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Fortement marquée par sa latinité, la Roumanie doit à sa position de carrefour, dans le sud-est de l'Europe, entre les mondes balkanique et slave, une histoire mouvementée.

Publié le 06/12/2013

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roumanie
Fortement marquée par sa latinité, la Roumanie doit à sa position de carrefour, dans le sud-est de l'Europe, entre les mondes balkanique et slave, une histoire mouvementée. Divisée en principautés au Moyen Âge, menacée par les Turcs et les Russes, unifiée en 1859, elle ne devint indépendante qu'en 1878, sous la forme d'une monarchie qui disparut en 1947. Elle laissait place à un gouvernement communiste, qui a dévasté le pays sur le plan économique et social, poussant les élites à l'exil. Sa chute, en 1989, a ouvert la période de transition menant à l'actuelle démocratisation. La Roumanie, en roumain România. est un État de l'Europe du Sud-Est. Limitée au sud par la Bulgarie, à l'ouest par la Serbie et la Hongrie, au nord par l'Ukraine et à l'est par la Moldavie, elle s'ouvre, à l'est également, sur la mer Noire. La dictature communiste de Nicolae Ceause?cu, l'une des plus dures de l'Europe de l'Est, est tombée fin 1989. Le régime alors instauré par Ion Iliescu, et partageant la responsabilité de l'exécutif entre le président de la République et le Premier ministre, a d'abord été plébiscité au terme des élections de 1990, avant de soulever de nombreuses critiques. La Constitution en apparence démocratique de 1991 laissait place à la mainmise des hommes de l'ancien appareil communiste sur les institutions d'État. Ce sont les élections de 1996 qui ont assuré la transition vers une démocratie effectivement pluraliste et libérale. La question des populations de langue hongroise en Roumanie et celle des populations de langue roumaine majoritaires dans la partie de la Moldavie restée russe continuent toutefois de se poser. Géographie Les conditions naturelles. Un bloc montagneux central (Carpates orientales et méridionales, qui culminent à 2 543 m, et massif du Bihor) présente une forme de coude et enserre le plateau de Transylvanie. En périphérie se trouvent des régions de collines, de plaines et de plateaux (Moldavie à l'est, Valachie et Dobroudja au sud, plaine hongroise à l'ouest). Au sud, la vallée du Danube sépare la Roumanie de la Bulgarie. Le climat est continental. La pluviosité est réduite dans les plaines (500 mm par an à Bucarest), qui bénéficient de sols d'excellente qualité, et beaucoup plus élevée dans les montagnes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bucarest Carpates Danube Dobroudja Moldavie Transylvanie Valachie Les livres Roumanie - paysage des Carpates orientales, page 4478, volume 8 Roumanie - la Bukovine romaine, page 4478, volume 8 Les aspects humains. Les Roumains, peuple de langue romane, sont en majorité de religion orthodoxe. En Transylvanie dominent les catholiques de rite latin ou de rite uniate et les protestants. Aux Roumains s'ajoutent des Hongrois (1,7 million), présents surtout en Transylvanie, et des Allemands, deux groupes de population arrivés au Moyen Âge. Le pays compte désormais moins de 2 % de Tziganes. La population urbaine représente 55 % du total contre un quart seulement en 1948, l'industrialisation intensive ayant provoqué un important exode rural. L'accroissement naturel, qui fut longtemps important grâce à une natalité élevée, s'est réduit à 1 % environ par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Transylvanie Tziganes Les livres Valachie, page 5397, volume 10 Roumanie - Brasov, au coeur de la Transylvanie, page 4481, volume 8 La vie économique. Grâce à un climat et à des sols favorables, la Roumanie est un grand pays agricole, surtout producteur de maïs et de blé ; les cultures industrielles (tournesol, betterave à sucre, tabac) se sont développées, ainsi que la production de vin, de fruits et de légumes. À la suite de la collectivisation de 1949, et jusqu'en 1989, 90 % des terres étaient réparties entre des coopératives agricoles de production et des entreprises agricoles d'État qui pouvaient couvrir plusieurs dizaines de milliers d'hectares ; les terres cultivées en propriété individuelle étaient consacrées à