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Le pop'art, apparu en Grande-Bretagne et aux États-Unis, a connu à partir des années cinquante un succès international.

Publié le 29/11/2013

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Le pop'art, apparu en Grande-Bretagne et aux États-Unis, a connu à partir des années cinquante un succès international. Cet art exprimait la réalité quotidienne et la sensibilité d'une société découvrant la consommation ; le langage de la publicité et de la bande dessinée avait gagné tout l'Occident. Gardant vivace l'héritage du mouvement dada, les artistes puisèrent avec humour et impertinence dans cette culture populaire dont ils avaient depuis longtemps remarqué la créativité. Puisant son répertoire d'images dans la culture de masse, le pop'art se développa en GrandeBretagne et aux États-Unis dès la fin des années cinquante. En menant la représentation du réel jusqu'au bout de sa logique, il réagissait contre les débordements de l'abstraction lyrique et prétendait détourner l'artiste de l'exploration de son univers intérieur vers la contemplation détachée de son environnement quotidien. Le pop'art en Grande-Bretagne Les possibilités offertes par les images quotidiennes furent entrevues dès le milieu des années cinquante par des artistes britanniques, membres de l'Institute of Contemporary Art de Londres. Regroupés au sein de l'Independent Group, ces peintres et sculpteurs proposèrent une nouvelle esthétique, qui devait prendre en compte les manifestations de la culture populaire. Avec le sculpteur Eduardo Paolozzi (né en 1924), Richard Hamilton (né en 1922), qui avait été l'ami de Marcel Duchamp, fut le premier inspirateur du mouvement. En 1955, Hamilton organisa à Londres une exposition consacrée au décor de la société contemporaine et intitulée Man, Machine and Motion (« l'homme, la machine et le mouvement »). Son premier collage « pop » fut exposé à cette occasion. Composés de photos de reportage, les matériaux rassemblés reconstituaient l'intérieur d'une pièce d'habitation. Hamilton, qui avait été professeur de design, n'a pas cessé depuis lors d'emprunter ses images aux magazines et aux affiches publicitaires pour évoquer la mode, l'automobile ou la sexualité (Hommage à la Chrysler Corporation, 1957). Dans le courant des années soixante, une nouvelle génération rejoignit le pop'art et suivit diversement les voies ouvertes par Hamilton. Peter Blake (né en 1932) est resté le plus fidèle aux premières inspirations du mouvement. À l'image des compositions d'Hamilton, ses assemblages ont conservé délibérément une dimension sentimentale. La veine nostalgique traverse en effet plusieurs de ses collages, où les images de magazines se mélangent aux cartes postales de l'époque victorienne (The L ove Wall, 1961). Aux côtés de Blake, l'Américain Ronald B. Kitaj (né en 1932) a exercé une influence déterminante sur les artistes qu'il a côtoyés au Royal College of Art à partir de 1958 ; il a créé une oeuvre singulière, préférant souvent l'allusion à la franchise brutale et provocante (London by Night, 1964). À la différence du pop'art américain, le pop'art britannique a souvent eu une dimension sociale et politique. Alors que plusieurs toiles d'Hamilton étaient inspirées par l'arrestation des Rolling Stones pour trafic de drogue (Swingeing London ), Joe Tilson (né en 1928) a produit de nombreuses oeuvres à caractère politique, comme en témoigne par exemple son panneau sur la mort du Che Guevara (Is this Che Guevara ?, 1969). À Londres, l'artiste le plus célèbre du pop'art britannique reste pourtant David Hockney (né en 1937), qui rejoignit en 1959 le Royal College of Art ; influencé par Jean Dubuffet, Hockney a développé un style faussement naïf dans ses toiles et ses gravures (The Rake's Progress, 1963) et exploité le répertoire des images quotidiennes (A Bigger Splash, 1967). À l'opposé, Peter Phillips (né en 1939) est sans doute l'artiste britannique le plus proche du pop'art américain ; il a en effet puisé abondamment dans