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Les institutions financières islamiques

Publié le 27/10/2020

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Introduction générale

 

 

   La crise financière de 2007 n’a pas seulement remis en cause le fonctionnement du système financier conventionnel mais elle a aussi attiré l’attention sur le système financier islamique. L’étude de la finance islamique est une tâche très épineuse et très délicate. Dès l’instant qu’on intègre la religion dans un sujet, l’étude de ce dernier devient complexe, il s’agit de l’Islam et des musulmans. La population musulmane a atteint 1.7 milliard d’individus, soit un quart de l’humanité. Or, cette population est la moins bancarisée du monde entier, à cause, notamment, de la non-conformité du système bancaire traditionnel avec les prescriptions religieuses de l’Islam.

    Le Maroc est très en retard par rapport à d’autres pays voisins. Malgré que la finance islamique soit présente dans le jargon de ses autorités monétaires depuis plus de vingt ans maintenant. Les activités dites islamiques ont fait leur apparition en octobre 2007, date où le gouverneur de la Banque Centrale du Maroc (Bank Al Maghrib) a autorisé la commercialisation des produits nommés officiellement « Alternatifs ».

   Les institutions financières islamiques sont tenues de se conformer à des exigences et à des règles qui trouvent leurs origines dans la loi musulmane ou charia. Ainsi, la finance islamique est, avant tout, une finance éthique, qui privilégie un système de valeurs bâti sur la nécessité d’éviter ce qui est interdit, sur un équilibre entre l’intérêt personnel et l’intérêt public, mais aussi sur les valeurs de l’équité, la transparence, la sincérité… Ces valeurs sont d’une importance capitale et doivent se refléter obligatoirement dans les actes et les transactions.

   Le principal argument avancé par ces analystes est que la finance islamique est fondée sur des instruments participatifs qui permettent d’atténuer le risque, comme la Moudharaba (commandité), la Moucharka (association) et la Mourabaha (vente avec marge).

 

 

 

 

Sommaire

 

         I.     La finance islamique : origine, évolution, principes et apports potentiels............. 4

1.      L’origine et l’évolution de la finance islamique................................................ 4

2.      La Finance islamique en chiffres....................................................................... 5

3.      Les sources de la Charia.................................................................................... 5

4.      Principes et fondements de la finance islamique............................................... 5

      II.     Diagnostic de la finance islamique au Maroc : réalité et perspectives................... 7

1.      Evolution lente de la finance islamique au Maroc............................................ 7

2.      Présentation des produits « alternatifs » autorisés au Maroc............................. 7

3.      Résultats décevants après la commercialisation des produits « alternatifs » au Maroc         8

4.      Réussir la promotion de la finance islamique au Maroc : quelles conditions ?. 9

Conclusion générale............................................................................................................. 11

Bibliographie / Webographie.............................................................................................. 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      I.            La finance islamique : origine, évolution, principes et apports potentiels

1.     L’origine et l’évolution de la finance islamique

4

   Les racines et les principes de la finance islamique sont aussi vieux que la religion elle-même. En effet, Fiqh Al Mouamalat constitue depuis des siècles un cadre structuré et déterminé tous les transactions financières des musulmans. Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que le système financier islamique s’est assez développé pour être considéré comme un modèle distinct. Il apporte des réponses aux défaillances des systèmes classiques existants. Afin de réduire l’exclusion bancaire et de promouvoir le développement social des populations les plus démunies, des institutions financières ont vu le jour, mais leur périmètre est resté limité aux affaires locales. Il fallait attendre les années 70, pour témoigner de la véritable naissance de la finance islamique moderne. La création de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) a été à l’origine de l’émergence de cette renaissance. Le défi à l’époque était double, d’une part concevoir un système financier qui devrait respecter les enseignements de l’islam, et d’autre part être compatible avec le modèle économique existant et caractérisé par moderne. En 1972, lors de la conférence islamique tenue à Djeddah, un plan global de réforme des systèmes monétaires et financiers classiques en fonction des règles de l’islam a été lancé. En 8479, lors du sommet de l’OCI à Lahore, la Banque Islamique pour le développement (BID) a été créée. Cette institution intergouvernementale est devenue la pierre d’édifice du système islamique. Elle a comme objectifs de : - Participer en injectant et en prêtant des capitaux pour des projets productifs d’entreprises ; - Fournir de l’aide financière aux pays membres en vue de leur développement économique et social ; Cette banque islamique a pour mission de : - Etablir et gérer les fonds spéciaux pour des objectifs spécifiques ; - Accepter les dépôts et mobiliser Les ressources financière nécessaires selon des modalités conformes à la Charia. Actuellement, la BID abrite 56 pays membres, mais les parts sont détenues en majorité par une minorité des pays : Arabie Saoudite : 26,5%; Lybie : 10,6%; Emirats Arabes : 7,5%;… Par la suite des banques islamiques ont vu le jour dans la majorité des pays du Golfe : la Dubaï Islamic Bank au Qatar (1975), la Kuwait Finance House et la Banque Fayçal en Egypte (8477), la Banque Islamique de Jordanie (8471). Pour accompagner ce mouvement, structurer davantage les Institutions Financières Islamiques (IFI) et raffiner et harmoniser leurs règles de fonctionnement, l’Organisation de Comptabilité et d’Audit des Institutions Financières Islamiques (AAOIFI) a vu le jour en 1991. Mais, ce n’est qu’au 21ème siècle que l’essor de la finance islamique a commencé à attirer les intérêts et à marquer l’histoire de la finance mondiale. En effet, le nombre des institutions financières a explosé pour atteindre plus de 300 institutions opérant essentiellement dans 75 pays à travers le monde. Le dynamisme et l’évolution rapide de cette industrie jeune, surtout dans les centres traditionnels, ont généré un grand intérêt de la part des acteurs mondiaux de la Finance Conventionnelle (FC) particulièrement dans les pays développés où les systèmes financiers classiques traversent des crises sans précédent. Avec la libéralisation accrue, le système financier islamique est devenu plus diversifié et a gagné de plus en plus de profondeur. Par conséquent, la finance islamique semble être actuellement un des segments les plus dynamiques de l’industrie internationale de services financiers. Ces dernières années, le paysage financier islamique a été remarquablement transformé. Ainsi, nous assistons à un nombre élevé et une gamme étendue de produits et services, une importance croissante pour les actifs islamiques dans les pays musulmans et non musulmans. Derrière cet essor sans précédant, le renouveau spirituel et religieux qui a créé un appétit croissant pour des produits conformes aux préceptes de l’islam. Aujourd’hui l’islam est la religion qui croit le plus vite dans le monde. Ajoutés à cela, les problèmes géopolitiques (Stigmatisation des musulmans avec l'attentat du World Trade Center, les tensions Israélo-palestiniennes, les Guerres d'Iraq, d’Afghanistan,…) ont accentué l'antagonisme des musulmans envers le système capitaliste1 . La masse considérable de liquidité en provenance des monarchies du Golfe, en est une autre raison explicative. La prise de conscience que le pétrole n'est pas éternel, pousse les investisseurs de cette zone à préparer l'après-pétrole et sont sensibles aux opportunités que la finance internationale peut leur offrir. Cela fait les affaires des Etats occidentaux qui sont en mal de liquidités.

