Ketteler, Wilhelm, baron de
Publié le 22/02/2012
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Evêque allemand né à Münster, mort dans le couvent de Burghausen, Bavière (1811-1877). Descendant d'une très ancienne famille noble de la Westphalie; éducation au collège des Jésuites de Brigue, Valais; études de droit à Göttingen, Berlin, Heidelberg et Munich; au service de l'administration de la Prusse (1834-1838); mis en congé, puis études de théologie à Munich et Münster; 1846, prêtre catholique à Hopsten, Westphalie; 1848, membre de l'Assemblée nationale à Francfort; 1849, prévôt de l'église Sainte-Hedwige à Berlin; 1850, évêque de Mayence. Disciple de Görres, Ketteler se signala en 1848 par son discours sur la liberté de l'Eglise et par son activité dans le groupe des députés catholiques de Francfort. Evéque de Mayence, il combattit l'influence de l'Etat sur l'Eglise et sur la formation des prêtres avec un grand succès, profitant de ce que le ministre hessois Dalwigk considérait l'Eglise comme le soutien du trône et de l'Etat; Ketteler répandit la dévotion dans le peuple par ses efforts personnels, par son idéalisme décidé, par les associations catholiques et les corporations ecclésiastiques et par son influence dans les écoles. Une convention secrète, qu'il conclut avec Dalwigk en 1854, libéra l'Eglise de toute influence de l'Etat. Ennemi fanatique du libéralisme, Ketteler fut amené par Lassalle à l'étude de la question sociale. Son livre, Die Arbeiterfrage und das Christentum (1864), rompit avec l'idée catholique traditionnelle que la question sociale pouvait être résolue par l'aumône ou en faisant opposition à l'économie et à l'industrie modernes. Ketteler admit pourtant que l'Eglise aurait besoin de l'aide de l'Etat pour ramener les ouvriers au christianisme. Il s'opposa donc pour cette raison à la lutte traditionnelle entre l'Etat moderne et son Eglise, et il eut le courage d'approuver la décision de Königgrötz et la fondation du nouveau Reich allemand en 1866-1871, malgré les sympathies de la plupart des catholiques allemands pour la maison de Habsbourg. Lors du premier concile du Vatican, en 1870, il fut l'adversaire décidé du dogme de l'infaillibilité papale, mais fut par la suite forcé de le défendre. Pendant le Kulturkampf, combattant inflexible pour le droit et la liberté de son Eglise, il tenta, dans le Parti Zentrum et en Hesse, d'éviter des initiatives irréparables. La pensée de Ketteler, incompatible avec les idées de Pie IX, fut approuvée par le pape Léon XIII et le deuxième concile du Vatican.
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