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ALAIN

Publié le 03/04/2015

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ALAIN

Alain, de son vrai nom Emile Chartier, né à Mortagne-en-Perche, dans l'Orne, le 3 mars 1868. Elève du philosophe Jules Lagneau au lycée Michelet, il entre à l'Ecole normale supérieure, passe l'agrégation de philosophie, et fait ses débuts dans l'enseignement au collège de Pontivy, puis à Lorient (en 1892) où il commence à publier ses Propos. Pendant la Grande Guerre il est mobilisé dans l'artillerie, et reprend en 1917 ses cours au lycée Henri IV. C'est dans la « khâgne « de ce lycée qu'il va dispenser, jusqu'à sa retraite (1933), un enseignement philosophique, demeuré célèbre, qui exerça sur la plupart de ses élèves une profonde influence. Alain est mort au Vésinet en 1951.

Alain, qui fut longtemps admiré sans réserve, est souvent aujour­d'hui objet de critiques, voire de sarcasmes : on lui reproche sa foi humaniste jugée désuète ; sa philosophie conçue, à la manière de Montaigne, comme un dialogue avec les grandes voix du passé (Platon, Descartes sont les maîtres auxquels il revient toujours) ; son ignorance résolue (mais elle était de parti pris) des courants qui ont bouleversé notre époque : le marxisme, la psychanalyse ; et son style même serait, au dire de certains, inutilement alambiqué, soucieux d'élégances surannées, bref, passé de mode.

Il y a quelque injustice en cela. Il se peut qu'Alain n'ait pas apporté de philosophie bien neuve (et, pourtant, on trouverait dans les Entretiens au bord de la mer une approche singulièrement pénétrante et moderne de l'existence) ; mais il s'est voulu surtout médiateur entre les inépuisables « monuments « du passé et la jeunesse de l'esprit qui toujours, selon lui, doit venir s'y former, et s'y réformer. En politique et en morale (que d'ailleurs il ne confondait pas), son non-conformisme un peu hautain, son refus de croire sans preuve le droit qu'il revendique pour l'homme et le citoyen de traiter d'égal à égal avec le pouvoir, quel qu'il soit, s'ils étaient pris à la lettre, apparaîtraient aujourd'hui délibéré­ment subversifs. Quant à son écriture, elle est actuelle par le contenu toujours concret qu'elle se donne, et parce que de la

saveur du mot elle fait éclore la pensée., au lieu d'être le plat véhicule de la pensée déjà formée, déjà morte.

On peut louer (ou blâmer) en Alain le Sage, dernier représentant d'une espèce disparue ; mais par son souci de tirer au clair le sens. du vécu, qu'il soit mouvement de passion ou naissance d'une pensée, violence. ou cérémonie, geste du travail. ou joie de la fête, il est le premier phénoménologue de la vie. quotidienne.

 

Ouvrages essentiels : Mars ou la Guerre jugée (Gallimard, Paris, 1921) ; Eléments d'une doctrine radicale (Gallimard, Paris, 1925) ; Système des Beaux-Arts (Gallimard, Paris, 1926) ; Les idées et les âges (Gallimard, Paris, 1927); Propos sur le bonheur (Gallimard, Paris, 1928) ; Histoire de mes pensées (Gallimard, Paris, 1936) ; Entretiens au bord de la mer (Gallimard, Paris, 1949).

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