Devoir de Philosophie

vérité (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

Extrait du document

philosophie
vérité (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION vérité (philosophie), connaissance authentique, fondée sur la concordance de la pensée avec la réalité. En logique et en mathématiques, le terme « vérité « se rapporte à la cohérence des propositions entre elles et avec les prémisses et les axiomes posés préalablement. En science, il s'applique principalement aux énoncés vérifiés expérimentalement. En éthique et en politique, il renvoie aux positions conformes à des valeurs telles que la justice et la sincérité. Dans le langage courant, il est utilisé le plus souvent dans ce dernier sens. Comment un discours -- philosophique, scientifique ou autre -- peut-il accueillir la vérité, qualifiée d'inaccessible selon certains penseurs, et pourquoi est-elle nécessaire dans les rapports que l'homme entretient avec autrui ? Telles sont les questions et les enjeux du concept de vérité. 2 RAPPORT AVEC LA RÉALITÉ Une attitude qui revendique pour elle-même une vérité qu'elle est incapable de démontrer est propre au dogmatisme. En se référant à des personnages historiques qui acceptent de mourir pour la vérité dont ils considèrent être les détenteurs, Friedrich Nietzsche affirme que « la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu'on croit « (Humain, trop humain, 1878). Socrate récuse le dogmatisme qu'il juge à la fois prétentieux, car fondé sur des convictions qui ne peuvent être étayées que partiellement, insensé, car motivé par la faiblesse intellectuelle et morale du sujet, et enfin dangereux, car les dogmatiques glissent facilement vers le fanatisme, donc vers l'acceptation, voire la recherche de la mort, non tant de soi que de l'autre. « Je sais que je ne sais pas «, telle est l'une des devises philosophiques de Socrate, qui illustre que la critique du dogmatisme, comme chez David Hume au XVIIIe siècle, débouche souvent sur le scepticisme, doctrine selon laquelle l'homme est incapable d'accéder à des connaissance sûres, ou conduit au relativisme, doctrine pour laquelle il n'y a pas de vérité -- « tout se vaut, tout peut être affirmé «. Le conflit sur la vérité entre le dogmatisme, le scepticisme et le relativisme tient au fait que ces doctrines conçoivent la vérité comme un être (voire comme un Dieu), confondant par là vérité et réalité. Or, comme le note Martin Heidegger dans « l'Essence de la vérité « (Questions I, 1943), une chose n'est pas vraie ou fausse, mais elle est réelle ou irréelle. Avant lui, Aristote dans sa Métaphysique ainsi que Spinoza dans ses Pensées métaphysiques (1663) affirment que la vérité est la caractéristique d'un rapport : seuls une proposition, un énoncé, un jugement peuvent être dits vrais, faux ou indécidables. 3 TYPOLOGIE Il existe plusieurs critères selon lesquels on peut qualifier de vraies des propositions. La caractérisation de la vérité n'étant pas univoque, il convient de distinguer deux types de vérité. Une proposition mathématique est vraie si elle est en cohérence interne avec les autres propositions du système dans lequel elle est formulée ; elle doit donc être déduite logiquement « à partir des prémisses posées arbitrairement par les axiomes «, selon l'Architecture des mathématiques (1948), ouvrage signé par Nicolas Bourbaki. Or, des systèmes mathématiques peuvent s'appuyer sur des axiomes différents, voire opposés, comme les géométries d'Euclide, de Lobatchevski et de Riemann. En conséquence, une proposition peut être vraie dans un système et fausse dans un autre, parce que, dans un cas, elle est en cohérence interne avec le système, dans l'autre, elle ne le serait pas. L'axiomatisation et la formalisation des mathématiques mises en oeuvre aux XIXe et XXe siècles ont fondé cette conception de la vérité. En revanche, dans les sciences expérimentales, une proposition est vraie quand elle permet de rendre compte des phénomènes étudiés. D'une cohérence interne, exigée en mathématiques, l'on passe à une correspondance externe, requise en physique par exemple ; plus exactement, la vérité expérimentale se définit à la fois par la correspondance de l'hypothèse avec les résultats de l'expérience et, bien sûr, par la cohérence de cette hypothèse avec l'ensemble de la théorie dans laquelle