le langage publicitaire pour composer des collages hétéroclites, où se bousculent les images de la technologie industrielle ( Futuristic Revamp , 1968). Adoptant une technique qui rappelle celle de Roy Lichtenstein, Patrick Caulfield (né en 1936) s'est, quant à lui, servi des catalogues de grands magasins pour reproduire les images de la publicité en de larges aplats de couleurs. L'érotisme et les obsessions fétichistes traversent le pop'art britannique, qui a trouvé dans les magazines féminins une source privilégiée d'inspiration. Chez Allen Jones (né en 1937), ces thèmes sont traités avec une extrême complexité. Les formes, les couleurs et l'anatomie humaine sont décomposées, puis reconstruites selon les règles d'un graphisme compliqué (Curious Woman, 1964-1965). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats collage Dubuffet Jean Duchamp Marcel Hockney David Lichtenstein Roy photomontage Royaume-Uni - Arts - Beaux-arts - Le XXe siècle Les livres pop'art - Richard Hamilton, Patricia Knight (1964), page 4048, volume 8 Le pop'art aux États-Unis Postérieur au pop'art britannique, le pop'art américain tire pourtant ses racines d'une tradition qui remonte au début du XXe siècle, quand des peintres comme Stuart Davis (né en 1894), influencés par le mouvement dada, érigèrent l'objet usuel au rang d'oeuvre d'art (Lucky Strike, 1921). Au milieu des années cinquante, c'est encore le dadaïsme qui servit de référence aux précurseurs immédiats du mouvement, Robert Rauschenberg (né en 1925) et Jasper Johns (né en 1930). Sans renoncer à l'abstraction gestuelle, Rauschenberg se mit à assembler des images et des objets de rebut, tandis que Johns choisissait de peindre des drapeaux, des cibles et des chiffres. Par sa technique, Jim Dine (né en 1935) est très proche du néodadaïsme de Johns. Dès 1960, ses peintures intégrèrent de nombreux objets familiers, directement fixés sur la toile (Three Panel Study for Child's Room, 1962). Malgré la banalité des images, les oeuvres de Dine attestent le souci de traduire dans les formes l'impulsion personnelle du geste créateur. Avec Andy Warhol (1929-1987), aujourd'hui consacré comme la figure mythique du mouvement, le point de vue est inversé. L'artiste renonçait en effet à toute intention personnelle et cherchait à fabriquer des images aussi anonymes que les annonces publicitaires. Warhol eut ainsi recours à la sérigraphie pour reproduire en série ses bouteilles de Coca-Cola, ses boîtes de soupe Campbell ou ses portraits de Marilyn Monroe. Comme Warhol, Roy Lichtenstein (né en 1923) se tourna d'abord vers le répertoire des comics. Cherchant à reproduire toutes les conventions du matériau, Lichtenstein agrandit les images sur la toile en veillant à imiter scrupuleusement les effets techniques de l'imprimerie (hachures, trames, aplats de couleurs). L'ambition était toujours la même : dégager l'image de tout contenu sentimental. À partir de 1964, Lichtenstein élargit ses références à des paysages touristiques ou à des tableaux célèbres de l'histoire de l'art. Lié à Rauschenberg, James Rosenquist (né en 1933) rejoignit le pop'art dès le début des années soixante. Puisant son inspiration dans le langage publicitaire, il assembla des fragments d'images sur d'immenses panneaux, où les larges coups de brosse reproduisaient la facture impersonnelle de la peinture industrielle (I Love you with my Ford , 1961). D'origine suédoise, Claes Oldenburg (né en 1929) occupe une place originale au sein du pop'art américain. Adversaire de l'abstraction, admirateur de Jean Dubuffet, il a défendu l'idée d'un art à la portée de tous, qui proposerait une vision renouvelée des objets quotidiens. Rassemblant objets de rebut et productions originales, ses environnements ( The Store, 1962 ; The Home, 1963), ses objets géants (Trowel, 1971) et ses sculptures molles ( « Ghost Drum » Set , 1972) obligent le spectateur à poser un autre regard sur les objets. Tom Wesselmann (né en 1931) s'est servi quant à lui de la technique du collage pour créer des oppositions violentes de formes et de couleurs ; ses Grands nus américains (1961-1967) associent des fragments d'images publicitaires à des nus stylisés inspirés de Matisse et de Modigliani. