Timor-Leste.
Publié le 15/04/2013
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L’économie du pays repose essentiellement sur l’agriculture, qui représente la principale composante du produit intérieur brut et emploie 75 p.
100 de la main-d’œuvre.
Ils’agit surtout d’une agriculture de subsistance fondée sur la production des denrées alimentaires de base (maïs, riz, manioc, patate douce, noix de coco, courge), etcaractérisée par une faible utilisation des techniques modernes.
Les principales cultures d’exportation sont notamment le café et le coprah ; le bois de santal, qui a constituépendant longtemps un important produit d’exportation, n’est plus exporté depuis les années 1930 en raison de la surexploitation.
De manière générale, la sylviculture,possible dans certaines zones réduites du territoire, présente un potentiel limité en raison de l’ampleur du déboisement dû principalement à la culture sur brûlis.
Enrevanche, l’élevage offre des possibilités de développement considérables, de même que la pêche, dont les ressources sont loin d’être entièrement exploitées.
En janvier 2000, le dollar américain a succédé à la roupie indonésienne comme monnaie officielle du Timor-Oriental.
5 HISTOIRE
5.1 La période coloniale
L’île de Timor a longtemps constitué une étape, particulièrement réputée pour son bois de santal et ses épices, sur les routes commerciales de la Chine.
Précédée par lavenue de missionnaires portugais, dont l’installation marquera l’évolution culturelle et religieuse de l’île, la colonisation portugaise commence au début du XVIe siècle, parallèlement au développement de l’influence du commerce européen dans la région : l’île est alors exploitée pour ses produits forestiers et ses épices, et sa populationfournit de nombreux esclaves.
En 1613, la suprématie portugaise est contestée par les Hollandais, qui supplantent les Portugais dans la partie occidentale de l’île.
En 1859, un accord met fin à ces rivalitésen officialisant le partage du territoire : le Portugal conserve la partie orientale du Timor tandis que les Pays-Bas en contrôlent la partie occidentale.
Au début du XXe siècle, le Portugal se désintéresse peu à peu du territoire à la suite des luttes que se livrent les différents royaumes autochtones rivaux ; la colonisation portugaise se limite àl’exploitation des richesses, sans investissements conséquents ni grand bénéfice pour les autochtones, dont l’analphabétisme s’accroît rapidement.
Toutefois, la dictaturemise en place par Salazar au Portugal, au début des années 1930, s’étend jusqu’aux colonies.
Le Timor portugais devient une colonie pénitentiaire, vers laquelle sontdéportés les opposants politiques portugais, tandis que les populations locales subissent la répression des forces coloniales.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise s’empare de l’île dans le cadre d’un plan d’attaque contre l’Australie.
Pendant les treize mois de combat, les Est-Timorais jouent un rôle majeur en apportant leur aide, sous forme de guérilla, aux soldats australiens qui combattent les Japonais.
L’occupation japonaise dure de 1943 à1945.
Les raids de l’armée japonaise sur les villages ainsi que les bombardements alliés causent la mort de quelque 60 000 Est-Timorais.
5.2 L’occupation indonésienne (1975-1999)
5.2. 1 Le retrait portugais et l’invasion indonésienne
Lorsque les Pays-Bas accordent son indépendance à l’Indonésie après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, la partie occidentale de Timor revient à la jeune Républiquefédérale indonésienne, tandis que la partie orientale reste sous domination portugaise.
Les revendications indépendantistes des populations autochtones contre le régime deSalazar sont violemment repoussées.
En 1974, le nouveau gouvernement du Portugal, issu de la révolution des Œillets, reconnaît le droit à l’autodétermination pour lespeuples des colonies.
L’année suivante, l’Indonésie et le Portugal évoquent la question de la décolonisation du Timor-Oriental et prévoient un référendum pour que lespopulations décident de leur sort.
L’autorisation de la création d’organisations politiques aboutit à la constitution de cinq partis, dont les plus importants sont : le Front révolutionnaire pour l’indépendance duTimor-Oriental (Fretilin) qui revendique une indépendance totale et immédiate ; l’Union démocratique timoraise (UDT), favorable à une autonomie progressive fondée sur laconservation de liens étroits avec le Portugal ; et l’Association populaire et démocratique de Timor (Apodeti), qui défend le rattachement à l’Indonésie.
