HEGEL (Georg Wilhelm Friedrich)

Hegel naît, en 1770, à Stuttgart, où son père est un haut fonctionnaire des Finances. Brillant élève au lycée de sa ville natale. il commence à douze ans un traité Des idées claires et possède à quatorze ans sa Logique. En 1788, il se fait immatriculer comme étudiant en théologie à Tübingen. Il a pour condisciple le poète Hölderlin et le philosophe Schelling. N'ayant pas la vocation, il renonce à se faire pasteur et, à sa sortie du séminaire, occupe des emplois de précepteur. Ayant perdu son père en 1799, il recueille un petit héritage qui lui permet de se consacrer entièrement à ses travaux. Il se rend à Iéna, où il publie son premier ouvrage et soutient sa thèse de doctorat, puis devient « privat-dozent « à l'Université. D'abord disciple de Schelling, Hegel commence à se séparer nettement

de son ami dans son cours de 1803. La rupture devient définitive quand paraît la Phénoménologie en 1807. Mal payé et à bout de ressources, Hegel renonce à sa chaire d'Iéna pour devenir rédacteur en chef de la Gazette de Bamberg, puis directeur au lycée de Nuremberg. C'est dans cette ville qu'il publie son ouvrage le plus important, sa grande Logique (1812-1816). Nommé professeur à Heidelberg, il y met au point son système et le public dans l'Encyclopédie des sciences philosophiques en 1817. On lui offre alors la chaire de Fichte, à l'université de Berlin, où il commence ses cours en 1818. Il est à l'apogée de sa gloire ; son école s'organise, il a de plus en plus d'auditeurs et de disciples, et son influence devient considérable malgré l'abstraction de sa pensée. Hegel meurt à Berlin en 1831 au cours d'une épidémie de choléra.

L'originalité de Hegel est d'avoir été le premier à aborder en philosophe les réalités sociales, ouvrant la voie à Feuerbach et à Karl Marx. Ce qui l'intéresse, c'est découvrir l'esprit d'une religion ou d'un peuple. Dans sa Phénoménologie, il décrit l'histoire de la conscience jusqu'au savoir absolu, en passant par toutes les expériences que peut connaître l'âme humaine.

Ouvrages essentiels : La Phénoménologie de l'esprit, Hambourg et Würzburg, 1807 ; Science de la logique, 1812-1816 (3 volu¬mes); Encyclopédie des sciences philosophiques, 1817 ; Principes de la philosophie du droit, 1821 ; L'Esthétique (P.U.F.).