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servage.

Publié le 09/12/2013

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servage. n.m., statut juridique des paysans non libres, appelés serfs, qui succéda en Europe occidentale à l'esclavage à partir du VIIIe siècle et se maintint dans certains pays jusqu'à la fin du XIXe siècle. De l'esclavage au servage. L'économie de l'Empire romain reposait sur l'exploitation des terres par des esclaves, privés de droits et vivant dans des conditions très dures. Toutefois, sous les Antonins (96192 après J.-C.), l'esclave avait commencé de bénéficier, au moins en milieu urbain, de protections contre les violences du maître. Le christianisme, qui se répandit peu à peu dans toutes les couches de la société, ne chercha pas à lutter de front contre l'esclavage, mais contribua à adoucir la condition des esclaves en leur reconnaissant le statut de personne humaine dotée d'une âme et le droit de fonder un foyer. Cependant, de nombreux grands propriétaires convertis au christianisme n'affranchirent leurs esclaves qu'avant de mourir. Le passage de l'esclavage au servage fut très progressif entre le VIIIe et le XIe siècle, au point qu'en latin le même mot, servus, désignait l'esclave et le serf. On octroya aux servi un lopin de terre et une maison (casa en latin : les serfs furent dits « chasés », c'est-à-dire dotés d'un domaine) pour assurer leur subsistance et celle de leur famille, puisqu'ils venaient d'acquérir le droit d'en fonder une. En contrepartie, il leur fut interdit de quitter la terre à laquelle ils étaient attachés. Les devoirs du serf. La « macule servile », c'est-à-dire l'ensemble des obligations qui prouvait que le statut de serf était différent de celui d'homme libre et qui constituait une sorte de souillure (macula), comprenait le chevage, ou redevance en argent à payer au maître, le formariage, ou taxe à acquitter si un serf voulait épouser une serve attachée à une terre appartenant à un autre seigneur, la mainmorte, ou interdiction faite au serf de transmettre la totalité de ses biens à ses héritiers naturels. Au XIIIe siècle, l'évolution de l'économie entraîna un grand mouvement d'affranchissement des serfs. Certains serfs s'étaient enrichis, et les seigneurs, souvent désargentés, trouvèrent intérêt à les affranchir moyennant paiement. En Île-de-France, le roi de France Philippe IV le Bel procéda ainsi à des affranchissements en masse. Cette pratique, liée à d'autres phénomènes démographiques et économiques, fit qu'aux XIV e et XVe siècles le servage disparut presque complètement en Europe occidentale. En France, où il n'était plus qu'une survivance, il fut aboli dans le domaine royal par Louis XVI, en 1779. En revanche, le servage subsista longtemps dans l'est de l'Europe. Il ne fut aboli qu'en 1809 en Pologne, entre 1808 et 1832 en Allemagne, en 1861 en Russie. L'ascension sociale des anciens serfs russes affranchis est un thème fréquent dans le théâtre de Tchekhov. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats campagne - Les campagnes traditionnelles : un monde relativement stable esclavage féodalité seigneuriage serf vassalité Les livres servage, page 4751, volume 9

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