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Héritiers de brillantes civilisations, les Incas réunirent à partir du XIII e siècle la majeure partie des populations andines au sein d'un empire centralisé.

Publié le 01/11/2013

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Héritiers de brillantes civilisations, les Incas réunirent à partir du XIII e siècle la majeure partie des populations andines au sein d'un empire centralisé. Au XVI e siècle, le pouvoir de l'empereur inca, fils du Soleil, s'étendait sur un ensemble géographique immense dont l'organisation administrative et économique suscita l'admiration des Espagnols. Fondateurs de cités, bâtisseurs de forteresses et de palais, les Incas furent aussi les créateurs d'une civilisation originale dont témoignent la richesse des réalisations artistiques et la finesse des oeuvres littéraires. Les Incas étaient un peuple indigène du Pérou précolombien, dont les descendants sont aujourd'hui appelés Quechuas et dont le souverain était l'Inca. À la fin du XVe siècle, à la veille de la conquête espagnole, ils dominaient la partie occidentale du continent sud-américain, depuis la Colombie au nord jusqu'au Chili et à l'Argentine au sud. Les populations des hautes terres et du piémont côtier des Andes étaient alors réunies au sein d'un empire de 950 000 km 2, baigné à l'ouest par l'océan Pacifique et limité à l'est par d'immenses forêts. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andes (cordillère des) - Population Pérou - Géographie - Les Andes Les origines de l'Empire inca Les Incas étaient les héritiers de brillantes civilisations. La plus ancienne d'entre elles, la civilisation Chavín, s'était développée au Ier millénaire avant notre ère autour du site de Chavín de Huantar, au nord de Lima, où l'on a retrouvé les ruines monumentales d'un sanctuaire. Des objets en pierre, en céramique et en or provenant de Chavín avaient diffusé dans les Andes l'image et le culte du jaguar. Du Ier au VIIIe siècle après J.-C., plusieurs autres cultures régionales s'étaient développées : culture mochica de la côte nord, connue pour le raffinement de ses céramiques ; culture paracas-nazca de la côte sud, caractérisée par ses tissus finement décorés ; culture tiahuanaco des hautes terres méridionales, créatrice d'une architecture monumentale imposante. La période suivante, du VIIIe au XIIe siècle, avait été marquée par l'expansion militaire de deux cités, Tiahuanaco au sud et Huari au nord, qui avaient formé de vastes États centralisés. Pour des raisons encore obscures, ces États s'étaient effondrés au XIIe siècle, et l'Empire chimú leur avait succédé. L'aménagement d'un vaste réseau d'irrigation sur la côte septentrionale du Pérou avait été à l'origine du développement de cet empire. Des souverains disposant d'un pouvoir absolu avaient dirigé les travaux et réalisé des conquêtes militaires. Au XIVe siècle, l'Empire chimú s'étendait sur 1 200 km le long du littoral. Sa capitale, Chanchán (près de l'actuelle Trujillo), comptait alors plus de 80 000 habitants. Mais l'expansion chimú se heurta, à l'est, à l'impérialisme d'un autre peuple : celui des Incas. Originaires de la forêt amazonienne, les Incas parvinrent dans le bassin du Cuzco à la fin du XIIIe siècle. Leur premier souverain, sans doute légendaire, aurait alors été Manco Cápac. Les Incas s'intégrèrent à une confédération de peuples de la région. L'importance croissante des fonctions militaires confiées aux Incas leur permit, sous la direction d'Inca Roca, de prendre le contrôle politique de la confédération du Cuzco. Au début du XVe siècle, l'État inca fut en butte à la menace des Chancas, qui dominaient la région centrale et méridionale de la cordillère des Andes. La victoire inattendue du souverain inca Pachacútec sur les Chancas en 1438 marqua un tournant dans l'histoire de l'ancien Pérou. Forts de ce succès, Pachacútec et ses successeurs menèrent des campagnes militaires qui rassemblèrent autour de la confédération du Cuzco de nombreux peuples et territoires. Ainsi, l'Empire chimú et sa capitale Chanchán tombèrent sous les coups d'une armée inca dirigée par Túpac Yupanqui vers 1465. Si l'on excepte l'échec des armées impériales face aux peuplades de la haute forêt amazonienne, l'expansion des Incas fut continue jusqu'à l'arrivée des Espagnols en 1532. L'Empire inca, ou « Tahuantinsuyu «, s'étendait alors sur 4 000 km du nord au sud, et regroupait environ 