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Eden (Traité)

Publié le 19/06/2012

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                                 France et Angleterre. 1786

Au lendemain du traité de Versailles de 1783, le ministre français des Affaires étrangères, le comte de Vergennes, voulut consolider le rétablissement de bonnes relations entre la France et l’Angleterre par un traité de commerce. La France était un pays encore tout agricole, et l’Angleterre était déjà bien engagée dans la voie du développement industriel : il suffisait donc de s’accorder des avantages réciproques. Mais le négociateur français, Rayneval, avait reçu des instructions toutes politiques, alors que son collègue anglais, Sir William Eden, membre du Bureau du Commerce, était un spécialiste avisé des problèmes écono­miques.

Aussi Eden n’accorda-t-il des tarifs douaniers vraiment raisonnables que pour les vins, vinaigres et eaux-de-vie. Les produits de luxe français, dont le négociateur français accepta de croire que leur qualité leur permettrait de supporter des droits élevées, furent taxés - 12 pour 100. Pour les lainages et cotonnades, tarif réciproque, de 12 pour 100 : mais les Anglais avaient une avance technique considérable. Les produits métallurgiques anglais payaient 10 pour 100 à leur entrée en France.

 

Le traité fut mal reçu dans les deux pays ... En fait, il fut favorable à l’agriculture française : dans les huit mois qui suivirent le traité, les expéditions de vins quadruplèrent, celles de vinaigres et eaux-de-vie triplèrent. Quant à l’industrie française, elle dut faire un effort salutaire de modernisation, qui lui fut utile ; mais, dans le textile, le traité Eden entraîna un chômage qu’il faut ranger parmi les aspects de la crise sociale à l’aube de la Révolution.

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