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Les métaux précieux sont le signe le plus manifeste de la richesse, mais aussi de la puissance du sacré, l'une étant souvent liée à l'autre.

Publié le 16/11/2013

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Les métaux précieux sont le signe le plus manifeste de la richesse, mais aussi de la puissance du sacré, l'une étant souvent liée à l'autre. Ainsi, l'or a brillé dans le tombeau des puissants, sur les autels du culte et sur la table des rois. L'orfèvrerie repousse l'ordinaire. Les artisans les plus talentueux ont été à son service ; ils ont imaginé dans ces matières précieuses des formes que seule une technique parfaite pouvait réaliser. Cela donna souvent naissance à des oeuvres susceptibles de rivaliser avec les plus grandes sculptures. Travail de l'or à l'origine (du latin aurifaber, « celui qui travaille l'or », l'orfèvre), puis, par extension, travail des autres métaux précieux (argent, platine) - et même, à partir du XIXe siècle, des métaux dorés ou argentés par galvanoplastie -, l'orfèvrerie est traditionnellement classée parmi les arts mineurs. Le travail de l'or apparut généralement dans les sociétés hiérarchiquement organisées, dès la fin du néolithique. Au milieu du Ve millénaire, le riche mobilier funéraire en or des tombes de Varna en Bulgarie en est le plus ancien témoignage. L'orfèvrerie est ensuite attestée au IVe millénaire en Iran, en Mésopotamie, en Égypte, puis, au IIIe millénaire, elle s'épanouit à Troie, en Crète, en Europe occidentale et centrale. Au IIe millénaire, elle se répandit en Chine et au Pérou. Elle est plus tardive en Colombie ou au Japon, où elle se manifesta à la fin du Ier millénaire. Enfin, elle ne semble guère exister en Afrique subsaharienne avant les premiers siècles de notre ère. Certaines civilisations antiques (Celtes, Étrusques, Scythes, Thraces, Vikings), dont les réalisations architecturales ou monumentales ont laissé peu de traces, ont en revanche affirmé leur identité par l'orfèvrerie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Égypte - Arts - Beaux-arts - Les arts décoratifs Perse - Les Parthes Sassanides Sumer - La littérature et les arts Varna Les techniques Dans la plupart des civilisations, l'or était d'abord travaillé par martelage en feuilles et en fils, puis par moulage, souvent par moulage à la cire perdue (modèle sculpté en cire et enrobé dans de l'argile constituant le moule). Au Proche-Orient, en Égypte et en Méditerranée orientale, les ateliers d'orfèvres qui gravitaient autour des cours royales étaient capables de réaliser des dorures et des brasures permettant la création de formes et de décors complexes (cloisons, filigranes, granulations). Dans l'Antiquité, l'orfèvrerie comprenait non seulement la production de bijoux, mais aussi celle de vaisselles, de meubles, d'armes, de symboles de pouvoir, d'objets d'apparat. Les trésors de Mycènes (musée d'Athènes), de Philippe de Macédoine (musée de Thessalonique), ceux des Scythes (collection de Pierre le Grand, à Saint-Pétersbourg), de Toutankhamon (dont le sarcophage en or qui pèse 109 kg), de Tanis (musée du Caire), et les ouvrages précolombiens (musée de l'Or à Bogotá) sont des exemples célèbres d'orfèvrerie antique dont les techniques étaient quasiment toutes acquises. Les alliages or-argent ou or-argent-cuivre apparurent dès le IIIe millénaire, et l'affinage fut pratiqué avec certitude dès le Ier millénaire avant J.-C., peut-être avant en Mésopotamie et en Égypte. Les procédés de soudure nécessitaient une grande maîtrise des traitements thermiques et des alliages (autosoudure, soudure par diffusion du cuivre, brasure avec utilisation de paillons à plus bas alliage que les éléments à assembler...), que l'on commence maintenant à détecter précisément par des études en laboratoire. Les procédés de dorure étaient variés : dorure par application de paillettes d'or alluvionnaire (céramiques dorées de Varna, au Ve millénaire), mais surtout dorure sur argent par diffusion, et dorure au mercure ou à l'amalgame, procédé pratique et économique utilisé en Chine dès les Ve et IV e siècles avant J.