Vous définirez la morphologie sociale dans ses rapports avec la géographie humaine. ?

DURKHEIM a défini la morphologie sociale comme l'étude du substrat social. En effet, selon lui, la notion de «conscience collective« ne se suffit pas à elle-même : « Ou, écrit-il (Revue philosophique, déc. 1897, p. 648), la conscience collective flotte dans le vide, sorte d'absolu irreprésentable, ou elle se rattache au reste du monde par l'intermédiaire d'un substrat dont, par suite, elle dépend. « Ce substrat consistait essentiellement d'après lui : 1° dans les conditions géographiques : sol, climat, etc. (et c'est par là qu'il rejoignait la géographie humaine) ; 2° dans les conditions démographiques ; volume et densité des sociétés. Il est certain que ces conditions démographiques dépendent elles-mêmes, dans une certaine mesure, des conditions géographiques : du sol et surtout des ressources que les hommes y trouvent. Mais les géographes eux-mêmes ont signalé le danger qu'il y aurait à « déduire des propriétés naturelles d'un terrain le comportement des hommes qui l'habitent et qui en vivent«, ainsi que «la vanité d'une géographie humaine qui ne serait pas éclairée par l'histoire« (Roger Dion).