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Encyclopédie: catharsis

Publié le 19/07/2010

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Du verbe grec kathairein, « purifier «. La catharsis, appliquée surtout au théâtre tragique, désigne la purification que le spectateur retire du spectacle des crimes présentés sur la scène.

Commentaire

Le théâtre tragique n'est pas un simple divertissement. Il doit éduquer les spectateurs et les conduire sur le chemin de la vertu. La représentation des passions funestes qu'il propose permet à chacun de réfléchir sur ses choix d'existence et d'écarter la violence qui l'entraînerait vers une chute inévitable. De même, de nos jours, la représentation de la violence dans les films devrait détourner les spectateurs de la délinquance. Cette théorie, très en vogue au XVIIe siècle, a souvent été attaquée : la représentation d'actes sanglants peut ne servir à rien ou même parfois inciter à la violence.  

Citations

Ce que je puis assurer, c'est que je n'ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci. Les moindres fautes y sont sévèrement punies. La seule pensée du crime y est regardée avec autant d'horreur que le crime même. Les faiblesses de l'amour y passent pour de véritables faiblesses. Les passions n'y sont présentées aux yeux que pour montrer les désordres dont elles sont cause ; et le vice est dépeint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr la difformité. C'est là proprement le but que tout homme qui travaille pour le théâtre doit se proposer, et c'est ce que les premiers poètes tragiques avaient en vue sur toute chose. Leur théâtre était une école où la vertu n'était pas moins bien enseignée que dans les écoles des philosophes. (Racine, Phèdre, préface, 1677.)

Les poésies dramatiques, en mettant sous nos yeux les égarements où les passions nous conduisent, nous en font connaître les symptômes et la nature plus sensiblement qu'un livre ne saurait le faire. Voilà pourquoi l'on a dit dans tous les temps que la tragédie purgeait les passions. (Abbé Dubos, Réflexions critiques sur la poésie et la peinture, 1er partie, section XLIV.)

Au fond, quand un homme est allé admirer de belles actions dans des fables et pleurer des malheurs imaginaires, qu'a-t-on encore à exiger de lui ? N'est-il pas content de lui-même ? Ne s'applaudit-il pas de sa belle âme ? Ne s'est-il pas acquitté de tout ce qu'il doit à la vertu par l'hommage qu'il vient de lui rendre ? Que voudrait-on qu'il fît de plus ? Qu'il la pratiquât lui-même ? Il n'a point de rôle à jouer : il n'est pas comédien. (Jean-Jacques Rousseau, Lettre sur les spectacles.)

 

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