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désir du psychanalyste

Publié le 03/04/2015

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désir du psychanalyste (angl. Psy-cho-analyst's Wish). La question du désir du psychanalyste n'est pas expli­citement isolée comme telle chez S. Freud. Le psychanalyste ne peut pour‑

tant la prendre comme évidente. La finalité de son acte ne va pas de soi si elle ne peut consister dans la visée thé­rapeutique du retour à l'état antérieur. Plus problématique encore parait la question de ce qui peut soutenir le psy­chanalyste dans son opération, la ques­tion d'un éventuel support pulsionnel ou fantasmatique de son acte.

On peut certes poser que l'analyste n'agit pas en fonction d'un idéal, quel qu'il soit, par exemple à partir d'une représentation d'une nature de l'homme que la névrose, la psychose ou la perversion viendraient corrompre et qu'il s'agirait de retrouver. Il n'agit pas non plus à partir de ce qui serait une hypothétique pulsion de guérir, aspira­tion samaritaine dont l'effet ne pour­rait qu'être fâcheux. Enfin, s'il a mené au plus loin sa propre cure, on peut supposer qu'il est un peu dégagé de la prise du fantasme en tant qu'elle règle la réalité de chacun, qu'il est en parti­culier moins dépendant de cet Autre dont, dans le fantasme, chacun se fait l'objet.

J. Lacan a plusieurs fois abordé la question du désir du psychanalyste. Il en fait par exemple un désir d'obtenir la «différence absolue celle qui sépare l'objet a qui constitue l'étoffe du sujet de l'image idéalisée qui lui apparaissait tout d'abord. Toutefois, le désir du psy­chanalyste reste un x qu'il faut bien supposer comme opérant dans les cures mais dont l'élaboration reste une tâche pour les psychanalystes aujour­d'hui.

destinée (névrose de) [angl. Fate Neurosis; allem. Schicksalsneurose]. Organisation pathologique de l'exis­tence elle-même que la psychanalyse conçoit comme névrotique, malgré l'absence de symptôme apparent, et qui traduit de manière très nette la force de la compulsion de répétition.

La notion de névrose de destinée peut paraître au premier abord décrire une réalité moins précise que les

notions, par exemple, d'hystérie ou de névrose obsessionnelle. On ne peut isoler ici des symptômes spécifiques comparables aux symptômes de «conversion« ou aux obsessions.

 

Elle a pourtant une place non négli­geable dans la psychanalyse. Dès 1920, S. Freud évoque ces sujets qui «donnent l'impression d'un destin qui les poursuit, d'une orientation démo­niaque de leur existence «. Plus précisé­ment, la psychanalyse découvre, dans leur existence, des séries d'événements qui se répètent malgré leur caractère déplaisant — ou à cause de lui. Ces séries pourraient sembler dépendre d'une fatalité externe (« démoniaque «), mais leur régularité donne à penser que le sujet n'est pas pour rien dans ce qui lui arrive, que c'est bien son désir —inconscient — qui se réalise ici, son désir en tant qu'il est pris dans l'ordre de la répétition et qu'il renvoie aussi à la pulsion de mort. On peut d'ailleurs noter que la prise de conscience de ces phénomènes constitue souvent un moment important dans le travail préli­minaire à la cure psychanalytique.

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