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Peut-on parler d'une transformation des conflits sociaux dans les pays développés à économie de marché depuis le milieu des années 60 ? {Vous pourrez privilégier le cas français.)

Publié le 05/08/2014

Extrait du document

Sujet bien conçu, qui stimule la réflexion et permet de mobiliser les connaissances sur un sujet complexe mais classique, à partir d'un dossier documentaire adapté.

·  La problématique est celle du « déclin « du conflit de classe, en rai­son des progrès de l'individualisme qui saperaient l'action collective, et de la « moyennisation « de la société qui rendrait obsolète le conflit capital/travail. Une telle analyse peut s'appuyer sur la faiblesse des grèves, la crise des organisations syndicales et des partis politiques faisant référence à la lutte des classes, l'expansion des PCS « intermé­diaires « (CPIS et professions intermédiaires) et la contraction de la PCS « ouvriers «. Mais ces transformations ne seraient-elles pas aussi (ou plutôt) dues à des effets conjoncturels (transition entre deux types de régulation économique, chômage, etc.) ?

Il en découle un plan de type thèse-antithèse : en première partie, la thèse de la moyennisation et les facteurs de déclin de l'action collec­tive ; en seconde partie les facteurs de « prolétarisation des classes moyennes « et de possible recomposition de l'action collective.

« •Document 2 Le thème des « nouveaux mouvements sociaux ,, émerge au milieu des années soixante au moment où le mouvement ouvrier qui était situé au cœur de la société industrielle ne semble plus avoir le monopole des grandes mobilisations sociales.

Il désigne alors les objets les plus divers, du moment qu'ils se distinguent de la figure classique du mouvement ouvrier : mouvements noirs et luttes étudiantes aux États-Unis, et, partout, mouvements écologistes, féministes, régionalistes, pacifistes.

Ces mouve­ ments ne concernent plus directement les problèmes de la production et de l'économie, ils se situent dans le champ de la culture, de la sociabilité, de la ville, des valeurs, et paraissent bousculer les formes classiques de gestion du conflit social et de la représentation politique, ils mettent aussi en scène de nouveaux acteurs comme les « minorités '" les femmes, les jeunes, les classes moyennes fortement scolarisées.

[ ...

] Il s'agit alors de savoir si ces mouvements indiquent une mutation vers un nouveau type de société, ou s'ils ne manifestent qu'une diversification des conflits et la " montée ,, de nouvelles catégories sociales.

F.

DusET," Les nouveaux mouvements sociaux,, dans: Action collective et mouvements sociaux, sous la direction de F.

Chazel, PUF, 1993.

• Document3 Les nouveaux mouvements sociaux des années soixante-dix n'ont pas perduré : les mouvements étudiants furent sporadiques ; le mouvement féministe a été désorganisé par ses victoires juridiques; l'action des mino­ rités régionales et culturelles relève plus de pressions institutionnelles et l'écologie d'une critique d'un modèle de développement que de mouve­ ments sociaux.

En l'absence de base réelle organisée, il n'y a pas de mouvements sociaux visibles.

Une société ouverte produit par ailleurs des courants d'opinion qui, s'exprimant le plus souvent à travers les médias, ne se trans­ forment généralement pas en mouvement social.

Le relais et l'amplification des médias peuvent infléchir les décisions ou orientations des gouvernants et permettre de faire l'économie d'une mobilisation réelle, surtout lorsqu'il s'agit de sujets de société sensibles (éducation, santé, éthique médicale ...

) : « Les mouvements sociaux risquent de rester en suspension et de ne pas se précipiter en action organisée"·· B.

FLACHER, Documents pour l'enseignement économique et social, n° 103, mars 1996.. »

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