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Dans quelle mesure l’état providence assure-t-il toujours l’intégration sociale ?

Publié le 21/09/2011

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Aujourd’hui, la crise économique rend les ressources plus rares et l’on découvre les difficultés auxquelles est contraint l’Etat providence à atteindre les objectifs qu’on lui avait assignés.  Il y a tout d’abords la crise financière puisque le financement de la protection sociale est de plus en plus difficile, sous l’effet conjugué de la hausse des dépenses et du ralentissement des recettes lié au ralentissement de la croissance. La hausse des dépenses de protection sociale est la conséquence du vieillissement de la population et de la montée du chômage. L’allongement de l’espérance de

« Cette difficulté de financer les risques sociaux est de plus accentuée par le ralentissement de la croissanceéconomique, le taux de croissance annuel moyen a été pratiquement divisé par deux depuis la fin de la période des« Trente Glorieuses », ce qui réduit la quantité de « grain à moudre », c'est-à-dire la quantité de richessesdisponibles à redistribuer.

Il est important de souligner aussi la montée des emplois précaires qui renforcent lephénomène de pauvreté, d'accès au logement et à l'éducation auxquels l'Etat providence doit faire face par ladistribution d'aides financières comme le RMI (Document 6).La protection sociale peut avoir des effets pervers : trop de protection sociale n'est pas forcément un progrèssocial.

Elle peut être un risque de déresponsabilisation individuelle.

L'individu se sent assisté par la Sécurité Socialeou par l'Etat providence, qu'il ne ressent pas la nécessité d'aller travailler, de plus, le niveau de prestation estparfois si proche du niveau du salaire minimum (le SMIC) ou la différence est si faible que le pauvre a plus intérêt àrester sans travail qu'à travailler.

IL se forme alors une « trappe à pauvreté », comme elle est mentionnée dans leDocument 6.

Il y a alors un recul du lien social dans la mesure où les individus ne pensent qu'à leurs droits qu'ils ontsur la société (prestation sociale, aide aux logements…) au détriment de leurs devoirs : travailler pour faireprogresser la croissance et donc le niveau des richesses disponibles à redistribuer.

L'Etat n'incite donc pas lacréation d'une solidarité entre tous les individus, ses prestations peuvent parfois faire barrage et réduire lespossibilités de lien social.

C'est la thèse que soutient Robert Castel, sociologue Français : une intervention tropsoulignée de l'Etat providence peut nuire aux solidarités traditionnelles comme le voisinage, plus généralement « lasolidarité de proximité ».

Cela entraîne par la suite une dépendance renforcée vis-à-vis de l'Etat providence oùchacun développe une forme d'invidualisme.

Par exemple, dès qu'un individu a payé ses împots, il peut se sentir plusresponsable d'autrui : pourquoi s'occuper des gens de notre entourage si l'Etat providence s'en occupe.

Certes,l'Etat dispose des moyens économiques et juridiques pour assurer l'intégration sociale mais comme le souligne MartinHirsh, président d'Emmaûs France : l'Etat donne les moyens avec une action globale tandis que les associationspeuvent assurer une protection de proximité se traduisant par une présence et un soutien psychologiques, aidesdont l'Etat ne peut apporter.

Pour illustrer cette thèse, voici un exemple : la CMU (couverture médicale maladie) aété mise en place pour que l'accès de tous les individus aux soins soit assuré ; cependant, les personnes les plusfragiles ont besoin que des personnes leur expliquent ce système, les mettent en confiance.Enfin, cette intervention de l'Etat providence est remise en cause par l'intervention soulignée du libéralisme qui est àson apogée.

Il dénonce un écart trop faible entre le SMIC et le RMI qui n'incite au travail (Document 2).

Un niveaude prestation sociale trop élevé peut aussi engendrer une surconsommation et une perte de la valeur des choses quipeut se traduire par une forme de gaspillage.

Une forte critique adressée par les économistes libéraux à l'Etatprovidence est que les sommes détournées pour la protection sociale ralentissent la croissance et donc la capacitéà financer la protection sociale et « à faire face aux difficultés….

» L'Etat providence est donc confrontée à des problèmes démographiques, économiques et sociaux qui remettent encause son intervention au sein de l'intégration sociale.

Nous avons pu voir qu'un haut niveau de prestations socialespeut diminuer le lien social, affaiblir d'autres instances d'intégration sociales, pourtant indispensables à une solidaritécollective. Malgré la contestation du modèle libéralisme, du ralentissement de la croissance économique au cours des cestrente dernières, l'Etat providence parvient à assurer l'intégration sociale grâce à ses interventions économiques,sous formes de redistribution des richesses des plus riches au plus pauvre.

Cependant, il est important que chacunse comporte en tant que citoyen pour favoriser l'efficacité de ce système par l'adhésion dans des associations oul'aide aux plus démunis, afin qu'ils reprennent goût au travail et aux relations avec les gens, pour qu'il se sententeux aussi acteurs de la solidarité collective et puissent aider l'Etat providence à assurer le lien social.. »

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