2.     La Finance islamique en chiffres

   Dans certains pays, les banques se sont « converties » en banques islamiques et dans d’autres, les deux systèmes financiers peuvent coexister. La majorité, des banques internationales qui ont choisi de profiter de ce marché ont opté pour l’ouverture de guichets islamiques. En 2008, les actifs conformes à la Charia sont estimés à 951 milliards de dollars contre 758 milliards de dollars un auparavant, soit une hausse de 25%. Ce chiffre est estimé à près de 8111 milliards de dollars d’actifs en 0188, pour confirmer la tendance haussière des transactions conformes à la Charia. Les produits bancaires représentent l’essentiel des actifs, le reste étant composé des produits d’investissements, d’émission des Sukuks, des Fonds d’Investissements (FI) et des produits Takaful. L’industrie de la finance islamique a connu une croissance annuelle moyenne en deux chiffres ces dix dernières années, et est annoncée comme deux fois plus rapide que celle la finance conventionnelle, autour de 15% par an2 . La tendance devrait continuer à connaître la même accélération durant les prochaines années en fonction des efforts et réglementations qui seraient mises en place et adoptées par les pays. L’expansion rapide de la finance islamique reflète son degré de compétitivité et sa capacité à: - Répondre à l’évolution structurelle de la demande des consommateurs et des entreprises ; - Résister aux aléas d’un environnement difficile et en perpétuelle mutation.

 

3.      Les sources de la Charia

 

   Les sources de la Charia Le terme « Charia », signifie en arabe « Le chemin à suivre ». Il désigne un système légal basé sur l'éthique musulmane. Ce système joue le rôle de référence juridique et indique la ligne de conduite dans tous les domaines de la vie des musulmans, y compris le domaine économique/financier. Les deux principales sources de la Charia sont :  le Coran et la Souna.  Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant de déterminer la conformité de toute action avec les règles et la finalité de la Charia. Toutefois, la Charia reste ouverte à des interprétions et développements possibles. En effet, nous pouvons rajouter deux autres sources de la Charia : l'Ijmaa, le Qiyass.

« Introduction générale La crise financière de 2007 n’a pas seulement remis en cause le fonctionnement du système financier conventionnel mais elle a aussi attiré l’attention sur le système financier islamique. L’étude de la finance islamique est une tâche très épineuse et très délicate.

Dès l’instant qu’on intègre la religion dans un sujet, l’étude de ce dernier devient complexe, il s’agit de l’Islam et des musulmans.

La population musulmane a atteint 1.7 milliard d’individus, soit un quart de l’humanité.

Or, cette population est la moins bancarisée du monde entier, à cause, notamment, de la non-conformité du système bancaire traditionnel avec les prescriptions religieuses de l’Islam. Le Maroc est très en retard par rapport à d’autres pays voisins.

Malgré que la finance islamique soit présente dans le jargon de ses autorités monétaires depuis plus de vingt ans maintenant.

Les activités dites islamiques ont fait leur apparition en octobre 2007, date où le gouverneur de la Banque Centrale du Maroc (Bank Al Maghrib) a autorisé la commercialisation des produits nommés officiellement « Alternatifs ». Les institutions financières islamiques sont tenues de se conformer à des exigences et à des règles qui trouvent leurs origines dans la loi musulmane ou charia.

Ainsi, la finance islamique est, avant tout, une finance éthique, qui privilégie un système de valeurs bâti sur la nécessité d’éviter ce qui est interdit, sur un équilibre entre l’intérêt personnel et l’intérêt public, mais aussi sur les valeurs de l’équité, la transparence, la sincérité… Ces valeurs sont d’une importance capitale et doivent se refléter obligatoirement dans les actes et les transactions. Le principal argument avancé par ces analystes est que la finance islamique est fondée sur des instruments participatifs qui permettent d’atténuer le risque, comme la Moudharaba (commandité), la Moucharka (association) et la Mourabaha (vente avec marge).. »

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