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Coca-Cola collage dada Davis Stuart Dine Jim Dubuffet Jean États-Unis - Arts - Beaux-arts - Le triomphe de l'art américain : l'école de New York Johns Jasper Lichtenstein Roy Lindner Richard Oldenburg Claes Rauschenberg Robert Rosenquist James Segal George sérigraphie Warhol (Andrew Warhola, dit Andy) Wesselmann Tom Les livres Warhol Andy - Jackie Kennedy, page 5601, volume 10 Wesselmann Tom, page 5612, volume 10 pop'art - détail de Jackie, tableau de Warhol représentant Jackie Kennedy (1964), page 4048, volume 8 pop'art - Andy Warhol, Boîtes de soupe Campbell's (1962), page 4049, volume 8 pop'art - Roy Lichtenstein, Crying Fire (1963), page 4049, volume 8 pop'art - James Rosenquist, Frosting (1964), page 4050, volume 8 pop'art - Claes Oldenburg, Omelette tombante (1964), page 4050, volume 8 pop'art - Tom Wesselmann, Illuminated Still Life (1964), page 4050, volume 8 Le pop'art en Europe continentale En Europe, le pop'art procéda comme ailleurs d'une réaction contre les diverses abstractions. Dès 1955, l'Allemand Konrad Klapheck (né en 1935) fut un des premiers à revenir à la figuration de l'objet en peignant à Düsseldorf sa première machine à écrire, même si l'ensemble de sa démarche restait plutôt tributaire du surréalisme et de Dalí. En France, la volonté de s'approprier la réalité à travers l'objet brut constitua, dès 1960, le projet des Nouveaux Réalistes. Membre fondateur du groupe, Martial Raysse (né en 1936) fut sans doute le plus proche du pop'art américain. Ses assemblages et ses collages, qui associent des objets quotidiens (jouets de plage, enseignes au néon) à des photographies grandeur nature de baigneuses, cultivent à outrance les conventions et le « mauvais goût » des images de magazines (Soudain l'été dernier, 1963). À Paris, le pop'art américain nourrit également la démarche de plusieurs artistes qui défendaient le retour à une « figuration narrative », inspirée par la vie contemporaine. En 1964 et en 1965, les expositions consacrées aux « mythologies quotidiennes » par le musée d'Art moderne de la Ville de Paris accueillirent notamment les oeuvres du Français Jacques Monory (né en 1934), du Haïtien Hervé Télémaque (né en 1937) et du Suédois Öyvind Fahlström (né en 1928). Installé en France en 1958, l'Islandais Erró (Guodmundur Guodmundsson Ferró, né en 1932) choisit à son tour de mettre en images la société de consommation. Depuis l'affiche publicitaire jusqu'aux oeuvres consacrées de l'histoire de l'art, ses collages ont exploité les matériaux les plus divers (Paysage alimentaire, 1964). En Italie, Valerio Adami (né en 1935) s'orienta, dès le milieu des années soixante, vers une figuration dépouillée, où les aplats de couleurs étaient cernés de larges traits noirs. Si sa technique rappelle celle de Patrick Caulfield, ses images fragmentées entendent mettre au jour leur incessante métamorphose plutôt que leur réalité objective ( Henri Matisse travaillant à un carnet de dessins, 1966). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adami Valerio collage Erró (Gudmundur Gudmundsson Ferró, dit) Fahlström Oyvind Monory Jacques nouveau réalisme Les livres pop'art pop'art pop'art pop'art pop'art - George Segal, Gottlieb's Wishing Well (1963), page 4049, volume 8 Konrad Klapheck, la Fanatique (1979), page 4050, volume 8 Martial Raysse, Soudain l'été dernier (1963), page 4051, volume 8 Erró, Intérieur américain no 4 (1968), page 4051, volume 8 Valerio Adami, Hotel Chelsea Bathroom (1968), page 4051, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats collage figuratif (art) kitsch Les médias pop'art, un langage de l'art intégré au quotidien (le) Les indications bibliographiques D. Bourdon, Andy Warhol, Flammarion, Paris, 1995. D. Hockney, David Hockney, Chêne, Paris, 1977. L.R. Lippard, le Pop'art, Hazan, Paris, 1969.