-C., mais qui ne se généralisa qu'à partir de l'époque romaine dans le monde occidental. Les orfèvres de l'Empire romain côtoyaient les tailleurs de gemmes, et le métier d'orfèvre connut alors un certain nombre de spécialisations : joailliers, batteurs d'or, doreurs, bijoutiers, ciseleurs, chacun ayant des attributions précises. Au contact de l'Orient, le style romain manifesta un goût marqué pour la polychromie en orfèvrerie et en bijouterie, qui s'accentua encore aux époques barbares. La qualité de l'or des bijoux et des oeuvres d'art s'aligna alors souvent sur celle de l'or monnayé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats argent argent - Utilisation en orfèvrerie bijou - L'art du bijou à travers les âges - Introduction dorure moulage Mycènes précolombiennes (civilisations) précolombiennes (civilisations) - Une grande richesse artistique Scythes soudure Tanis Toutankhamon Troie Les médias orfèvrerie - l'art de travailler le métal Les livres orfèvrerie - statuette hittite en électrum, page 3618, volume 7 orfèvrerie - vase d'or perse, décoré d'animaux fantastiques, page 3618, volume 7 Coupe aux squelettes appartenant au trésor de Bosco reale, page 3619, volume 7 orfèvrerie - croix votive, art wisigoth, page 3619, volume 7 orfèvrerie - plaque pectorale, civilisation précolombienne, page 3619, volume 7 orfèvrerie - atelier d'orfèvres au XVIe siècle, page 3620, volume 7 L'orfèvrerie religieuse Dans le monde occidental, l'orfèvrerie eut un caractère religieux dès la fin du haut Moyen Âge. Saint Éloi, évêque en même temps que ministre de Dagobert et de Clotaire II, fut un des plus célèbres orfèvres de son temps. À l'époque de Charlemagne, les collections royales incluaient des objets d'orfèvrerie et les églises (Saint-Marc de Venise, Saint-Denis près de Paris, Conques en Rouergue, Saint-Maurice-d'Agaune, etc.) accumulèrent des trésors. Les châsses et reliquaires ornés de métal précieux conservaient les pieuses reliques rapportées de Terre sainte par les croisés. Les brocards d'or ornaient les vêtements liturgiques. Les ateliers du Limousin excellaient dans l'émail champlevé. Les orfèvres étaient souvent d'habiles techniciens, ce dont témoignent certains recueils comme l'oeuvre du moine Théophile au XIIe siècle. En Italie, les grands parements d'autel remontent au IXe siècle (Paliotto de Milan) et s'épanouirent au XIIe siècle avec, par exemple, la somptueuse Pala d'Oro de la basilique Saint-Marc de Venise. L'orfèvrerie gothique fut aussi souvent liée à la sculpture, comme le montrent la statue de la Vierge de Jeanne d'Évreux (musée du Louvre), en argent doré, ou le petit cheval d'or d'Altötting en Bavière. L'étirage des fils à la filière, la production des feuilles au laminoir, l'utilisation d'acides minéraux constituèrent des améliorations techniques qui se généralisèrent entre le XVIe et le XVIIe siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats autel Conques Éloi émail gothique - Orfèvrerie, tapisserie, peinture laminoir reliquaire roman (art) - Les constantes de l'art roman Saint-Marc (place) Saint-Omer sculpture - Les liens entre la sculpture et les autres arts Les livres orfèvrerie - statue reliquaire de Sainte-Foy-de-Conques, datant du Xe siècle, page 3619, volume 7 orfèvrerie - retable dit La Pala d'Oro (XIIIe-XIVe siècle), page 3620, volume 7 Les objets de la table Souvent soumise aux aléas de la refonte pendant le Moyen Âge, l'orfèvrerie civile redevint à la mode à partir du XVIe siècle. Elle comportait de riches « nefs », sorte de coffrets fermés à clef renfermant les ustensiles de table que l'on exposait volontiers. Elle bénéficia en Europe de l'arrivée massive de matière première en provenance de l'Amérique récemment conquise. Des cadeaux diplomatiques fastueux étaient fabriqués en or, en argent, et dessinés souvent d'après l'oeuvre de peintres ou d'ornemanistes. Les grandes aiguières au décor chargé et figuré étaient en vogue. Benvenuto Cellini, dont seule la célèbre salière a été conservée au musée d'Art de Vienne, en Autriche, imposa le style italien. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cellini Benvenuto table (arts de la) L'orfèvrerie hors d'Europe À la même époque, en Amérique du Sud et en Amérique centrale, l'orfèvrerie précolombienne demeura longtemps étroitement liée au rôle symbolique de l'or hérité de traditions millénaires. L'alliage comportait la plupart du temps un fort taux d'argent et de cuivre ; il était mis en forme essentiellement par martelage en feuilles ou par moulage à la cire perdue. Très souvent, les masques, les appliques ornementales ou les statuettes présentent ce que l'on appelle un enrichissement en surface. Ces procédés de mise en couleur observés au temps de la conquête consistaient à appliquer des acides minéraux, végétaux ou organiques qui produisaient une oxydation des éléments les moins nobles, faisant ainsi place à une fine pellicule plus riche en or à la surface de l'objet. