Sonde-Est).

Colonie portugaise du début du xvie siècle jusqu’en 1975, le territoire du Timor-Oriental est annexé en 1976 par l’Indonésie, qui en fait sa vingt-septième province. Après la chute du régime du général Suharto, les pressions internationales obligent l’Indonésie à consulter la population est-timoraise sur son sort. En août 1999, la population vote en faveur de l’indépendance et le territoire est placé sous l’Administration des Nations unies dans l’attente de l’indépendance totale et effective. L’indépendance de la République démocratique du Timor-Leste est proclamée le 20 mai 2002.

2 MILIEU NATUREL

Le Timor-Oriental, qui comprend également l’enclave d’Ocussi, située dans la partie indonésienne de l’île, et quelques petites îles, couvre une superficie de 14 870 km2. Tata Mailau (2 950 m d’altitude) est le plus haut sommet d’un territoire essentiellement montagneux. Le climat est chaud avec une période de mousson comprise entre décembre et mars ; les températures varient entre des maxima de 30 à 34 °C et des minima de 20 à 23 °C, la saison la plus chaude débutant en octobre pour s’achever en décembre. Sur la façade sud de l’île, les piémonts sont couverts d’acacias et d’eucalyptus, tandis que la partie nord est aride.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

Les troubles consécutifs au vote en faveur de l’indépendance en août 1999 ont provoqué le départ de nombreux habitants, c’est pourquoi les chiffres sur la population vivant actuellement au Timor-Oriental sont incertains et d’une fiabilité relative. Estimée à 859 700 habitants en 1996, la population serait de 1 107 432 habitants selon un recensement effectué par l’ONU en 2008. Les principales villes du pays sont Dili, la capitale (67 700 habitants en 2002), Baukau (14 700 habitants) et Maliana (12 700 habitants).

3.2 Langues et religions

Aux termes de la Constitution de 2002, les deux langues officielles du Timor-Oriental sont le portugais et le tetum. Le tetum est la langue majoritaire parmi les nombreuses langues austronésiennes répertoriées sur le territoire. Parmi les quatorze principales langues propres, certaines appartiennent aussi à la famille papoue. Si seule une petite minorité d’Est-Timorais parle le portugais, l’Indonésie a imposé l’indonésien (le bahasa indonesia) comme langue officielle durant toute la période d’occupation.

Environ 90 p. 100 de la population du Timor-Oriental est catholique — alors que l’islam est la religion prédominante de l’Indonésie (87 p. 100). L’Église catholique a joué un rôle déterminant dans le processus pacifique d’accession à l’indépendance du Timor-Oriental. L’évêque Carlos Felipe Ximenes Belo en est une figure marquante.

3.3 Institutions et vie politique

La Constitution du Timor-Oriental est entrée en vigueur le 20 mai 2002, date à laquelle le territoire est devenu officiellement indépendant. Le nouvel État est une République démocratique, souveraine et unitaire. Le régime semi-présidentiel mis en place répartit le pouvoir exécutif entre le président de la République et le Premier ministre. Tout citoyen de plus de 17 ans dispose du droit de vote et d’éligibilité.

3.4 Pouvoir exécutif

Le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois uniquement. Aux termes de la Constitution, le chef de l’État est le symbole de l’indépendance du Timor-Oriental et le garant des institutions. Il est le Commandeur suprême de la force de défense.

Responsable de la politique générale du pays, le gouvernement est aussi l’organe suprême de l’administration publique. Il est composé du Premier ministre, des ministres et des secrétaires d’État. Le Premier ministre est désigné par le parti politique ou par la coalition de partis détenant la majorité parlementaire. Il est ensuite nommé par le président, après consultation du Parlement national. Les ministres sont également nommés par le chef de l’État, en accord avec le Premier ministre. Le gouvernement est responsable vis-à-vis du président de la République et du Parlement national pour conduire et exécuter la politique intérieure et étrangère en accord avec la Constitution et la loi.

3.5 Pouvoir législatif

Organe de la souveraineté populaire, le Parlement national (unicaméral) détient le pouvoir législatif. Ses 65 membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct.

