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Le sadisme en psychanalyse

Publié le 07/04/2015

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psychanalyse

 n.m. (angl. Sadism; allem. Sadismus). Forme de manifestation de la pulsion sexuelle qui vise à faire subir à autrui une douleur physique ou, à tout le moins, une domination ou une humiliation.

Le terme de sadisme vient du nom du marquis de Sade, écrivain français (1740-1814), dont l'oeuvre considé­rable fait une large place à l'algolagnie (liaison du plaisir et de la douleur) active mais aussi passive.

La psychanalyse reconnaît le sadisme comme une des possibilités inscrites dans la nature même de la pulsion sexuelle. Toutefois, ni Freud ni ses successeurs n'en sont venus à systé­matiser ce qui serait par exemple une agressivité normale comme donnée constitutive des sociétés humaines.

Certes, la prise en compte de la sexualité infantile amène à décrire une sorte de perversion polymorphe ori­ginelle où le sadisme a sa place. Freud fait cependant valoir dans «Pulsions et destins des pulsions« (1915; trad. fr. in Métapsychologie) qu'au départ le

sadisme vise plutôt à la domination du partenaire, à la maîtrise exercée sur autrui. Le lien entre douleur et excita­tion sexuelle apparaît d'abord dans le masochisme, qui constitue un renver­sement du sadisme, avec retournement sur la personne propre. C'est alors seu­lement qu'infliger une douleur peut devenir une des visées du sadisme: là, paradoxalement, le sujet jouit de façon masochiste par identification avec l'ob­jet souffrant.

L'hypothèse de la pulsion de mort, de même, vient plutôt contredire l'idée d'un fonctionnement sadique primor­dial chez l'homme. Si la pulsion de mort est pulsion de destruction, c'est au sens seulement où l'homme tend vers sa propre perte. Le sadisme, plus nettement encore que le masochisme érogène, se présente comme déjà plus complexe, comme réalisant une intri­cation des pulsions de mort et des pul­sions sexuelles.

J. Lacan s'est référé à ce qu'il en est du sadisme, dans le Séminaire X, 1962-63, «l'Angoisse, pour illustrer une forme particulièrement évidente de « positi-vation« de l'objet a (--« objet a). Cet objet, qui vaut ordinairement comme objet perdu, en tant que tel cause du désir, le sadique pense pouvoir l'exhi­ber, le découpant d'abord dans le corps

du partenaire. Les descriptions qu'on trouve chez Sade sont là-dessus parti­culièrement explicites.

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