art brut - encyclopédie.

art brut - encyclopédie. appellation proposée par Jean Dubuffet, dans les années quarante, désignant des « productions de toute espèce - dessins, peintures, broderies, figures modelées ou sculptées -, présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l'art coutumier ou des poncifs culturels, et ayant pour auteurs des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels «. Jean Dubuffet n'était toutefois pas le premier à se pencher sur ces créations. Dès les années vingt, des personnalités comme Paul Klee et André Breton en avaient noté l'intérêt. Hans Prinzorn publia même un ouvrage capital sur l'art des malades mentaux. La Compagnie de l'art brut. Collectionnant depuis 1945 des oeuvres appartenant à ce courant, Dubuffet créa en 1948 la Compagnie de l'art brut. Cette association sans but lucratif était chargée de conserver et d'agrandir les collections et de poursuivre l'étude et l'analyse des oeuvres. André Breton et Jean Paulhan comptaient parmi ses membres fondateurs. Plusieurs expositions et publications révélèrent des dizaines de créateurs anonymes. En 1951, la collection fut transportée à New York où elle demeura jusqu'en 1962, date de son retour à Paris. En 1975, Dubuffet en fit don à la ville de Lausanne. Elle est aujourd'hui présentée au château de Beaulieu. Un art « primitif «. C'est le plus souvent à l'occasion d'une maladie, d'une crise ou d'un isolement que les créateurs d'art brut se sont révélés. Si Dubuffet exclut d'office les « artistes professionnels et les gens intoxiqués de culture «, il ne fixe pas pour autant les critères de sa sélection. L'art brut n'est toutefois pas assimilable à celui des malades mentaux. Fortement expressif et ne tenant pas compte de la perspective, il échappe aux règles formelles et ne réclame aucune habileté manuelle : l'artiste doit réinventer les sujets et les moyens de les traiter à partir de ses ressources singulières. Plusieurs publications de Dubuffet insistent sur la force subversive de cet art (l'Art brut préféré aux arts culturels, Honneurs aux valeurs sauvages). À l'écart des modes et des styles, l'art brut semble appartenir à un autre temps. Toutefois, cette marginalité ne doit pas être exagérée : ce phénomène s'inscrit dans la remise en question des valeurs propres au XXe siècle. Proche du groupe Cobra, de Chaissac, l'art brut organisé par Dubuffet constitue un aspect essentiel de l'esthétique des années cinquante. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dubuffet Jean Les livres art brut - Mickens d'Aloïse, page 367, volume 1 Dubuffet Jean, page 1527, volume 3