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Peut-on toujours parler de conflits de classes dans les pays développés à économie de marché ?

Publié le 05/08/2014

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Sujet traditionnel sur le thème du conflit social : il s'agit d'interpréter les changements récents (recul des grèves, du syndicalisme...) au regard des théories sociologiques des classes et de l'action collective. Il est toujours difficile d'analyser « à chaud « ce type de phénomène, même si le dossier documentaire est pertinent et sans difficultés : attention en particulier à ne pas dériver vers la « discussion de café du commerce « et de mobiliser des arguments de fond.

·  Pour ce qui est de la problématique : les transformations écono­miques des 25 dernières années (changement de la structure socio­professionnelle, développement du sous-emploi) se sont incontesta­blement traduites par une diminution des conflits de classe ; mais s'agit-il d'une désorganisation conjoncturelle ou d'une nouvelle logique sociale ? En d'autres termes, le conflit capitalistes/salariés, analysé par Marx, est-il dépassé, relativisé ou toujours latent ?

·  Le plan le plus simple sera de type « oui/mais « : exposer les change­ments et les analyses qui confortent l'idée d'une disparition du conflit de classe ; puis passer à la critique de ces arguments (ou l'inverse, selon le choix de la réponse à la problématique).

 

·  Mobilisez vos connaissances sur la théorie marxiste et ses limites : la montée des employés, professions intermédiaires, CPIS, remet-elle en cause l'idée d'un conflit social central entre bourgeoisie et prolétariat ? La progression du pouvoir d'achat rend-elle inutile le conflit ? À quelle(s) condition(s) une identité de classe se constitue-t-elle et suffit-elle à susciter des actions collectives ?

« Catégorie Spectacle Loto Bricolage Tiercé socio-sportif pratique 1 fois/sem.

pratique professionnelle 2 fois/an régulière régulière Agriculteurs 16,3 19,1 41,2 3,5 Patrons 19,3 34,5 32,3 14,6 Cadres supérieurs, prof.

libérales 18,5 29,2 28,0 7,3 Professions intermédiaires 18,1 35,7 35,7 10,3 Ouvriers 23,2 43,8 46,4 22,2 INSEE, Résultats: consommation et mode de vie 1987-1988.

•Document 3 La violence du conflit industriel a considérablement décru.

Cette dimi­ nution est elle-même due en premier lieu au fait même de l'organisation des parties en conflit.

En second lieu, les syndicats et les associations patronales ont mis au point un système souvent complexe et protocolaire de résolution des conflits.

Avant de recourir à des manifestations violentes de conflit, ils se rencontrent pour discuter de leurs revendications, font appel à un médiateur et le cas échéant à un arbitre ; en bref, ils tentent de résoudre leurs désaccords par la parole plutôt que par le combat.

Cette réduction de la violence a été grandement favorisée par l'amélio­ ration du niveau de vie des travailleurs.

Dans la plupart des pays que l'on peut aujourd'hui considérer comme étant des sociétés post-industrielles, la privation totale pour le travailleur industriel a fait place à une privation relative au début de ce siècle, si bien que le coût de la victoire ou de la défaite dans le conflit a diminué.

R.

DAHRENDORF, Classes et conflits de classes dans la société industrielle, Mouton, 1972, in Lallement, Histoire des idées sociologiques, Nathan, 1993.

• Document4 La dynamique des luttes sociales aurait-elle convaincu les jeunes de l'existence des classes sociales?( ...

) Aujourd'hui, la condition qui leur est faite en matière d'emploi, celle dont souffrent leurs parents et le retour des luttes sociales pourraient accélérer leur apprentissage.

( ...

) En accentuant fortement les contrastes entre richesse, privilège et beaux quartiers d'un côté, pauvreté, galère et banlieues sordides de l'autre, la crise s'est char­ gée de faire apparaître au grand jour les clivages entre catégories sociales.

0.

PIOT, Alternatives économiques, n° 29, 3• trimestre 1996.. »

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