« 1937), ces thèmes sont traités avec une extrême complexité.

Les formes, les couleurs et l'anatomie humaine sont décomposées, puis reconstruites selon les règles d'un graphisme compliqué ( Curious Woman , 1964-1965). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats collage Dubuffet Jean Duchamp Marcel Hockney David Lichtenstein Roy photomontage Royaume-Uni - Arts - Beaux-arts - Le XXe siècle Les livres pop'art - Richard Hamilton, Patricia Knight (1964), page 4048, volume 8 Le pop'art aux États-Unis Postérieur au pop'art britannique, le pop'art américain tire pourtant ses racines d'une tradition qui remonte au début du XX e siècle, quand des peintres comme Stuart Davis (né en 1894), influencés par le mouvement dada, érigèrent l'objet usuel au rang d'œuvre d'art (Lucky Strike , 1921).

Au milieu des années cinquante, c'est encore le dadaïsme qui servit de référence aux précurseurs immédiats du mouvement, Robert Rauschenberg (né en 1925) et Jasper Johns (né en 1930).

Sans renoncer à l'abstraction gestuelle, Rauschenberg se mit à assembler des images et des objets de rebut, tandis que Johns choisissait de peindre des drapeaux, des cibles et des chiffres.

Par sa technique, Jim Dine (né en 1935) est très proche du néodadaïsme de Johns.

Dès 1960, ses peintures intégrèrent de nombreux objets familiers, directement fixés sur la toile ( Three Panel Study for Child's Room , 1962).

Malgré la banalité des images, les œuvres de Dine attestent le souci de traduire dans les formes l'impulsion personnelle du geste créateur. Avec Andy Warhol (1929-1987), aujourd'hui consacré comme la figure mythique du mouvement, le point de vue est inversé.

L'artiste renonçait en effet à toute intention personnelle et cherchait à fabriquer des images aussi anonymes que les annonces publicitaires.

Warhol eut ainsi recours à la sérigraphie pour reproduire en série ses bouteilles de Coca-Cola, ses boîtes de soupe Campbell ou ses portraits de Marilyn Monroe.

Comme Warhol, Roy Lichtenstein (né en 1923) se tourna d'abord vers le répertoire des comics. Cherchant à reproduire toutes les conventions du matériau, Lichtenstein agrandit les images sur la toile en veillant à imiter scrupuleusement les effets techniques de l'imprimerie (hachures, trames, aplats de couleurs).

L'ambition était toujours la même : dégager l'image de tout contenu sentimental.

À partir de 1964, Lichtenstein élargit ses références à des paysages touristiques ou à des tableaux célèbres de l'histoire de l'art. Lié à Rauschenberg, James Rosenquist (né en 1933) rejoignit le pop'art dès le début des années soixante.

Puisant son inspiration dans le langage publicitaire, il assembla des fragments d'images sur d'immenses panneaux, où les larges coups de brosse reproduisaient la facture impersonnelle de la peinture industrielle ( I Love you with my Ford , 1961).

D'origine suédoise, Claes Oldenburg (né en 1929) occupe une place originale au sein du pop'art américain.

Adversaire de l'abstraction, admirateur de Jean Dubuffet, il a défendu l'idée d'un art à la portée de tous, qui proposerait une vision renouvelée des objets quotidiens.

Rassemblant objets de rebut et productions originales, ses environnements ( The Store , 1962 ; The Home , 1963), ses objets géants ( Trowel , 1971) et ses sculptures molles ( « Ghost Drum » Set , 1972) obligent le spectateur à poser un autre regard sur les objets.

Tom Wesselmann (né en 1931) s'est servi quant à lui de la technique du collage pour créer des oppositions violentes de formes et de couleurs ; ses Grands nus américains (1961-1967) associent des fragments d'images publicitaires à des nus stylisés inspirés de Matisse et de Modigliani.. »

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