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NORMANDIE (littérature)

Publié le 11/03/2019

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NORMANDIE (littér.). La province connut dès le Moyen Âge une vive activité littéraire. Après les vies de saints de Thibaud de Vemon, c'est un nom normand, Turold, qui apparaît au dernier vers de la Chanson de Roland et l'épopée de Guillaume, le conquérant de l'Angleterre, inspire Guillaume de Poitiers (Gesta Guillelmi II, ducis Normano-rum Angloru, fin XIe s.). Au xne s., le chanoine de Bayeux Robert Wace célèbre dans son Roman de Rou la lignée de Rollon et introduit dans la geste le « romanesque » moderne avec le Roman de Brut, tandis que le trouvère Béroul fournit le premier état du mythe de Tristan. Mais la Normandie se signale aussi par la qualité de ses chroniqueurs et historiens, de Guillaume de Jumièges et Orderic Vital (Historia ecclesiastica) à Robert de Torigni, auteur d'une Chronique universelle, et André de Coutances, contempteur de Philippe-Auguste (Roman des Français). À la fin du xne s., Richard de Lison ajoute une branche au Roman de Renart et Simon Dufresne donne avec le début de sa Consolation philosophique, calquée sur Boèce, un des premiers exemples d'acrostiche. Avec son rattachement à la France, la Normandie perdra son « nationalisme » mais fournira, au long des siècles, quelques-uns des plus grands écrivains de la littérature française, de Corneille à Flaubert, Barbey d'Aurevilly et Maupassant.

 

Une littérature dialectale s'est également développée à partir du xviie s. (David Ferrand, Inventaire général de la Muse normande, 1655-1683).

 

Elle se diversifia dans la seconde moitié du xixe s., notamment grâce à la revue de R. Roppart et E. Enault (Le Bouais-Jan, 1897-1904), aux œuvres d'Alfred Rossel (la Mi-Carême, 1872), de Charles Le Boulanger (Ciz nous, 1908-1920), de J.-B. Pasturel (Histouères dé tchu nouos, 1924), de Charles Lemaître (les Joyeux Bocains, 1917), de Gaston Demongé (les Terreux, 1925). Aujourd'hui, cette littérature dialectale est particulièrement vivante dans le pays de Caux, avec Marceau Rieul (Arseine Tou-pétit, 1965), et dans le Cotentin, avec Pierre Guéroult (En rabûquiaint dans l'vûx temps, 1953), le romancier André Louis (Zabeth, 1969), le poète Cotis-Capel (Raz-Bannes, 1970) et le conteur Gires-Ganne (Es set vents du Cotentin, 1972).

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