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Incas - Les arts et les savoirs Mixtèques L'évolution de l'orfèvrerie à l'époque moderne Sur le Vieux Continent, sous le règne de Louis XIV, l'orfèvrerie (les grandes vaisselles de table) fut incluse dans les arts décoratifs supervisés par Lebrun. L'art des orfèvres atteignit son apogée sous Louis XV, avec Thomas Germain, qui créa une toilette de trente-cinq pièces en or massif pour la reine Marie Leszczy?ska et travailla pour l'Europe entière. Vers la fin du XVIIIe siècle, les orfèvres revinrent à une certaine sobriété ; le plaqué et le doublé étaient alors des techniques économiques très usitées. Pendant la Révolution française, la majorité des oeuvres d'orfèvrerie furent fondues à la Monnaie et la corporation des orfèvres fut abolie en 1791, après huit siècles d'existence. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats corporations Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Marie - FRANCE - Marie Leszczynski (a) Les livres orfèvrerie - casque de Charles IX (1550-1574), page 3620, volume 7 L'orfèvrerie redécouverte Après un net ralentissement des productions en métal précieux, un nouvel essor se manifesta avec vigueur durant tout le XIXe siècle. Sous le Directoire, on chercha à rétablir un cadre institutionnel remplaçant le rôle des corporations. Sous l'Empire, une nouvelle impulsion fut donnée : Napoléon, renouant avec les obligations somptuaires de l'Ancien Régime, commanda un mobilier en argent à Jean-Baptiste Claude Odiot, tandis qu'Henri Auguste, autre orfèvre illustre, réalisait la couronne du sacre de 1804. Guillaume Biennais, le plus grand orfèvre de l'Empire, produisit des insignes de la dignité impériale, nombre de services de table, et bientôt les souverains de l'Europe entière s'adressèrent à lui. Son entreprise se développa rapidement : il eut jusqu'à six cents ouvriers sous ses ordres. Les grands orfèvres de l'époque exécutaient souvent leurs oeuvres d'après des dessins des architectes Percier et Fontaine, ou du peintre Prudhon... L'orfèvrerie du premier Empire est très marquée par le néoclassicisme et le goût archéologique cherchant à s'inspirer, voire à reproduire, des modèles gréco-romains. Cette tendance survécut jusqu'à la Restauration. Vers 1830, on redécouvrit le style rocaille sous l'influence des ateliers anglais. C'est Odiot fils qui introduisit en France, sous Louis-Philippe, ce courant nouveau. L'inspiration des orfèvres se tourna aussi vers le Moyen Âge, l'Orient marquant le triomphe de l'éclectisme et du romantisme. Charles Odiot jouit d'une renommée universelle et eut pour clients aussi bien le sultan Mahmoud II que le prince russe Demidov. Sous le second Empire, Charles Christofle renouvela le métier en le portant à un niveau industriel. Un autre orfèvre, Froment-Meurice, jouit d'un grand prestige également. Il s'inspirait volontiers de la Renaissance, laissant une large place aux figures allégoriques. L'intérêt pour les pierres dures et l'émail réapparut. Les nouveaux procédés industriels : argenture galvanique, mise en forme de l'aluminium, concoururent à l'accélération des productions. L'orfèvrerie de la IIIe République se calqua sur celle du second Empire. À l'Exposition universelle de 1889, le succès des verres de Gallé incita des orfèvres comme Falize, Lalique, à adapter leur production à l'Art nouveau. Après la Première Guerre mondiale, l'orfèvrerie de créateurs tels que J. Tétard ou Jean Puiforcat avait une facture proche de celle du cubisme. Certains artistes revinrent à l'inspiration antique, tels Goudji ou Lalaounis, qui créèrent des bijoux inspirés de l'art des Scythes ou des Mycéniens. De nos jours, les productions en métaux précieux doivent être conformes aux titres prescrits par la loi. Les obligations des orfèvres sont fixées par la loi du 19 brumaire an VI (9 novembre 1797) et attestées par les poinçons de contrôle. La législation indique les titres déterminés pour les alliages d'or, d'argent et de platine utilisés en bijouterie et orfèvrerie. Les essais s'effectuent à la coupelle ou à la pierre de touche, reprenant en cela des méthodes qui étaient déjà pratiquées dans l'Antiquité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bijou - L'art du bijou à travers les âges - Introduction coupelle Empire (style) Gallé Émile Lalique René poinçon poinçonnage Prud'hon (Pierre, dit Pierre Paul) Puiforcat Jean rocaille titre - 1.ORFÈVRERIE Les livres orfèvrerie - aiguière en argent doré, par Henri Auguste (1797), page 3621, volume 7 orfèvrerie - service dessiné par Jean Puiforcat en 1937, réédition en métal argenté, page 3621, volume 7 orfèvrerie - pendentif de René Lalique, page 3621, volume 7 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats joaillier or Les indications bibliographiques V. Alemany-Dessaint, Orfèvrerie française, Baschet, Paris, 1988. L.-V. Puiforcat, l'Orfèvrerie française et étrangère, Garnier-Frères, Paris, 1981. A.M. Quesada, l'Or du Pérou, Vilo, Paris, 1983. L'Orfèvrerie, Métiers d'art de Paris, Paris, 1995.

« romaine dans le monde occidental.

Les orfèvres de l'Empire romain côtoyaient les tailleurs de gemmes, et le métier d'orfèvre connut alors un certain nombre de spécialisations : joailliers, batteurs d'or, doreurs, bijoutiers, ciseleurs, chacun ayant des attributions précises.

Au contact de l'Orient, le style romain manifesta un goût marqué pour la polychromie en orfèvrerie et en bijouterie, qui s'accentua encore aux époques barbares.

La qualité de l'or des bijoux et des œuvres d'art s'aligna alors souvent sur celle de l'or monnayé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats argent argent - Utilisation en orfèvrerie bijou - L'art du bijou à travers les âges - Introduction dorure moulage Mycènes précolombiennes (civilisations) précolombiennes (civilisations) - Une grande richesse artistique Scythes soudure Tanis Toutankhamon Troie Les médias orfèvrerie - l'art de travailler le métal Les livres orfèvrerie - statuette hittite en électrum, page 3618, volume 7 orfèvrerie - vase d'or perse, décoré d'animaux fantastiques, page 3618, volume 7 Coupe aux squelettes appartenant au trésor de Bosco reale, page 3619, volume 7 orfèvrerie - croix votive, art wisigoth, page 3619, volume 7 orfèvrerie - plaque pectorale, civilisation précolombienne, page 3619, volume 7 orfèvrerie - atelier d'orfèvres au XVIe siècle, page 3620, volume 7 L'orfèvrerie religieuse Dans le monde occidental, l'orfèvrerie eut un caractère religieux dès la fin du haut Moyen Âge.

Saint Éloi, évêque en même temps que ministre de Dagobert et de Clotaire II, fut un des plus célèbres orfèvres de son temps.

À l'époque de Charlemagne, les collections royales incluaient des objets d'orfèvrerie et les églises (Saint-Marc de Venise, Saint-Denis près de Paris, Conques en Rouergue, Saint-Maurice-d'Agaune, etc.) accumulèrent des trésors.

Les châsses et reliquaires ornés de métal précieux conservaient les pieuses reliques rapportées de Terre sainte par les croisés.

Les brocards d'or ornaient les vêtements liturgiques.

Les ateliers du Limousin excellaient dans l'émail champlevé.

Les orfèvres étaient souvent d'habiles techniciens, ce dont témoignent certains recueils comme l'œuvre du moine Théophile au XII e siècle.

En Italie, les grands parements d'autel remontent au IX e siècle (Paliotto de Milan) et s'épanouirent au XII e siècle avec, par exemple, la somptueuse Pala d'Oro de la basilique Saint-Marc de Venise.

L'orfèvrerie gothique fut aussi souvent liée à la sculpture, comme le montrent la statue de la Vierge de Jeanne d'Évreux (musée du Louvre), en argent doré, ou le petit cheval d'or d'Altötting en Bavière.

L'étirage des fils à la filière, la production des feuilles au laminoir, l'utilisation d'acides minéraux constituèrent des améliorations techniques qui se généralisèrent entre le XVI e et le XVII e siècle.. »

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