la production de fruits et de légumes, et surtout à l'élevage. Ce secteur bénéficia, notamment dans les années soixante et soixante-dix, de grands travaux de drainage et d'irrigation réalisés le long du Danube et dans la plaine de la Dobroudja. Mais la faiblesse de certains rendements, l'insuffisante productivité de l'élevage amenèrent le gouvernement de Ceau?escu à lancer en 1981 une nouvelle « révolution agraire », qui ne profita pas aux Roumains, soumis à des pénuries croissantes. Une extension des surfaces agricoles fut entreprise et un programme de « systématisation rurale », mis sur pied dans ce but. Il devait permettre, à l'horizon de l'an 2000, de gagner des terres par la destruction de milliers de villages dont on aurait regroupé les habitants en des centres plus grands et plus modernes. Mais le programme fut arrêté dès l'établissement du nouveau régime. À partir de 1991, on a restitué la terre aux anciens propriétaires, à l'exception des entreprises agricoles d'État (20 % de la production). La Roumanie redevient un pays de petites propriétés et de petites exploitations. Le pays dispose d'importantes ressources minières : houille et surtout lignite. Il est depuis longtemps un producteur d'hydrocarbures, mais ses réserves s'épuisent. Il possède une seule grande centrale hydroélectrique, celle des Portes de Fer, sur le Danube, exploitée en commun avec la Serbie, et s'est doté, en 1996, de sa première centrale nucléaire (Cernavoda). À partir de 1945, l'industrialisation constitua une priorité du régime. Soumise à une planification annuelle (1949, 1950), puis quinquennale, enfin « continue », elle permit le développement d'une industrie lourde nationalisée : sidérurgie (dans les Carpates et à Gala?i), constructions mécaniques (matériel ferroviaire, automobiles, tracteurs), chimie (pétrochimie, soude, engrais). Les industries légères sont pour l'essentiel textiles et alimentaires. Amorcé dans les années cinquante, confirmé dans les années soixante, le « décollage » industriel de la Roumanie fut remis en cause par la crise énergétique, qui ne fit que s'accentuer dans la décennie quatre-vingt. La consommation, mais également les investissements étaient sacrifiés aux exportations, qui devaient permettre le remboursement de la dette extérieure. Véritable obsession du régime, cette exigence économique, liée à la volonté d'indépendance sans cesse manifestée par le « conducator » Ceau?escu, se traduisit par une aggravation du rationnement énergétique et alimentaire. La libéralisation de l'économie qui a suivi le changement de régime a permis une reprise de la croissance du produit intérieur brut. La liberté complète des prix a été décrétée en 1993, mais les mesures de privatisation ont touché de manière différenciée les secteurs de production, puisque 14 % seulement de l'industrie (contre 80 % de l'agriculture, et 44 % des services) en avaient bénéficié en 1995. En outre, une restructuration industrielle s'impose, afin de réduire la part de la métallurgie des ferreux et des non ferreux qui ne peut tourner qu'au prix d'importations massives. Le commerce extérieur se fait principalement avec l'Allemagne, la Russie et l'Italie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bucarest Carpates Ceausescu Nicolae Danube Dobroudja Galati Portes de Fer Les livres Roumanie - le canal Danube-mer Noire, à Cernavoda, page 4479, volume 8 Roumanie - séchage des céréales sur une route du Maramures, page 4480, volume 8 Roumanie - fabrication de turbines dans une usine de Bucarest, page 4480, volume 8 Roumanie - la station balnéaire d'Eforie, sur la mer Noire, page 4480, volume 8 Roumanie - jardins potagers cultivés autour du complexe industriel de Copsa Mica, page 4480, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alba Iulia Banat Braila Brasov Bucarest Carpates Cluj-Napoca Constantza Craiova Dacie Danube Dobroudja Galati Iasi Moldavie Noire (mer) Olténie Oradea Pitesti Ploiesti Portes de Fer Satu Mare Sibiu Timisoara Tîrgoviste Tîrgu-Mures Tisza Transylvanie Valachie Les livres Bucarest, page 765, volume 2 Histoire Des origines controversées. Le territoire de l'actuelle Roumanie était peuplé avant le IIe siècle avant J.-C. de Gètes, proches des Thraces, de Grecs (sur la côte de la mer Noire) et même de Celtes. Les premiers fondèrent un État dace au Ier siècle après J.