3.6 Pouvoir judiciaire

La plus haute instance judiciaire est la Cour suprême, dont le président est nommé pour quatre ans par le chef de l’État. Les membres de la Cour suprême sont désignés par le Conseil supérieur de la magistrature — à l’exception d’un membre élu par le Parlement national —, qui a pour fonction la gestion de la carrière des magistrats (nominations, avancements, mutation, discipline, etc.).

4 ÉCONOMIE

Avant même la grave crise ayant suivi le vote pour l’indépendance d’août 1999 et la mise à sac du territoire par les milices pro-indonésiennes, le Timor-Oriental était l’une des régions les plus pauvres d’Asie. La moitié de la population vivait au-dessous du seuil de pauvreté ; l’espérance de vie était d’environ 56 ans, et seulement deux personnes sur cinq étaient alphabétisées. Le niveau des infrastructures, des services et des voies de communication était également très faible : moins de la moitié des villages étaient desservis par une route asphaltée avant la crise, le Timor-Oriental ne disposant que d’une route principale reliant les villes situées le long de la côte septentrionale à l’est de Dili.

Au lendemain de son indépendance, le Timor-Oriental est l’un des pays les moins développés du monde, et dont l’avenir dépend essentiellement de l’aide internationale. Défavorisé en termes de ressources naturelles, le pays peut cependant compter sur des gisements de pétrole et de gaz naturel dans la mer de Timor. Un accord conclu avec l’Australie doit permettre au Timor-Oriental de percevoir 90 p. 100 des revenus tirés de l’exploitation de ces gisements offshore. Cette perspective laisse entrevoir une amélioration de l’économie est-timoraise à moyen terme.

L’économie du pays repose essentiellement sur l’agriculture, qui représente la principale composante du produit intérieur brut et emploie 75 p. 100 de la main-d’œuvre. Il s’agit surtout d’une agriculture de subsistance fondée sur la production des denrées alimentaires de base (maïs, riz, manioc, patate douce, noix de coco, courge), et caractérisée par une faible utilisation des techniques modernes. Les principales cultures d’exportation sont notamment le café et le coprah ; le bois de santal, qui a constitué pendant longtemps un important produit d’exportation, n’est plus exporté depuis les années 1930 en raison de la surexploitation. De manière générale, la sylviculture, possible dans certaines zones réduites du territoire, présente un potentiel limité en raison de l’ampleur du déboisement dû principalement à la culture sur brûlis. En revanche, l’élevage offre des possibilités de développement considérables, de même que la pêche, dont les ressources sont loin d’être entièrement exploitées.

En janvier 2000, le dollar américain a succédé à la roupie indonésienne comme monnaie officielle du Timor-Oriental.

5 HISTOIRE
5.1 La période coloniale

L’île de Timor a longtemps constitué une étape, particulièrement réputée pour son bois de santal et ses épices, sur les routes commerciales de la Chine. Précédée par la venue de missionnaires portugais, dont l’installation marquera l’évolution culturelle et religieuse de l’île, la colonisation portugaise commence au début du xvie siècle, parallèlement au développement de l’influence du commerce européen dans la région : l’île est alors exploitée pour ses produits forestiers et ses épices, et sa population fournit de nombreux esclaves.

En 1613, la suprématie portugaise est contestée par les Hollandais, qui supplantent les Portugais dans la partie occidentale de l’île. En 1859, un accord met fin à ces rivalités en officialisant le partage du territoire : le Portugal conserve la partie orientale du Timor tandis que les Pays-Bas en contrôlent la partie occidentale. Au début du xxe siècle, le Portugal se désintéresse peu à peu du territoire à la suite des luttes que se livrent les différents royaumes autochtones rivaux ; la colonisation portugaise se limite à l’exploitation des richesses, sans investissements conséquents ni grand bénéfice pour les autochtones, dont l’analphabétisme s’accroît rapidement. Toutefois, la dictature mise en place par Salazar au Portugal, au début des années 1930, s’étend jusqu’aux colonies. Le Timor portugais devient une colonie pénitentiaire, vers laquelle sont déportés les opposants politiques portugais, tandis que les populations locales subissent la répression des forces coloniales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise s’empare de l’île dans le cadre d’un plan d’attaque contre l’Australie. Pendant les treize mois de combat, les Est-Timorais jouent un rôle majeur en apportant leur aide, sous forme de guérilla, aux soldats australiens qui combattent les Japonais. L’occupation japonaise dure de 1943 à 1945. Les raids de l’armée japonaise sur les villages ainsi que les bombardements alliés causent la mort de quelque 60 000 Est-Timorais.