10 millions d'habitants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bolivie Chanchán Chimú C uzco jaguar Manco Cápac Pérou - Histoire - Introduction précolombiennes (civilisations) Tiahuanaco Les médias Incas - le Cuzco, capitale du Tahuantin-suyu Les livres Incas - linteau de la porte du Soleil, à Tiahuanaco, en Bolivie, page 2468, volume 5 L'économie et la société L'empire était doté d'une structure administrative complexe, et son économie était dirigiste. La majorité de la population andine vivait dans une multitude de petites collectivités agropastorales. À l'intérieur de ces communautés rurales, ou « ayllu «, les familles étaient unies par des liens de parenté ou d'alliance. Elles se réclamaient d'un ancêtre commun et adoraient les mêmes divinités protectrices. Le chef de l'ayllu, ou « curaca «, attribuait les terres et organisait les travaux collectifs. Le terroir de chaque communauté comprenait des pâturages, utilisés collectivement, pour l'élevage des lamas et des alpagas. Ces derniers fournissaient de la laine, tandis que les lamas servaient de bêtes de charge. Leur chair, découpée en fines lamelles, puis séchée au soleil, était consommée. Les terres de culture étaient réparties par lots aux familles, qui en détenaient l'usufruit. Une quarantaine d'espèces végétales étaient cultivées, dont la pomme de terre, le haricot, le manioc, l'arachide, l'avocat et le coton. Les Incas encouragèrent également l'extension de la culture du maïs grâce à l'aménagement des sols en terrasses et à l'irrigation. Il existait une hiérarchie parmi les ayllus, qui étaient regroupés en chefferies d'inégale importance. Chaque chefferie était dirigée par un ayllu dominant dont le curaca possédait des terres dans toute la chefferie. Les membres des ayllus dépendants devaient les cultiver pour lui et ils étaient astreints à un service, ou « mita «, qui consistait à garder les troupeaux du curaca et à filer et tisser la laine de ses animaux. En échange, le maître de la chefferie nourrissait ses travailleurs et leur donnait des tissus ou des animaux à la fin de leur service. Les Incas utilisèrent ce système de la chefferie, qu'ils développèrent à l'échelle de l'empire. Dans les chefferies conquises, l'empereur et le Soleil, dieu officiel du Tahuantinsuyu, disposaient de terres et de troupeaux entretenus par les communautés locales. Celles-ci fournissaient également la main-d'oeuvre pour la construction des villes où résidaient les fonctionnaires et pour l'aménagement d'un vaste réseau routier de 16 000 km qui quadrillait tout l'empire. Au fur et à mesure de l'extension de celui-ci, les souverains incas ordonnèrent des déplacements massifs de populations. Des peuples récemment conquis furent installés dans des régions fermement tenues par le pouvoir inca, tandis que des populations incaïsées étaient envoyées dans des zones frontières réputées « barbares «. Deux catégories sociales relevaient exclusivement de l'empereur. Ainsi, les dépendants perpétuels ou « Yana « étaient prélevés parmi les populations des provinces et les prisonniers de guerre, tandis que les femmes choisies (ou « aqlla «) vivaient enfermées dans les monastères du dieu Soleil. Tous travaillaient pour l'empereur, qui pouvait les offrir à des curaca, fonctionnaires ou chefs de guerre méritants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pachacámac Les livres Incas - représentation d'un quipucamayoc, fonctionnaire chargé d'effectuer des recensements, page 2470, volume 5 Incas - tisserandes indiennes, qui travaillent ici au profit des moines dominicains, page 2470, volume 5 Le pouvoir impérial L'absence de tout principe dynastique régissant l'ordre des successions entraînait, à chaque fin de règne, des luttes sanglantes entre les prétendants au trône. Un chef de guerre, parent ou non de l'empereur, obtenait la « maskapaïcha «, frange écarlate portée sur le front, qui était l'insigne du pouvoir suprême. Il devait, ensuite, effectuer des campagnes militaires pour soumettre les provinces qui s'étaient soulevées contre le pouvoir central pendant l'interrègne. Appelé « Sapa Inca «, l'empereur était investi par le Grand Prêtre du Temple du Soleil et devenait le fils d'« Inti «, le dieu-soleil. Il présidait à toutes les cérémonies religieuses importantes. Intermédiaire entre les dieux et les hommes, il garantissait le bien-être matériel et moral de son peuple. L'empereur se déplaçait porté à dos d'homme, dans