-C. Pour lutter contre la menace que constituait cet État pour les Romains, l'empereur Trajan conquit la Dacie en 106, et y installa légions et colons romains. En 271, les Romains évacuèrent la Dacie, reculant devant les Goths. Pour l'historiographie roumaine, cet exode ne fut pas total et le peuple actuel descend des Daco-Romains réfugiés dans les montagnes transylvaines. Pour d'autres, les traces du peuplement daco-romain s'effacèrent après 271, et les descendants de ce peuple, installés au sud du Danube, ne revinrent que dix siècles plus tard en Transylvanie, où les Hongrois (Magyars) avaient entre-temps pris pied. D'où un débat qui nourrit depuis le XIXe siècle le contentieux roumano-hongrois sur la Transylvanie. À partir du IIIe siècle, la Roumanie fut soumise à plusieurs vagues d'envahisseurs : Goths (IIIe -IVe siècle), Huns (IVe -Ve siècle), Avars (VIe -VIIe siècle), Bulgares (VIIe -IXe siècle), Petchenègues (IXe -XIe siècle), Hongrois (Xe -XIIIe siècle), Coumans (XIe -XIIIe siècle), Tatars (XIIIe siècle). La langue roumaine en porte les traces avec une grammaire de structure latine, mais un vocabulaire riche de nombreux emprunts au magyar et aux langues slaves, qui fournirent également l'alphabet cyrillique utilisé jusqu'au XIXe siècle. Les Bulgares transmirent en outre aux Roumains la religion orthodoxe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Avars Bulgares Coumans Dacie Gètes Goths Huns Magyars Petchenègues roumain Tatars Trajan Transylvanie Les principautés danubiennes. Au XIIIe siècle, les Roumains occupèrent les plaines danubiennes, reculant devant la poussée magyare en Transylvanie et profitant du reflux tatar. S'affranchissant de la couronne hongroise, Bessarab Ier et Bogdan Ier fondèrent respectivement la Valachie (1330) et la Moldavie (1359), tandis que la Transylvanie demeurait sous domination magyare et saxonne. Mais, à partir du XVe siècle, les Turcs imposèrent leur mainmise sur les principautés. Quelques grands voïvodes s'illustrèrent alors par leur résistance contre les Ottomans : le Valaque Michel le Brave (1593/1601), qui reconstitua un éphémère État roumain unifié, ou « l'athlète du Christ », le Moldave Étienne le Grand. En échange du paiement d'un tribut aux Turcs, les principautés jouissaient cependant d'une relative autonomie, qui facilita un développement culturel brillant. Mais la domination politique s'accentua au début du XVIIIe siècle : Brancoveanu en Valachie et Cantemir en Moldavie tentèrent de briser le joug turc, avec l'appui du tsar Pierre le Grand. À la suite de leur échec, les deux principautés furent gouvernées par des hospodars nommés par le sultan, le plus souvent des Grecs phanariotes de Constantinople qui contribuèrent fortement à helléniser les élites roumaines. Quant à la Transylvanie, elle fut annexée par les Habsbourg en 1691. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Danube Magyars Moldavie Phanar Pierre - RUSSIE - Pierre Ier le Grand Tatars Transylvanie Turquie - Histoire - L'apogée de l'Empire ottoman Valachie Entre Russie et Turquie. Au XVIIIe siècle, la Russie, dans son avancée vers la mer Noire, occupa les principautés danubiennes (1769), restituées sous condition à la Porte en 1774. En 1775, l'Autriche annexa la Bukovine (partie septentrionale de la Moldavie), puis la guerre russo-turque de 1806-1812 livra la Bessarabie aux Russes après une occupation très dure. Une nouvelle intervention russe, à la suite de la révolte des Grecs de Roumanie, aboutit au traité russo-turque d'Adrianople, qui accordait à la Moldavie et à la Valachie leur autonomie, sous un double protectorat. Mais la désignation de princes roumains à la tête des deux principautés n'empêcha pas le développement des aspirations nationales et libérales nourries de l'influence occidentale, notamment française. Les insurrections nationales de 1848 n'aboutirent cependant pas et furent durement réprimées par les Turcs et les Russes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bessarabie Bukovine Moldavie Russie - Histoire - L'apogée de l'Empire (XIXe siècle) Turquie - Histoire - Réformes et démembrements Valachie Unité et indépendance. C'est la guerre de Crimée qui, en évinçant