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Puniques (Guerres)

Publié le 26/06/2012

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      Rome et Carthage, 264-146 avant J.-C.

Punicus signifie, en latin, « carthaginois «. On appelle guerres puniques les trois conflits qui opposèrent Rome et Carthage aux Ille et He siècles avant notre ère.

La première guerre punique (264-239) fut provoquée par le secours donné par Rome aux habitants de Messine contre leur garnison carthaginoise. Elle se déroule essentiellement en Sicile pendant vingt ans. Cependant, elle voit sur mer la première victoire navale de Rome, à Myles (260). Une tentative de débarquement à Carthage échoue, en 255, et le consul Régulus est pris : envoyé à Rome pour négocier la paix, il la déconseille, et retourne à Carthage, où il est supplicié. Ce n'est qu'en 241 qu'une victoire navale des Romains aux îles Égates amène Carthage à négocier. Elle accepte de céder la Sicile et de payer une lourde indemnité de guerre. Mais elle éprouve la plus grande difficulté à régler les soldes de ses 20 000 mercenaires démobilisés, que renforcent rapidement 70 000 Libyens soulevés contre les généraux carthaginois : bloquée, Carthage doit laisser Rome s'emparer de la Corse et de la Sardaigne et reconnaître leur annexion (239). Rome alors ravitaille Carthage, qui remporte non sans peine la guerre des Mercenaires, en 237. La deuxième guerre punique (219-201) est issue des succès remportés en Espagne par le général carthaginois Hamilcar Barca, le vainqueur des mercenaires, puis, après sa mort en 229, par son gendre Hasdrubal, et, à partir de 221, par son fils Hannibal. L'Espagne est presque toute carthaginoise lorsque les Romains, en 219, décident de porter un coup d'arrêt à l'expansion de Carthage et lui déclarent la guerre sous un mauvais prétexte, la prise de Sagonte (qui, aux termes d'un accord en 226, se trouvait bien dans la zone d'influence carthaginoise). Hannibal avait vingt-huit ans et des dons militaires incomparables. En 218, avec 60 000 hommes, il franchit les Pyrénées, atteint les Alpes aisément, les traverse, écrase les Romains sur le Tessin et la Trébie, franchit l'Apennin, encercle et détruit toute l'armée romaine au lac Trasimène (23 juin 217). Rome recrute une nouvelle armée : Hannibal la taille en pièce à Cannes, le 2 août 216. L'Italie se soulève contre Rome. Mais celle-ci ne se décourage pas. Elle reprend l'initiative, reconquiert l'Italie du Sud et la Sicile (213-211) ; les Scipions, de 214 à 206, réoccupent l'Espagne. En 207, les renforts d'Hannibal sont arrêtés sur le Métaure, en Italie centrale. D'Espagne, Publius Scipion passe en Afrique, noue des liens avec les princes berbères. Élu consul en 205, négligeant la présence de réduits carthaginois en Italie, qui immobilisent Hannibal et Magon, Scipion débarque en Afrique (204), obtient l'alliance du prince berbère Massinissa. Carthage va traiter, mais Hannibal revient (203), met sur pied une nouvelle armée : il est battu à Zama (Tunisie actuelle), dans l'été 202, par Scipion « l'Africain «. En mars 201, Carthage accepte les conditions que lui impose Rome : elle doit désarmer, payer une indemnité de dix mille talents en cinquante ans, renoncer à toute possession extérieure. C'en est fini du rôle de Carthage.

Au cours du demi-siècle qui suivit, la haine de Rome ne désarma pas. Elle appuya toujours les empiétements de Massinissa sur le territoire de Carthage. Lorsque Carthage entra en guerre contre Massinissa (150), le Sénat romain saisit ce prétexte pour anéantir sa vieille ennemie, comme le réclamait Caton l'Ancien à la fin de chaque discours (« Delenda est Carthago ! «). C'est la troisième guerre punique (149-146). Quatre légions débarquent, en 149, et Rome exige des Carthaginois qu'ils abandonnent leur ville pour la reconstruire à l'intérieur ! Bien que désarmée, Carthage refuse. Scipion Émilien, consul pour 147, bloque le port par une digue et assiège la ville, qu'il prend d'assaut. Après une semaine de terribles combats de rue, la citadelle de Byrsa brûle avec ses défenseurs. Les Carthaginois survivants sont vendus comme esclaves. La ville est rasée, et sur son emplacement labouré, on répand du sel (printemps de 146 avant J.-C.).

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