La PHILOSOPHIE ou Le problème de la Vérité

« grand renfort de termes complexes et sophistiqués : elle est plus et mieux qu'un vernis culturel.

Pour beaucoup de bons esprits cependant, il s'agit d'un « pur jeu d'idées » comme l'a dit Paul Valéry ou même, à la limite, de l'art de jouer sur les mots.

Voltaire dit, par exemple : « quand un homme parle à un autre homme qui ne le comprend pas et que le premier qui parle ne comprend plus, c'est de la métaphysique ! ».

Les adversaires de la philosophie applaudissent la condamnation par l'auteur de Candide : « la philosophie est le roman de l'âme ; il n'est point aussi amusant que celui des mille et une nuits » ...

Tout est contestable dans cette affirmation.

La philosophie n'est jamais assimilable à un roman ; au xx• siècle, elle a complè­ tement cessé de prendre pour point de départ l'âme humaine qui est devenue le cadet des soucis des penseurs contemporains.

En revanche, elle peut être assez divertissante lorsqu'on la prend avec un certain recul.

Les philosophes nous ont laissé des monuments considérables qui ressemblent à la fois par leur poids et leur difficulté d'accès à des citadelles imprenables mais aussi à des châteaux de cartes qu'un jeune enfant pourra renverser d'un revers de main.

On pourrait appliquer à bien des systèmes philosophiques le célèbre terme de Bruno Bettelheim « la forteresse vide ».

Mais toutes les philosophies ne sont pas creuses.

Il y a des têtes philosophiques bien pleines, des têtes philosophiques bien faites, des esprits philosophiques venus de tt>us les horizons des arts, des lettres, des sciences et des techniques.

Ainsi, par exemple, Albert Einstein ne s'est pas contenté d'être un savant génial dont les découvertes ont bouleversé toutes les connaissances antérieures ; il a aussi beaucoup réfléchi sur ses propres découvertes et nous a laissé un véritable testament philosophique : > (1) Un horrible jargon.

Ce qui choque en philosophie, c'est que, s'agissant de pro­ blèmes aussi simples, aussi concrets, aussi directement et immé­ diatement liés à la vie (comme, par exemple, le fait pour un homme de choisir sa voie ; d'hésiter entre deux solutions dont l'une devrait être la bonne et l'autre la mauvaise, de discerner le Bien du Mal), l'on se heurte à l'impossibilité d'exprimer les choses (1) Editions Flammarion.

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