la Russie de la région en 1856, rendit possible l'autonomie des deux principautés. La convention de Paris (1858) reconnut les « Principautés unies de Moldavie », mais chacune avec un prince, un gouvernement et une assemblée ; seule la cour de justice était commune. Le soutien de Napoléon III fut alors décisif : il encouragea Moldaves et Valaques à choisir le même hospodar, réalisant ainsi une union de fait dans la personne d'Alexandre Jean Cuza (1859/1866). Celui-ci, qui menait une politique dictatoriale, fut remplacé dès 1866 par Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, qui instaura une monarchie libérale sous le nom de Carol Ier . La guerre russo-turque de 1876, dans laquelle la Roumanie s'engagea aux côtés des Russes, permit l'indépendance complète du pays. Celui-ci fut unifié en 1878 au prix de modifications territoriales (cession de la Bessarabie méridionale à la Russie en échange de la Dobroudja) et de l'octroi aux juifs de l'égalité des droits, ce qui provoqua de violentes réactions antisémites. Ion Br?tianu (national-libéral) domina le gouvernement sous le règne de Carol Ier et engagea des travaux d'infrastructure. Après son retrait en 1888, les conservateurs et les libéraux alternèrent au pouvoir jusqu'en 1914 sans que fût résolue la question agraire, qui devait provoquer en 1907, en Moldavie, une violente insurrection paysanne de caractère antisémite. En adhérant secrètement à la Triplice formée par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie, la Roumanie renonça à ses revendications sur la Transylvanie. Mais elle exigea de la Bulgarie des rectifications de frontière et, lors de la deuxième guerre balkanique, obtint la Dobroudja méridionale (1913). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alliance - Triple-Alliance balkaniques (guerres) Bessarabie Bratianu - Bratianu Ion Carol - Carol Ier Couza Alexandre Jean Crimée Dobroudja Moldavie Napoléon III (Charles Louis Napoléon Bonaparte) russo-turque (guerre) Transylvanie Valachie De la « grande Roumanie » à la Seconde Guerre mondiale. Ces revendications territoriales déterminèrent l'engagement de Ferdinand Ier (1914/1927) dans la guerre, en août 1916, aux côtés des Alliés, qui lui firent des promesses de cessions aux dépens de l'Autriche-Hongrie. Malgré une cuisante défaite (Bucarest fut prise dès le mois de décembre), la Roumanie recueillit les fruits de la victoire alliée : les traités de paix de Saint-Germain (1919) et de Trianon (1920) confirmèrent la formation d'une « Grande Roumanie » incluant la Transylvanie, le Banat, la Bukovine et la Bessarabie. La politique intérieure fut assez instable, malgré le maintien presque ininterrompu au pouvoir du libéral Ion Br?tianu de 1922 à 1928. Tandis que le parti paysan de Iuliu Maniu menait l'opposition, la royauté s'enferma dans des intrigues dynastiques. Le roi Ferdinand, qui avait déshérité son fils Carol, laissa, à sa mort en 1927, le trône à son petit-fils Michel, âgé de 6 ans, qui régna sous la tutelle d'un conseil de régence jusqu'en 1930. À cette date, Carol II réussit à reprendre le pouvoir et facilita l'ascension de la Garde de fer, parti antisémite et fasciste, dans le but d'imposer son gouvernement personnel. Abolissant le régime parlementaire, le roi s'empara de tous les pouvoirs en 1938. Tous les partis (y compris la Garde de fer) furent interdits, mais un terrorisme fasciste clandestin se développa. S'étant rapprochée de l'Allemagne dès les années trente, la Roumanie restait cependant membre de la Petite-Entente avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, et maintenait des liens avec les pays occidentaux. Mais cet équilibre ambigu s'écroula avec l'écrasement de la Tchécoslovaquie en 1939, et la Roumanie s'aligna sur le Reich, qui fit d'elle un jouet de sa diplomatie. En 1940, elle fut en partie démembrée au profit de l'URSS, de la Hongrie et de la Bulgarie, et le roi, déconsidéré, dut abdiquer au profit de son fils Michel. Le dictateur Antonescu, chef du gouvernement, instaura alors l'« État national légionnaire » en s'appuyant sur la Garde de fer et obtint une certaine popularité par la reconquête éphémère de la Bessarabie sur les Russes, en 1941. Mais la victoire soviétique de Stalingrad, en 1943, renversa la situation, et