En août 1975, leputsch tenté par l’UDT déclenche une guerre civile et entraîne le départ de l’administration portugaise.
Fort de ses Falintil (Forces armées de libération nationale du Timor-Oriental), constituées de soldats timorais ayant abandonné l’armée portugaise, le Fretilin s’empare de Dili et de la majeure partie du territoire, au terme de combats ayantprovoqué la mort de 1 500 à 3 000 personnes.
Le 28 novembre, le Fretilin proclame unilatéralement l’indépendance du Timor-Oriental.
Mais, dès le mois de décembre 1975,l’Indonésie, soutenue par l’UDT et par l’Apodeti, envahit le territoire est-timorais.
En dépit de la résolution 384 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 22 décembre1975, qui reconnaît « le droit inaliénable du peuple du Timor-Oriental à l’autodétermination et à l’indépendance », l’annexion est officialisée le 17 juillet 1976.
Le Timor-Oriental devient la vingt-septième province indonésienne sous le nom de Timor Timur.
5.2. 2 La guérilla
Dirigée par le Fretilin, la résistance armée contre le pouvoir indonésien se met immédiatement en place.
Si les actions de guérilla infligent de lourdes pertes aux forcesindonésiennes, la politique conduite par l’occupant indonésien décime la population est-timoraise et brise la résistance.
Entre 1977 et 1979, plus de 100 000 Timoraispérissent des conséquences directes de l’occupation, en particulier de la répression sanglante et des famines provoquées par la stratégie de guerre indonésienne(destruction systématique des villages et regroupement de la population dans des camps de détention).
Après la mort du président du Fretilin et commandant des Falintil,Nicolau Lobato, le 31 décembre 1978, la guérilla se réorganise sous la direction de Xanana Gusmão.
Homme de dialogue et de modération, Xanana Gusmão s’attache rapidement à mettre en œuvre une politique d’unité nationale afin de rassembler toutes les forcesindépendantistes du pays, tout en favorisant la négociation avec les autorités indonésiennes.
En 1983, des pourparlers avec l’armée indonésienne en vue d’une libérationpacifique du territoire aboutissent à un cessez-le-feu.
Mais la violence reprend, l’état d’urgence est décrété et la résistance s’accroît.
À la fin des années 1980, XananaGusmão, qui peut compter sur le soutien de l’église catholique locale et de larges franges de la population, notamment chez les jeunes, s’unit à son ancien ennemi, l’UDT,pour créer le Conseil national de la résistance maubere (CNRM).
5.2. 3 L’« indonésianisation »
Parallèlement à la répression militaire et policière, la population du Timor-Oriental est dès le début des années 1980 soumise à la politique d’« indonésianisation ».
Elle viseofficiellement à repeupler le territoire en y installant des milliers d’Indonésiens originaires des îles surpeuplées de la partie occidentale de l’archipel (Sulawesi, Java, Madura,Bali).
Cette « transmigration », qui cherche en réalité à rendre minoritaire la population est-timoraise sur son propre territoire, est l’un des instruments de la politiqued’assimilation — ethnique, linguistique, culturelle et religieuse — mise en œuvre au Timor-Oriental par l’Indonésie, dans un climat de terreur.
5.2. 4 Le réveil de la communauté internationale
Pendant de longues années, le cas du Timor-Oriental ne retient guère l’attention de la communauté internationale.
Toutefois, plusieurs personnalités incarnent et relaient àl’extérieur la lutte indépendantiste.
Ainsi José Ramos-Horta, militant du Fretilin ayant fui l’île après l’invasion indonésienne, devient-il pendant deux décennies le porte-parole à travers le monde de la cause de l’autonomie du Timor-Oriental — de 1975 au milieu des années 1980, il représente le Fretilin à l’ONU.
L’évêque Carlos FelipeXimenes Belo utilise quant à lui l’influence de l’Église catholique pour défendre les intérêts du Timor-Oriental et dénoncer publiquement les exactions de l’arméeindonésienne..
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