une litière tapissée de plumes de perroquets et ornée de plaques d'or. Le peuple se prosternait la face contre terre à son passage et même les hauts dignitaires se présentaient à lui pieds nus et une charge sur l'épaule en signe d'humilité. Tout ce que l'empereur touchait était recueilli dans des coffres qui étaient brûlés. À sa mort, ses nombreuses femmes et ses serviteurs étaient sacrifiés sur sa tombe. Pour administrer l'empire, l'empereur était assisté d'un conseil de quatre membres, chacun représentant l'une des quatre parties du Tahuantinsuyu. Dans les provinces, des gouverneurs nommés par l'empereur étaient chargés de l'entretien des routes et des édifices publics, ainsi que de la collecte des biens produits par le système des corvées. Ils étaient assistés dans leur tâche par les « quipucamayoc « qui comptabilisaient, à l'aide de cordelettes à noeuds, le nombre des corvéables ou la quantité de produits réunis. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pachacámac Les livres Incas - Machu Picchu, page 2470, volume 5 Les arts et les savoirs Les Incas ignoraient l'écriture, mais une partie de leur littérature orale nous est parvenue par l'intermédiaire des chroniqueurs espagnols du XVIe siècle. Des spécialistes de la tradition, ou « amautas «, composaient des récits mythiques et historiques, qui étaient chantés à la cour des souverains incas. Des prières et des hymnes religieux étaient adressés par les prêtres aux divinités du panthéon inca. Enfin, il existait une littérature profane fort appréciée des indigènes : poésie amoureuse interprétée avec accompagnement d'instruments à vent et de percussions. Considérés par les autres peuples de l'Amérique comme les « maîtres des métaux «, les Incas réalisaient des objets en or, en argent, en cuivre et même en platine : couteaux, plaques ouvragées, colliers, bracelets, plots auriculaires, etc. Mais les Incas furent surtout de grands bâtisseurs de cités et d'excellents architectes. Le caractère monumental des édifices, formés de blocs de pierre parfaitement ajustés les uns aux autres, et la forme trapézoïdale des ouvertures caractérisent cette architecture qui, notamment au Cuzco, suscita l'admiration des Espagnols. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique latine Amérique latine - Beaux-arts C uzco orfèvrerie - L'orfèvrerie hors d'Europe précolombiennes (civilisations) Les livres Cuzco, page 1349, volume 3 temple du quartier sacré de Pisac, cité inca, page 5110, volume 9 Amérique du Sud - ruines de la forteresse inca de Sacsahuamán, page 222, volume 1 Incas - idole féminine en or faisant partie d'une offrande funéraire, page 2468, volume 5 Incas - tumi, couteau cérémoniel en or incrusté de turquoises, page 2469, volume 5 Incas - vase en forme de tête, page 2469, volume 5 La conquête espagnole La supériorité militaire des conquistadores et la désorganisation de l'empire après la mort, en 1525, de l'empereur Huayna Cápac expliquent la chute brutale de l'Empire inca. Lorsque Pizzaro et ses hommes d'armes entreprirent la conquête du Pérou, les fils de l'empereur défunt, Huáscar et son demi-frère Atahualpa, prétendaient tous deux à la succession. Huascár fut emprisonné et exécuté sur l'ordre d'Atahualpa. Mais ce dernier fut capturé par Pizarro et assassiné en août 1533. Malgré les violences de la conquête et de la colonisation, les indigènes ont conservé leur langue (le quechua) et leurs traditions. Périodiquement, les Indiens manifestent, par des révoltes parfois sanglantes, leur refus de perdre leur identité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Sud - Histoire - De la découverte à l'organisation des empires coloniaux Atahualpa Cajamarca conquistador Pérou - Histoire - La conquête et la domination espagnoles Pizarro quechua Les livres Amérique du Sud - victoire de Gabriel de Rojas devant Cuzco, page 222, volume 1 Incas - gravure du XVIe siècle représentant le combat inégal entre les conquistadores et les indigènes, page 2471, volume 5 Incas - détail d'un tapis de l'école de Cuzco, page 2471, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les médias Incas - histoire du Pérou précolombien Les indications bibliographiques H. Favre, les Incas, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1993 (1972). A. Métraux, les Incas, Seuil, Paris, 1983 (1962). N. Wachtel, la Vision des vaincus. Les Indiens du Pérou devant la conquête espagnole, Gallimard, Paris, 1992 (1971).