Antonescu fut démis par le roi Michel en 1944, alors que l'armée Rouge était déjà entrée dans le pays. Le Front national démocratique, qui représentait une large coalition de libéraux, d'agrariens et d'hommes de gauche, signa aussitôt l'armistice avec l'URSS, puis se retourna contre l'Allemagne. Les communistes contrôlèrent rapidement le FND, d'où les nationauxpaysans et les libéraux se retirèrent. Après les élections législatives de novembre 1946, où la coalition au pouvoir obtint 70 % des voix, Petru Groza forma un gouvernement dominé par les communistes. Ceux-ci éliminèrent alors toute opposition, noyautèrent l'appareil d'État, obligèrent Michel à abdiquer en décembre 1947 et proclamèrent la République populaire de Roumanie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Antonescu Ion Axe (puissances de l') balkanique (Entente) Banat Bessarabie Bratianu - Bratianu Ionel Bucarest Bukovine Carol - Carol II Ferdinand Garde de fer Iorga Nicolae Michel - ROUMANIE - Michel Ier Saint-Germain-en-Laye Stalingrad Titulescu Nicolae Transylvanie Les livres guerres mondiales - les opérations dans l'Europe du Sud-Est, page 2268, volume 4 Transylvanie, page 5257, volume 10 L'ère communiste et postcommuniste. Les nouveaux dirigeants, avec à leur tête Groza (1945-1952), puis Gheorghiu-Dej (1952-1965), s'alignèrent sur le modèle soviétique stalinien et écartèrent par des purges les communistes non orthodoxes. À l'instar de l'URSS, ils engagèrent une réforme agraire radicale, mais donnèrent la priorité à l'industrialisation et aux grands travaux d'infrastructure. Après l'arrivée au pouvoir de Nicolae Ceau?escu en 1965, le pays fut soumis progressivement, surtout à partir des années soixante-dix, à un régime totalitaire : encadrement de la population, toute-puissance de la Securitate (police politique), concentration des pouvoirs et népotisme, culte de la personnalité. Mais, au nom du nationalisme roumain, qu'avait déjà mis en avant Gheorghiu-Dej, Ceau?escu mena une politique extérieure autonome vis-à-vis de l'URSS. La Roumanie entretint de bonnes relations avec la Chine et la Yougoslavie, mais aussi avec les pays occidentaux et Israël ; elle refusa, en 1968, de participer à l'invasion de la Tchécoslovaquie et s'opposa au renforcement du pacte de Varsovie. Or, à partir des années quatre-vingt, toujours au nom de l'indépendance nationale, elle s'isola et se referma sur elle-même, résistant aux mouvements soviétiques de réforme (perestroïka et glasnost) et imposant aux Roumains un niveau de vie misérable pour se désendetter. En décembre 1989, alors que le rideau de fer s'écroulait un peu partout, le régime fut brutalement renversé. Les époux Ceau?escu furent exécutés dans des circonstances troubles (le prétendu procès qui précéda leur condamnation fut retransmis par les médias occidentaux, qui furent certainement manipulés). Un Conseil du Front de salut national prit le pouvoir et son chef, le communiste Ion Iliescu, élu président de la République en mai 1990, nomma Petre Roman au poste de Premier ministre. Mais ce dernier le quitta dès l'année suivante, alors que de vastes mouvements de contestation avaient entraîné une dure répression de la part de l'ancienne nomenklatura. Réélu en 1992 grâce à un vote rural massif en sa faveur, Ion Iliescu fut cependant privé de majorité parlementaire en raison de la poussée de l'opposition démocratique. Répliquant à une tentative de destitution, en 1994, il s'appuya, pour gouverner, sur les éléments ultranationalistes. La lame de fond poussant à un changement complet de régime se matérialisa à l'occasion des élections de novembre 1996, et c'est le leader de la Convention démocratique de Roumanie, Emil Constantinescu, qui est devenu président de la République, tandis que Petre Roman accédait à la présidence du Sénat. La Roumanie fait partie des pays qui aspirent à rallier l'Union européenne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ceausescu Nicolae Est (pays de l') Gheorghiu-Dej Gheorghe Iliescu Ion Prague - Le printemps de Prague Roman Petre URSS - Histoire - Du pacte germano-soviétique à la guerre froide Varsovie (pacte de) Les livres Roumanie - un panneau de propagande communiste dans la région du Banat, en 1963, page 4482, volume 8 Roumanie - Nicolae et Elena Ceausescu fêtant leur succès au congrès du parti communiste roumain, le 24 novembre 1989, page 4482, volume 8 Roumanie - la victoire du pluralisme en Roumanie, page 4483, volume 8 Arts Beaux-arts. L'art de la Roumanie demeura essentiellement religieux jusqu'au XIXe siècle. En Moldavie et en Valachie, il fut marqué dès le Xe siècle par l'influence byzantino-balkanique (fresques de Sinta-Maria Orlea, 1311 ; fresques de Saint-Nicolas de Curtea de Arge?, vers 1352-1377). Au XVIe siècle se répandit, principalement en Moldavie, une création spécifique de l'art roumain, la peinture extérieure des églises (Humor, 1535 ; Arbore, 1541 ; Voronet, 1547 ; etc.). Les sujets traditionnels, toujours inspirés de l'iconographie byzantine (Arbre de Jessé, Jugement dernier, Siège de Constantinople), sont mêlés de scènes familières, d'allusions aux événements politiques (lutte contre les Turcs). La vivacité des couleurs est un rappel de la prégnance de l'art populaire. De l'autre côté des Carpates, la Transylvanie fut plus sensible à la pénétration de l'art occidental, roman puis gothique (sculptures de l'église d'Alba-Julia, église Saint-Michel de Cluj). Au XVIe siècle, la Renaissance italienne influença quelque peu l'architecture et la peinture. Au XVIIe siècle se développa un genre singulier venu de Bohême, l'art des icônes sur verre. Au XIXe siècle, et surtout à partir des prémisses de la constitution de l'État roumain en 1858, les artistes se tournèrent résolument vers l'Occident, en particulier vers Paris. C'est alors seulement qu'apparut la peinture de chevalet - le portrait, puis la peinture d'histoire - avec Theodor Aman (1831-1891) ou Gheorghe Tatarescu (1818-1894). Nicolas Grigorescu (1838-1907) et son disciple Ion Andreescu (1850-1882) introduisirent l'impressionnisme et la peinture de plein-air. Au XXe siècle, Stefan Luchian (1868-1916) ou Gheorghe Petra?cu (1872-1949) allièrent raffinement et réminiscences populaires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alba Iulia Brauner Victor Cluj-Napoca Hajdu Étienne icône - 1.ART Moldavie Transylvanie Valachie Les livres Roumanie - église du monastère de Voronet, en Moldavie (1488), page 4483, volume 8 Littérature. À l'exception de quelques oeuvres phares (Histoire hiéroglyphique, Dimitrie Cantemir, 1705), la littérature roumaine n'émergea qu'au XIXe siècle, après avoir secoué la tutelle gréco-slave. Dès lors se formèrent deux courants dominants. L'un, moderniste, se tourna vers l'Occident romantique (les poètes Ion Heliade Râdulescu, Grigore Alexandrescu) ; l'autre, traditionaliste, prôna un retour à la poésie populaire et l'exaltation du paysan (Nicolae Bâlcescu, Anton Pann). À partir de 1863, le courant traditionaliste connut une brillante renaissance grâce au mouvement « jeunesse », animé par Titu Maiorescu et opposé aux institutions bourgeoises mises en place. De grands classiques en sont issus : Mihail Eminescu, Ion Creangâ, le dramaturge Ion Luca Caragiale. Au XXe siècle, toute une lignée d'écrivains a recherché l'enracinement : Nichifor Crainic, Lucian Blaga. Une autre lignée a défendu une littérature dégagée : Ion Minulescu, Tristan Tzara, Ion Vinea. D'autres encore ont tenté une synthèse, tels l'historien des religions et romancier Mircea Eliade et Virgil Gheorgiu. Pour des raisons politiques ou non, de célèbres écrivains roumains ont vécu à l'étranger, comme Tristan Tzara, Panait Istrati, Emil Cioran, Eugène Ionesco. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alecsandri Vasile Arghezi (Ion Theodorescu, dit Tudor) Blaga Lucian Caragiale Ion Luca Celan (Paul Antschel, dit Paul) Cioran Émile Michel Eliade Mircea Eminescu (Eminovici Mihail, dit Mihai) Ionesco Eugène Istrati Panait roumain Tzara (Samuel Rosenstock, dit Tristan) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Celibidache Sergiu Lipatti (Constantin, dit Dinu) Vieru Anatol Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Les médias Roumanie - tableau en bref Roumanie - carte physique Roumanie - tableau en chiffres Europe - carte politique Les indications bibliographiques C. Durandin, Histoire des Roumains, Fayard, Paris, 1995. V. Loupan, La révolution n'a pas eu lieu ; Roumanie : histoire d'un coup d'État, R. Laffont, Paris, 1990.
roumanie