5.2 L’occupation indonésienne (1975-1999)
5.2.1 Le retrait portugais et l’invasion indonésienne

Lorsque les Pays-Bas accordent son indépendance à l’Indonésie après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, la partie occidentale de Timor revient à la jeune République fédérale indonésienne, tandis que la partie orientale reste sous domination portugaise. Les revendications indépendantistes des populations autochtones contre le régime de Salazar sont violemment repoussées. En 1974, le nouveau gouvernement du Portugal, issu de la révolution des Œillets, reconnaît le droit à l’autodétermination pour les peuples des colonies. L’année suivante, l’Indonésie et le Portugal évoquent la question de la décolonisation du Timor-Oriental et prévoient un référendum pour que les populations décident de leur sort.

L’autorisation de la création d’organisations politiques aboutit à la constitution de cinq partis, dont les plus importants sont : le Front révolutionnaire pour l’indépendance du Timor-Oriental (Fretilin) qui revendique une indépendance totale et immédiate ; l’Union démocratique timoraise (UDT), favorable à une autonomie progressive fondée sur la conservation de liens étroits avec le Portugal ; et l’Association populaire et démocratique de Timor (Apodeti), qui défend le rattachement à l’Indonésie. En août 1975, le putsch tenté par l’UDT déclenche une guerre civile et entraîne le départ de l’administration portugaise. Fort de ses Falintil (Forces armées de libération nationale du Timor-Oriental), constituées de soldats timorais ayant abandonné l’armée portugaise, le Fretilin s’empare de Dili et de la majeure partie du territoire, au terme de combats ayant provoqué la mort de 1 500 à 3 000 personnes. Le 28 novembre, le Fretilin proclame unilatéralement l’indépendance du Timor-Oriental. Mais, dès le mois de décembre 1975, l’Indonésie, soutenue par l’UDT et par l’Apodeti, envahit le territoire est-timorais. En dépit de la résolution 384 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 22 décembre 1975, qui reconnaît « le droit inaliénable du peuple du Timor-Oriental à l’autodétermination et à l’indépendance «, l’annexion est officialisée le 17 juillet 1976. Le Timor-Oriental devient la vingt-septième province indonésienne sous le nom de Timor Timur.

5.2.2 La guérilla

Dirigée par le Fretilin, la résistance armée contre le pouvoir indonésien se met immédiatement en place. Si les actions de guérilla infligent de lourdes pertes aux forces indonésiennes, la politique conduite par l’occupant indonésien décime la population est-timoraise et brise la résistance. Entre 1977 et 1979, plus de 100 000 Timorais périssent des conséquences directes de l’occupation, en particulier de la répression sanglante et des famines provoquées par la stratégie de guerre indonésienne (destruction systématique des villages et regroupement de la population dans des camps de détention). Après la mort du président du Fretilin et commandant des Falintil, Nicolau Lobato, le 31 décembre 1978, la guérilla se réorganise sous la direction de Xanana Gusmão.

Homme de dialogue et de modération, Xanana Gusmão s’attache rapidement à mettre en œuvre une politique d’unité nationale afin de rassembler toutes les forces indépendantistes du pays, tout en favorisant la négociation avec les autorités indonésiennes. En 1983, des pourparlers avec l’armée indonésienne en vue d’une libération pacifique du territoire aboutissent à un cessez-le-feu. Mais la violence reprend, l’état d’urgence est décrété et la résistance s’accroît. À la fin des années 1980, Xanana Gusmão, qui peut compter sur le soutien de l’église catholique locale et de larges franges de la population, notamment chez les jeunes, s’unit à son ancien ennemi, l’UDT, pour créer le Conseil national de la résistance maubere (CNRM).

5.2.3 L’« indonésianisation «

Parallèlement à la répression militaire et policière, la population du Timor-Oriental est dès le début des années 1980 soumise à la politique d’« indonésianisation «. Elle vise officiellement à repeupler le territoire en y installant des milliers d’Indonésiens originaires des îles surpeuplées de la partie occidentale de l’archipel (Sulawesi, Java, Madura, Bali). Cette « transmigration «, qui cherche en réalité à rendre minoritaire la population est-timoraise sur son propre territoire, est l’un des instruments de la politique d’assimilation — ethnique, linguistique, culturelle et religieuse — mise en œuvre au Timor-Oriental par l’Indonésie, dans un climat de terreur.

