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Merleau-Ponty Maurice, 1908-1961, né à Rochefort (Charente-Maritime), philosophe français.

Publié le 09/11/2013

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Merleau-Ponty Maurice, 1908-1961, né à Rochefort (Charente-Maritime), philosophe français. Bien que l'oeuvre de Merleau-Ponty s'inscrive dans le développement de la phénoménologie husserlienne, elle marque dès le départ ses distances à l'égard de celle-ci, et plus particulièrement à l'égard du primat du moi transcendantal et d'une subjectivité fondatrice absolue. La Phénoménologie de la perception (1945) pose la question de l'émergence de la conscience philosophique à l'intérieur du monde et de l'expérience naturelle. Si la philosophie de Merleau-Ponty est d'emblée une méditation sur le corps et l'expérience corporelle, c'est que notre relation avec l'être, c'est-à-dire avec un monde « déjà donné », se noue à travers « l'épreuve que je fais d'un corps explorateur voué aux choses et au monde ». Loin de relever d'un quelconque « psychologisme », le point de vue de la perception tente d'exprimer la conaturalité de l'homme et du monde, et de dévoiler la condition véritable de l'homme comme « entre-deux ». Lorsque, dans les textes ultérieurs, la perception est dite « vision » (en particulier dans le Visible et l'Invisible, publié à titre posthume en 1964), elle n'est plus pensée comme une fonction de la conscience ou comme une opération du corps. L'accent est mis au contraire sur la « réversibilité » du voyant et du visible, du sentant et du senti : ce dont voudrait rendre compte la notion de « chair ». Chair de mon corps et aussi chair du monde, cette notion dernière exprime l'originaire et désigne un rapport au monde qui n'est ni dualisme tranché ni monisme réducteur. Cette position engage déjà implicitement une certaine idée de l'action, de l'histoire et de la politique : si le sujet est « incarné », s'il est impliqué dans le monde, si la conscience est « engorgée » par le sensible, cela signifie qu'il ne peut y avoir, comme chez Sartre, d'opposition entre l'être des choses (être en soi) et celui de la liberté (être pour soi). Rompant aussi bien avec la plénitude d'un sujet à l'abri du monde qu'avec l'idée d'une histoire universelle comme projet maîtrisable, la philosophie de Merleau-Ponty a pu, à juste titre, être appelée « philosophie de l'ambiguïté » puisque ce qui se réalise dans l'histoire n'est, à proprement parler, ni l'aboutissement d'un destin ni la résultante d'un acte absolument libre (sans doute faut-il y voir la raison profonde de la rupture entre Merleau-Ponty et Sartre, en 1950, alors que Merleau-Ponty avait été membre fondateur des Temps modernes en 1945 ; dans les Aventures de la dialectique, publiées en 1955, il critique l'« ultra-bolchévisme » de Sartre). Si nous sommes dans le champ de l'histoire comme dans celui du langage ou de l'être (Signes, 1960), c'est bien parce que s'y manifeste l'inextricable entrelacs de la logique et de la contingence. C'est en ce sens que la vie personnelle, la connaissance et l'histoire n'avancent que de manière oblique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Husserl Edmund phénoménologie temporalité Temps modernes (les)

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