« important exode rural.

L'accroissement naturel, qui fut longtemps important grâce à une natalité élevée, s'est réduit à 1 % environ par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Transylvanie Tziganes Les livres Valachie, page 5397, volume 10 Roumanie - Brasov, au cœur de la Transylvanie, page 4481, volume 8 La vie économique. Grâce à un climat et à des sols favorables, la Roumanie est un grand pays agricole, surtout producteur de maïs et de blé ; les cultures industrielles (tournesol, betterave à sucre, tabac) se sont développées, ainsi que la production de vin, de fruits et de légumes.

À la suite de la collectivisation de 1949, et jusqu'en 1989, 90 % des terres étaient réparties entre des coopératives agricoles de production et des entreprises agricoles d'État qui pouvaient couvrir plusieurs dizaines de milliers d'hectares ; les terres cultivées en propriété individuelle étaient consacrées à la production de fruits et de légumes, et surtout à l'élevage.

Ce secteur bénéficia, notamment dans les années soixante et soixante-dix, de grands travaux de drainage et d'irrigation réalisés le long du Danube et dans la plaine de la Dobroudja.

Mais la faiblesse de certains rendements, l'insuffisante productivité de l'élevage amenèrent le gouvernement de Ceauşescu à lancer en 1981 une nouvelle « révolution agraire », qui ne profita pas aux Roumains, soumis à des pénuries croissantes.

Une extension des surfaces agricoles fut entreprise et un programme de « systématisation rurale », mis sur pied dans ce but.

Il devait permettre, à l'horizon de l'an 2000, de gagner des terres par la destruction de milliers de villages dont on aurait regroupé les habitants en des centres plus grands et plus modernes.

Mais le programme fut arrêté dès l'établissement du nouveau régime.

À partir de 1991, on a restitué la terre aux anciens propriétaires, à l'exception des entreprises agricoles d'État (20 % de la production).

La Roumanie redevient un pays de petites propriétés et de petites exploitations. Le pays dispose d'importantes ressources minières : houille et surtout lignite.

Il est depuis longtemps un producteur d'hydrocarbures, mais ses réserves s'épuisent.

Il possède une seule grande centrale hydroélectrique, celle des Portes de Fer, sur le Danube, exploitée en commun avec la Serbie, et s'est doté, en 1996, de sa première centrale nucléaire (Cernavoda). À partir de 1945, l'industrialisation constitua une priorité du régime.

Soumise à une planification annuelle (1949, 1950), puis quinquennale, enfin « continue », elle permit le développement d'une industrie lourde nationalisée : sidérurgie (dans les Carpates et à Gala ţi), constructions mécaniques (matériel ferroviaire, automobiles, tracteurs), chimie (pétrochimie, soude, engrais).

Les industries légères sont pour l'essentiel textiles et alimentaires.

Amorcé dans les années cinquante, confirmé dans les années soixante, le « décollage » industriel de la Roumanie fut remis en cause par la crise énergétique, qui ne fit que s'accentuer dans la décennie quatre-vingt.

La consommation, mais également les investissements étaient sacrifiés aux exportations, qui devaient permettre le remboursement de la dette extérieure.

Véritable obsession du régime, cette exigence économique, liée à la volonté d'indépendance sans cesse manifestée par le « conducator » Ceau şescu, se traduisit par une aggravation du rationnement énergétique et alimentaire.

La libéralisation de l'économie qui a suivi le changement de régime a permis une reprise de la croissance du produit intérieur brut.

La liberté complète des prix a été décrétée en 1993, mais les mesures de privatisation ont touché de manière différenciée les secteurs de production, puisque 14 % seulement de l'industrie (contre 80 % de l'agriculture, et 44 % des services) en avaient bénéficié en 1995.

En outre, une restructuration industrielle s'impose, afin de réduire la part de la métallurgie des ferreux et des non ferreux qui ne peut tourner qu'au prix d'importations massives.

Le commerce extérieur se fait principalement avec l'Allemagne, la Russie et l'Italie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats. »

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