5.2.4 Le réveil de la communauté internationale

Pendant de longues années, le cas du Timor-Oriental ne retient guère l’attention de la communauté internationale. Toutefois, plusieurs personnalités incarnent et relaient à l’extérieur la lutte indépendantiste. Ainsi José Ramos-Horta, militant du Fretilin ayant fui l’île après l’invasion indonésienne, devient-il pendant deux décennies le porte-parole à travers le monde de la cause de l’autonomie du Timor-Oriental — de 1975 au milieu des années 1980, il représente le Fretilin à l’ONU. L’évêque Carlos Felipe Ximenes Belo utilise quant à lui l’influence de l’Église catholique pour défendre les intérêts du Timor-Oriental et dénoncer publiquement les exactions de l’armée indonésienne.

En 1989, l’Indonésie accepte d’ouvrir le territoire, isolé depuis 1975. Cette ouverture, qui lève la plupart des restrictions aux déplacements et permet l’entrée de visiteurs étrangers, est un facteur important dans l’évolution de la perception de la cause timoraise à l’étranger. En novembre 1991, notamment, une manifestation d’indépendantistes est brutalement réprimée par les militaires indonésiens. Le massacre de Dili (entre 100 et 180 morts et de très nombreuses arrestations) constitue un tournant décisif dans la résistance contre l’Indonésie et suscite une large condamnation internationale. L’année suivante, Xanana Gusmão est capturé par les forces armées indonésiennes et condamné à l’emprisonnement à vie (sa peine sera ultérieurement commuée à vingt ans).

Alors qu’il lui apparaît impossible de vaincre l’armée indonésienne, la résistance concentre ses efforts sur la diffusion des idées indépendantistes, notamment au sein des nouvelles générations, ainsi que sur la défense de la cause du Timor-Oriental auprès de l’opinion publique internationale. Des personnalités religieuses influentes continuent à œuvrer pour un règlement pacifique entre le gouvernement indonésien et les Est-Timorais. En récompense de leurs efforts, monseigneur Belo et José Ramos-Horta se voient décerner le prix Nobel de la paix en 1996.

5.3 L’accession à l’indépendance
5.3.1 Du référendum d’autodétermination…

Après la démission du président indonésien Suharto en 1998, son successeur Jusuf Habibie relance le processus d’autodétermination. En janvier 1999, il autorise que la population est-timoraise soit consultée sur son sort. L’annonce de cette décision provoque un accès de violence extrême au sein des milices pro-indonésiennes.

Malgré cette vague de violences, un référendum sur le statut du territoire s’organise sous l’égide de l’ONU. Le 5 mai 1999, un accord est signé entre l’Indonésie et le Portugal qui autorise l’organisation d’un référendum portant sur un projet d’autonomie spéciale au sein de l’Indonésie. Le vote, reporté à deux reprises en raison des violences, a lieu le 30 août 1999 : les électeurs, qui se rendent en masse aux urnes (plus de 98 p. 100 de participation), se prononcent très largement en faveur de l’indépendance (78,5 p. 100 de « non « à l’autonomie spéciale). Mais les actes de violence perpétrés par les milices, soutenues par l’armée, se multiplient immédiatement après le résultat du référendum. La communauté internationale appelle l’Indonésie à respecter les résultats du vote, à mettre fin à son soutien aux milices et à retirer ses troupes. La campagne de terreur se poursuit néanmoins pendant plusieurs semaines, et aboutit au massacre d’un millier de civils et au déplacement forcé de milliers d’Est-Timorais — plus de 200 000 personnes sont acheminées vers des camps au Timor occidental, la partie indonésienne de l’île. Dili et plusieurs autres villes sont rasées, l’infrastructure du pays est presque entièrement détruite. Après acceptation de l’Indonésie, une force internationale de paix de l’ONU sous direction australienne (l’Interfet) pénètre dans le territoire du Timor-Oriental le 20 septembre 1999 et y restaure l’ordre.

En octobre 1999, l’Assemblée consultative indonésienne ratifie les résultats du référendum d’août et annule la loi qui avait annexé le Timor-Oriental. Les forces indonésiennes se retirent et une mission de l’ONU est établie pour aider à reconstruire le pays et à gérer la transition vers l’indépendance.

