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nu. n.m., représentation du corps humain dévêtu. L'homme a toujours

Publié le 16/11/2013

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nu. n.m., représentation du corps humain dévêtu. L'homme a toujours exprimé sa créativité à travers la représentation de son propre corps. Toutes les civilisations n'ont cependant pas donné le même sens à cette représentation. Au nu féminin s'attachait, dans les civilisations préhistoriques et primitives, une valeur religieuse liée aux rites de fertilité. Dans l'art grec, le nu masculin répondait à un idéal de beauté abstraite loin de tout réalisme ou naturalisme. Les représentations n'étaient pas individualisées ; la statue incarnait avant tout le beau défini par le canon, par une ordonnance des volumes et des parties du corps. Le Discobole, dû à Myron, ou le Doryphore, de Polyclète, datant tous deux du Ve siècle avant J.-C., correspondent parfaitement à cet idéal classique de la statuaire grecque. À l'époque médiévale, le nu traduisait une conception radicalement opposée à celle de la Grèce. Alors que le nu antique était essentiellement masculin, les rares représentations médiévales du nu sont féminines ; expression d'une pensée chrétienne marquée par l'idée de péché, elles symbolisent souvent la tentation ou la luxure, et le christianisme limita souvent la représentation de la nudité aux damnés de l'enfer ou à Adam et Ève (Ève de la cathédrale d'Autun). À partir de la Renaissance, la référence à l'Antiquité et le choix de thèmes mythologiques conduisirent inévitablement à une réévaluation du nu. Le genre prit une coloration très sensuelle dans la peinture vénitienne (Vénus et l'organiste , de Titien) ou très érotique avec le maniérisme, comme l'illustre notamment l'école de Fontainebleau. Le XVIIe siècle accorda une importance majeure à la volupté des chairs féminines (Rubens). Au XVIII e siècle, le nu féminin devint l'un des thèmes dominants ; la grâce, la spontanéité, la beauté fugitive des corps sont privilégiées dans les oeuvres de Fragonard et de Boucher. La Maja desnuda ( 1805) de Goya marque l'abandon de la mythologie au profit d'une peinture prenant en compte la réalité corporelle qui disparaissait dans certaines représentations excessivement lisses ; le Bain turc et les Odalisques d'Ingres, les nus de Courbet, expriment également deux conceptions extrêmes opposées. Pour Ingres, le nu est une ligne, une arabesque, alors que pour Courbet, il est un corps sans fard : la réalité. Les peintres de la modernité, à partir de Manet et de son Olympia , rompirent avec les conventions qui régissaient le nu académique. Certains, comme Toulouse-Lautrec, n'hésitèrent pas à peindre la laideur. Les nus de Picasso sont l'expression d'une énergie érotique. Dans le conformisme ambiant, leur travail fut souvent jugé impudique et vulgaire. Le nu contredit le formalisme, rappelle que la peinture fait appel à nos passions les plus intenses et les plus fondamentales. La photographie permet de donner une image plus objective et plus réaliste du corps humain. Faisant reculer les limites de ce qui devait être caché et pouvant satisfaire la passion de tout voir, elle a fait taire la pudeur, comme l'illustrent les photographies de prostituées (Bellocq) ou celles de corps mutilés (Bill Brandt). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anatomie - 2.BEAUX-ARTS Blanchard Jacques Boucher François Courbet Jean Désiré Gustave érotisme Ingres Dominique Manet Édouard Myron Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Polyclète Renaissance - Les quattrocento et cinquecento (vers 1400-vers 1550) en Italie Renoir Auguste Rubens Pierre Paul Toulouse-Lautrec (Henri de) Les livres Cranach l'Ancien, page 1305, volume 3 Ève, page 1794, volume 4 Manet Édouard, page 3018, volume 6 nu - Esclave mourant (1513), de Michel-Ange, page 3491, volume 7 nu - Bethsabée au bain (1654), de Rembrandt, page 3491, volume 7 nu - Baigneuse (1892), de Renoir, page 3491, volume 7

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