« Cuzco jaguar Manco Cápac Pérou - Histoire - Introduction précolombiennes (civilisations) Tiahuanaco Les médias Incas - le Cuzco, capitale du Tahuantin-suyu Les livres Incas - linteau de la porte du Soleil, à Tiahuanaco, en Bolivie, page 2468, volume 5 L'économie et la société L'empire était doté d'une structure administrative complexe, et son économie était dirigiste.

La majorité de la population andine vivait dans une multitude de petites collectivités agropastorales.

À l'intérieur de ces communautés rurales, ou « ayllu », les familles étaient unies par des liens de parenté ou d'alliance.

Elles se réclamaient d'un ancêtre commun et adoraient les mêmes divinités protectrices.

Le chef de l'ayllu, ou « curaca », attribuait les terres et organisait les travaux collectifs.

Le terroir de chaque communauté comprenait des pâturages, utilisés collectivement, pour l'élevage des lamas et des alpagas.

Ces derniers fournissaient de la laine, tandis que les lamas servaient de bêtes de charge.

Leur chair, découpée en fines lamelles, puis séchée au soleil, était consommée.

Les terres de culture étaient réparties par lots aux familles, qui en détenaient l'usufruit.

Une quarantaine d'espèces végétales étaient cultivées, dont la pomme de terre, le haricot, le manioc, l'arachide, l'avocat et le coton.

Les Incas encouragèrent également l'extension de la culture du maïs grâce à l'aménagement des sols en terrasses et à l'irrigation. Il existait une hiérarchie parmi les ayllus, qui étaient regroupés en chefferies d'inégale importance.

Chaque chefferie était dirigée par un ayllu dominant dont le curaca possédait des terres dans toute la chefferie.

Les membres des ayllus dépendants devaient les cultiver pour lui et ils étaient astreints à un service, ou « mita », qui consistait à garder les troupeaux du curaca et à filer et tisser la laine de ses animaux.

En échange, le maître de la chefferie nourrissait ses travailleurs et leur donnait des tissus ou des animaux à la fin de leur service. Les Incas utilisèrent ce système de la chefferie, qu'ils développèrent à l'échelle de l'empire.

Dans les chefferies conquises, l'empereur et le Soleil, dieu officiel du Tahuantinsuyu, disposaient de terres et de troupeaux entretenus par les communautés locales.

Celles-ci fournissaient également la main-d'œuvre pour la construction des villes où résidaient les fonctionnaires et pour l'aménagement d'un vaste réseau routier de 16 000 km qui quadrillait tout l'empire.

Au fur et à mesure de l'extension de celui-ci, les souverains incas ordonnèrent des déplacements massifs de populations.

Des peuples récemment conquis furent installés dans des régions fermement tenues par le pouvoir inca, tandis que des populations incaïsées étaient envoyées dans des zones frontières réputées « barbares ».

Deux catégories sociales relevaient exclusivement de l'empereur.

Ainsi, les dépendants perpétuels ou « Yana » étaient prélevés parmi les populations des provinces et les prisonniers de guerre, tandis que les femmes choisies (ou « aqlla ») vivaient enfermées dans les monastères du dieu Soleil.

Tous travaillaient pour l'empereur, qui pouvait les offrir à des curaca, fonctionnaires ou chefs de guerre méritants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pachacámac Les livres Incas - représentation d'un quipucamayoc, fonctionnaire chargé d'effectuer des recensements, page 2470, volume 5 Incas - tisserandes indiennes, qui travaillent ici au profit des moines dominicains, page 2470, volume 5 Le pouvoir impérial. »

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