5.3.2 … à la proclamation de l’indépendance

Pendant deux ans l’Administration transitoire des Nations unies au Timor-Oriental (Atnuto) préside à la mise en place de tous les fondements d’un nouvel État (infrastructures, écoles, police, etc.). Une étape clé sur la voie de l’indépendance est franchie en août 2001 avec l’élection d’une Assemblée constituante. Grâce à la formation dispensée à la population par plusieurs centaines de volontaires de l’ONU (notions de démocratie, de constitution, de parti politique), le suffrage se déroule dans le calme et la participation atteint 91,3 p. 100. Le Fretilin, qui a mené la lutte contre l’occupation indonésienne pendant vingt-cinq ans, recueille moins de voix que ce qu’il espérait (57,3 p. 100) et obtient 55 sièges sur 88 à l’Assemblée. Un gouvernement de transition est formé en septembre 2001 ; il est dirigé par le chef du Fretilin, Mari Alkatiri, avec José Ramos-Horta comme ministre des Affaires étrangères. Le 14 avril 2002, le héros de la résistance, Xanana Gusmão, est élu président de la nouvelle République avec 82,69 p. 100 des suffrages contre 17,31 p. 100 à son seul adversaire Francisco Xavier do Amaral. L’indépendance de la République démocratique du Timor-Leste est officiellement proclamée le 20 mai 2002, lors de célébrations auxquelles assiste la présidente indonésienne Megawati Sukarnoputri. Au mois de septembre suivant, le Timor-Leste devient le 191e pays membre des Nations unies.

L’ONU reste présente sur le territoire, dans le cadre de la Mission d’appui des Nations unies au Timor-Oriental (Manuto), comprenant 5 000 casques bleus, 1 250 policiers et une centaine de fonctionnaires ; elle est chargée de contribuer au maintien de la sécurité intérieure et extérieure du nouvel État et de fournir une assistance à la mise en place de ses structures administratives. Une commission « Vérité et Réconciliation «, constituée au début de l’année 2002, a pour mission d’établir la vérité sur les crimes commis au Timor-Oriental entre 1974 et 1999 — selon les organisations humanitaires, l’occupation indonésienne aurait fait de 200 000 à 300 000 victimes — et de mettre en place un processus de réconciliation entre les différentes communautés du pays. Mais, alors que les relations avec l’Indonésie parviennent à se normaliser progressivement (création d’une commission conjointe « Vérité et Amitié « en 2004) et que l’ONU met fin à la Manuto en 2005, le jeune État continue de connaître des problèmes sécuritaires et socio-économiques, tandis que la classe politique est déchirée par des luttes intestines. Sa capitale sombre dans le chaos en avril 2006, à la suite d’affrontements entre factions militaires et policières rivales, fondés sur des dissensions et des discriminations ethniques. La crise qui dégénère en émeutes entre gangs avec pillages et incendies provoque une vingtaine de morts et le déplacement de 100 000 personnes. L’ordre n’est que fragilement rétabli grâce à l’arrivée de 2 500 soldats étrangers, majoritairement australiens, puis à la démission, sous la pression du président Gusmão, du très impopulaire Premier ministre, Mari Alkatiri, accusé d’attiser les violences. En juillet 2006, le prix Nobel de la paix et ministre des Affaires étrangères José Ramos-Horta est investi à la tête du gouvernement. Il s’allie à Xanana Gusmão pour « échanger « leurs postes lors des élections de 2007, qui se déroulent avec le soutien de la communauté internationale — en particulier de la Mission intégrée des Nations unies à Timor-Leste (Minut) créée en août 2006. Le 9 mai 2007, José Ramos-Horta est élu à la présidence de la République avec 69 p. 100 des suffrages contre 31 p. 100 pour le candidat du Fretilin Francisco Guterres. Les résultats des élections législatives de juin 2007 ne donnent la majorité absolue à aucun des partis en lice : le Fretilin obtient 21 sièges sur les 65 que compte le Parlement, suivi du Congrès national pour la reconstruction du Timor-Leste (CNRT), qui remporte 18 sièges, parti fondé par Xanana Gusmão. Ce dernier est nommé à la tête d’un gouvernement de coalition par le président Ramos-Horta.

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