REPRÉSENTATION DE MOT (psychanalyse)

Image mentale d'un mot. Selon Freud (1915, 1923) la différence essentielle entre les processus mentaux INCONSCIENTS et ceux qui sont PRÉcoNsciENTs ou CONSCIENTS réside dans le fait que les processus conscients ont été reliés à des représentations de mot; et qu'une idée inconsciente est une représentation de la chose elle-même, une représentation de chose, tandis qu'une idée consciente est liée à une image verbale, cette image ayant été acquise (apprise) des autres. Cette notion ne s'explique que si on se souvient que Freud croyait que la psyché humaine a pour origine le çA informe, dont une partie se différencie pour constituer le mot en conséquence de l'influence de l'ENVIRONNEMENT. « Sous l'influence du monde extérieur réel qui nous environne, une fraction du ça subit une évolution particulière... C'est à cette fraction de notre psychisme que nous donnons le nom de moi. » L'attachement de représentations de mot aux processus mentaux est signe qu'ils ont subi cette évolution particulière due à l'influence du monde extérieur. On ne saurait dire si Freud croyait que nous pensons toujours en mots lorsque nous sommes dans le domaine du conscient, ou s'il estimait que la pensée consciente non verbale (telle qu'elle apparaît dans le rêve, la rêverie, etc.) est une irruption de l'inconscient dans la conscience. Les représentations de mot jouent un rôle dans le point de vue de Freud sur la PENSÉE du schizophrène. Pour lui, dans la SCHIZOPHRÉNIE, il y a retrait d'investissement des représentations de choses (qui sont privées de signification) et le patient traite ensuite les représentations de mot comme si c'était des choses, édifiant un univers délirant sur la base de mots et non d'objets. Dans la pensée schizophrénique, les mots sont soumis aux PROCESSUS mentaux primaires; c'est dire qu'ils sont traités de la même façon que les personnes normales traitent des images visuelles dans les rêves.