elle prend sens. L'épistémologie de Gaston Bachelard indique également que l'histoire des sciences est ponctuée de révolutions et de « coupures épistémologiques « : Galilée est dépassé et dialectiquement nié par Isaac Newton qui, à son tour, est dépassé et dialectiquement nié par Albert Einstein ; en conséquence, une loi qui est vraie dans la théorie de Galilée, ne l'est plus dans celle de Newton ; les apparents paradoxes -- au regard de Newton et de l'expérience commune -- des propositions einsteinniennes à propos de la relativité deviennent des propositions vraies au sein de la théorie d'Einstein. Les thèses épistémologiques de Bachelard, mises en chantier à propos de la physique et de la chimie, sont généralisables à toutes les sciences expérimentales et donc aussi aux sciences humaines. En sciences expérimentales comme en mathématiques, pour des raisons différentes, la vérité d'une proposition est donc relative au système dans lequel elle s'inscrit. En philosophie, la vérité d'un jugement dépend de la nature même du modèle théorique adopté par le système de pensée dans lequel il est émis. Elle peut, en effet, se déployer selon une méthode mathématique, comme dans l' Éthique (1677) de Baruch Spinoza : la vérité des propositions découle alors de leur démontrabilité à partir des axiomes de base. Elle peut, au contraire, s'appuyer sur une méthode expérimentale, comme la philosophie positiviste d'Auguste Comte : la vérité des propositions est alors de type expérimental. 4 IMPLICATIONS MORALES ET POLITIQUES Dans la vie quotidienne, dans son rapport à autrui et à soi-même, chacun peut produire des propositions vraies, au sens de la vérité expérimentale. Une proposition est d'autant plus vraie qu'elle rend mieux compte des phénomènes ; comme en sciences expérimentales, il y a des degrés dans la vérité, mais cela ne remet en rien en cause la possibilité et l'existence de la vérité ; au contraire, cela exprime ses modalités d'existence. Socrate met en oeuvre son entreprise philosophique en s'interrogeant dans ses dialogues avec ses disciples sur le langage, passant ainsi du langage quotidien -- forcément imprécis et moins rigoureux que des propositions scientifiques -- au langage philosophique, qui s'interroge sur lui-même, sur la vérité et la réalité, et qui produit ainsi des concepts rigoureusement définis, des thèses rationnellement démontrées et des théories devant être validées. Les enjeux de la vérité sont nombreux et essentiels, dans la mesure où ils portent sur la possibilité même de produire des énoncés vrais et de se débarrasser des opinions, des erreurs, des apparences et des idéologies, autrement dit sur la manière de faire avancer la connaissance et de faire reculer l'ignorance et l'illusion. La réflexion sur la vérité concerne la vie des hommes pris collectivement, ainsi que leurs rapports à eux-mêmes. Elle s'étend donc aussi bien à la politique qu'à la morale, entendue au sens kantien de respect de l'humanité en moi et en autrui : l'impératif catégorique d'Emmanuel Kant interdit en effet à chacun de mentir, car ne pas dire à autrui la vérité, c'est non seulement le tromper, mais aussi s'en servir pour parvenir à un but, voire le réduire à une chose. Avec le mensonge, le dialogue et donc le logos -- langage, logique, raison -- se trouvent anéantis. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
philosophie

« Les enjeux de la vérité sont nombreux et essentiels, dans la mesure où ils portent sur la possibilité même de produire des énoncés vrais et de se débarrasser des opinions, des erreurs, des apparences et des idéologies, autrement dit sur la manière de faire avancer la connaissance et de faire reculer l’ignorance et l’illusion.

La réflexion sur la vérité concerne la vie des hommes pris collectivement, ainsi que leurs rapports à eux-mêmes.

Elle s’étend donc aussi bien à la politique qu’à la morale, entendue au sens kantien de respect de l’humanité en moi et en autrui : l’impératif catégorique d’Emmanuel Kant interdit en effet à chacun de mentir, car ne pas dire à autrui la vérité, c’est non seulement le tromper, mais aussi s’en servir pour parvenir à un but, voire le réduire à une chose.

Avec le mensonge, le dialogue et donc le logos — langage, logique, raison — se trouvent anéantis. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles