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mort. n.f., cessation définitive de la vie. Si dans le

Publié le 13/11/2013

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mort. n.f., cessation définitive de la vie. Si dans le cas d'un traumatisme violent avec lésions pluriviscérales, le diagnostic de mort ne peut être remis en question, il est souvent difficile à établir. En effet, dans de nombreux cas, certaines cellules ou certains groupes de cellules peuvent être lésés de façon irréversible et donc être morts alors que d'autres continuent de fonctionner. On a considéré pendant longtemps que la mort d'un individu pouvait être affirmée dès lors qu'il y avait perte totale de la conscience avec abolition de la motilité, de la sensibilité et de toute réaction aux excitations, avec arrêt de la circulation et de la respiration, et mydriase bilatérale. D'autres signes venaient confirmer rapidement ce diagnostic : abaissement de la température cutanée, rigidité et lividité cadavériques. En fait, les possibilités offertes par les techniques de réanimation actuelles et la pratique des greffes d'organes (qui pose la question du moment auquel le greffon peut être prélevé sur le donneur) ont rendu indispensable une définition plus précise de la mort. On distingue ainsi l'état de mort apparente (on parle également de mort clinique), qui constitue en fait une menace de mort imminente si la réanimation n'est pas immédiatement entreprise, de la mort cérébrale, qui constitue, elle, la mort irréversible dans l'état actuel de nos connaissances. L'état de mort apparente. C'est l'arrêt de l'ensemble des fonctions vitales : perte de la conscience, abolition des réactions à différentes stimulations, arrêt cardio-respiratoire. On dispose d'environ trois minutes pour réanimer le malade avant que ne s'installent les lésions cérébrales irréversibles responsables de la mort cérébrale. Tous les malades en état de mort apparente ne sont pas réanimés, car il faut, d'une part, que l'intervention soit immédiate, ce qui est rarement possible en pratique, d'autre part, que la réanimation soit justifiée (il n'est pas question de réanimer un malade au stade terminal d'une affection cancéreuse). Pour réanimer un malade en rétablissant une circulation et une ventilation correctes, trois manoeuvres sont effectuées simultanément : massage cardiaque externe, ventilation artificielle, mise en place d'une perfusion pour l'injection de drogues diverses. Dans ces conditions, des sujets dont la mort serait inéluctable sans intervention extérieure sont fréquemment ramenés à la vie. La mort cérébrale. Aujourd'hui, on s'accorde pour dire que la mort de l'homme coïncide avec celle de son cerveau, bien que puissent persister, plus ou moins longtemps, les fonctions de certains tissus ou organes. Cette mort cérébrale, caractérisée par la cessation totale et définitive de toutes les fonctions du cerveau, est classiquement définie par l'enregistrement de deux électroencéphalogrammes plats à vingt-quatre heures d'intervalle. Ce délai de vingt-quatre heures retarde évidemment la possibilité de prélever un greffon. D'autres méthodes plus rapides sont actuellements proposées pour établir le diagnostic de mort cérébrale. Lors d'une artériographie de l'artère carotide primitive, l'absence de vascularisation du cerveau par l'artère carotide interne, alors que l'artère carotide externe est normalement perfusée, est considérée comme un signe fiable de mort cérébrale. Mort et cultures. Le regard anthropologique sur la mort, aussi vieux que la discipline elle-même, mais assez marginal, a connu un regain d'intérêt au début des années quatre-vingt. Il est en effet apparu que les grilles d'analyse des rituels mortuaires dans les sociétés archaïques pouvaient être appliquées aussi aux sociétés développées et constituer une clé pour interpréter leurs attitudes face aux changements. On peut décrire comme un travail (religieux, philosophique, mais aussi pratique) l'énorme effort que mettent en oeuvre la plupart des sociétés pour donner à la mort une dimension autre qu'exclusivement biologique, pour la faire entrer dans la culture. Certaines en font même l'emblème de la culture, en ce qu'elle sépare de l'animalité : les animaux sentent, par un instinct d'espèce, la mort venir, tandis que les hommes ont une conscience individuelle de la mort. De nombreuses sociétés ont su prendre, du moins à l'état pratique, quelquefois d'une manière plus théologique, des dispositions pour conjurer la mort et l'intégrer dans des visions du monde. Les innombrables manières de traiter le défunt (par exemple lorsqu'il s'agit de sa sépulture ou de sa commémoration) sont significatives de cette imagination défensive. Que l'on pleure la perte d'un être cher ou que l'on fasse grande réjouissance de son départ pour une vie meilleure ; qu'on l'intègre à la vie quotidienne (par exemple en l'ensevelissant là où vivent les siens) ou qu'on le fasse participer, après sa mort, à des rituels par personne ou effigie interposées (comme les pantomimes des Yoroubas du Nigeria), il s'agit toujours d'affirmer que le groupe peut définir pour la mort une fonction, et pour le mort une place sociale. Cette place peut d'ailleurs être négative, comme dans certains rituels de possession où le mort revient, porteur des forces négatives (en particulier celles de l'ennemi). Dans les sociétés développées, l'urbanisation a entraîné de nombreuses ruptures avec les modes traditionnels d'appréhension de la mort, qui semble y faire l'objet d'un déni. Les morts d'autrefois étaient montrés chez eux comme pour un dernier accueil aux parents, aux amis, au village tout entier, réconcilié autour du défunt. Aujourd'hui, dans la froide exposition d'un funérarium, ils apparaissent éloignés, pris comme objets sur le marché de la mort dont les sociétés industrielles se sont dotées. Le « savoir mourir » est l'apanage de chacun, dans les sociétés traditionnelles, parce qu'il fait l'objet d'un long apprentissage. Les sociétés industrielles, au contraire, laissent l'individu désarmé chaque fois que la médecine s'avère impuissante. Le souci d'apporter soutien et réconfort au mourant et à sa famille anime les unités de soins palliatifs (nées en Grande-Bretagne) de quelques hôpitaux, et les antennes d'hospitalisation à domicile. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats rites - Rites d'élévation et rites d'inversion temps - Le concept philosophique - Définir le temps ? Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décès mortalité religion temps - Le concept philosophique - Définir le temps ? vie

« dimension autre qu'exclusivement biologique, pour la faire entrer dans la culture.

Certaines en font même l'emblème de la culture, en ce qu'elle sépare de l'animalité : les animaux sentent, par un instinct d'espèce, la mort venir, tandis que les hommes ont une conscience individuelle de la mort.

De nombreuses sociétés ont su prendre, du moins à l'état pratique, quelquefois d'une manière plus théologique, des dispositions pour conjurer la mort et l'intégrer dans des visions du monde.

Les innombrables manières de traiter le défunt (par exemple lorsqu'il s'agit de sa sépulture ou de sa commémoration) sont significatives de cette imagination défensive.

Que l'on pleure la perte d'un être cher ou que l'on fasse grande réjouissance de son départ pour une vie meilleure ; qu'on l'intègre à la vie quotidienne (par exemple en l'ensevelissant là où vivent les siens) ou qu'on le fasse participer, après sa mort, à des rituels par personne ou effigie interposées (comme les pantomimes des Yoroubas du Nigeria), il s'agit toujours d'affirmer que le groupe peut définir pour la mort une fonction, et pour le mort une place sociale.

Cette place peut d'ailleurs être négative, comme dans certains rituels de possession où le mort revient, porteur des forces négatives (en particulier celles de l'ennemi). Dans les sociétés développées, l'urbanisation a entraîné de nombreuses ruptures avec les modes traditionnels d'appréhension de la mort, qui semble y faire l'objet d'un déni.

Les morts d'autrefois étaient montrés chez eux comme pour un dernier accueil aux parents, aux amis, au village tout entier, réconcilié autour du défunt.

Aujourd'hui, dans la froide exposition d'un funérarium, ils apparaissent éloignés, pris comme objets sur le marché de la mort dont les sociétés industrielles se sont dotées.

Le « savoir mourir » est l'apanage de chacun, dans les sociétés traditionnelles, parce qu'il fait l'objet d'un long apprentissage.

Les sociétés industrielles, au contraire, laissent l'individu désarmé chaque fois que la médecine s'avère impuissante.

Le souci d'apporter soutien et réconfort au mourant et à sa famille anime les unités de soins palliatifs (nées en Grande-Bretagne) de quelques hôpitaux, et les antennes d'hospitalisation à domicile. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats rites - Rites d'élévation et rites d'inversion temps - Le concept philosophique - Définir le temps ? Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décès mortalité religion temps - Le concept philosophique - Définir le temps ? vie. »

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