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théories économiques (histoire des).

Publié le 11/12/2013

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histoire
théories économiques (histoire des). histoire de l'ensemble des théories ayant en commun un même objet : l'analyse de la richesse. Cette question commune a été abordée par les économistes selon diverses approches, et cette diversité de la science économique se retrouve dans la façon d'en écrire l'histoire. La diversité de la science économique. Le plus respecté des historiens de l'analyse économique, Joseph Schumpeter, considérait en 1950 que cette histoire devait être faite du point de vue de son aboutissement. Le marginalisme de Léon Walras s'étant imposé comme la science économique moderne, les autres théories devaient être examinées à la lumière de ses résultats, comme autant de progrès ou de reculs sur le chemin qui y conduisait. À partir des années soixante cependant, la synthèse néoclassique (voir néoclassique [synthèse]) fut remise en cause de plusieurs côtés, et les divergences actuelles entre les économistes semblent bien avoir une origine lointaine. Une autre façon de définir la discipline est de partir de sa reconnaissance comme science. On la situe généralement à la publication par Adam Smith de la Richesse des nations (1776), qui cristallisa la recherche, depuis le milieu du XVIIIe siècle, de lois économiques témoignant, comme les lois physiques, de l'existence d'un ordre naturel des phénomènes. Si l'influence de Smith fut décisive, une vision exclusive de la science économique à travers lui serait biaisée par trois caractères de son approche qui n'existaient pas avant et ne seront pas admis par tous après. Tout d'abord, Smith croit en des « lois universelles », qui s'appliquent en tout temps et en tout lieu ; le caractère historique de ces lois et l'importance des facteurs institutionnels furent au contraire soulignés par le marxisme, l'école historique ou le keynésianisme. Ensuite, Smith situe l'origine de la richesse dans l'existence du marché et réduit les relations économiques à un « libre-échange » généralisé ; d'autres auteurs, de la physiocratie à l'école classique qu'il inaugure, insistent davantage sur la spécificité des relations de production, et d'autres encore, avant comme après lui, confèrent à l'État un rôle inévitable, même dans une économie de marché. Enfin, Smith considère que les grandeurs économiques auxquelles s'appliquent ces lois ont, comme la richesse, une « mesure réelle », indépendante de la monnaie : la détermination de la valeur des marchandises, exprimée en termes de l'une d'entre elles, devient le point de départ de l'analyse économique ; l'analyse de la monnaie et des relations monétaires est au contraire au coeur de théories antérieures (comme le mercantilisme) ou postérieures (comme celles de Marx ou de Keynes). La reconnaissance de l'influence décisive d'Adam Smith et de Léon Walras dans la définition de la science économique laisse ouverte la possibilité de classer les courants théoriques selon deux critères : sur le plan de la méthode, l'adoption d'une approche réelle ou monétaire ; sur le plan des conséquences doctrinales, une attitude pro- ou antilibérale. Du mercantilisme au marginalisme. On trouve les premières réflexions sur la richesse dans l'Antiquité grecque, en particulier chez Aristote, qui distingue l'échange tourné vers la satisfaction des besoins, qu'il faut encourager, et la chrématistique, ou échange en vue de l'enrichissement, qu'il condamne. Ces arguments furent repris au Moyen Âge par saint Thomas d'Aquin et les scolastiques, qui en tirèrent une condamnation du prêt à intérêt. C'est en réaction contre la doctrine thomiste qu'apparut vers 1360 une première réflexion sur la nature de la monnaie. Contre une vision de celle-ci comme chose du prince, Nicolas Oresme soutint que la valeur de la monnaie a pour origine le consentement des marchands à l'utiliser, et qu'en conséquence le prince, seule source légitime de création monétaire, doit s'abstenir de la manipuler. Deux siècles plus tard, cette relation entre le prince et les marchands fut en France au coeur des débats monétaires où se distinguèrent le sieur de Malestroit et Jean Bodin. L'analyse de cette question centrale fut étendue par le mercantilisme à l'enrichissement de la nation par un commerce extérieur contrôlé, à l'encouragement de l'emploi par la protection des industries nationales et à la stimulation de l'activité interne par la circulation de liquidités abondantes. C'est cette vision monétaire et antilibérale que rejeta Adam Smith, influencé par le courant français de la physiocratie, dont il retint la croyance en un ordre naturel, le rôle du capital dans la génération d'un surplus, le plaidoyer pour la liberté du commerce. Adam Smith fonda une école classique, dont l'apogée fut atteint en 1817 avec David Ricardo qui illustra l'approche réelle et libérale par un système d'économie politique reposant sur une théorie des prix relatifs et de la répartition des revenus. Cette théorie s'imposa pendant un demi-siècle et influença même Marx, qui en donna une version où la monnaie est traitée à l'égal de la marchandise et où l'économie de marché est critiquée. La « révolution marginaliste » des années 1870 conserva l'approche réelle et libérale, mais la fonda sur une autre théorie de la valeur que celle de Ricardo : l'utilité marginale et la loi de l'offre et de la demande devinrent les outils privilégiés de l'analyse économique. Le marginalisme s'imposa sous sa version « anglo-saxonne », élaborée par William Stanley Jevons et Alfred Marshall ; une version « autrichienne », élaborée par Carl Menger et Eugen von Böhm-Bawerk, combattit en Europe centrale l'influence de l'école historique allemande, rétive aux généralisations théoriques. Une troisième version du marginalisme, plus complète car fondée dès 1874 par le Français Léon Walras sur le concept d'équilibre général, fut ignorée, sauf par l'école de Lausanne, où elle fut complétée par l'Italien Vilfredo Pareto. Enfermé dans des débats internes d'où émergèrent Rosa Luxemburg et Nikolaï Boukharine, le marxisme fut progressivement relégué hors de l'enseignement de la science économique. La division en micro-économie et macroéconomie. En 1936, Keynes publia la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, qui constituait à la fois une critique de la théorie de l'équilibre global contenue dans le marginalisme et une démonstration de l'incapacité de l'économie de marché à assurer le plein-emploi. La nouvelle théorie renouait avec une approche monétaire et antilibérale, et elle donna naissance à un nouveau courant, le keynésianisme. Après la redécouverte par John Hicks de la théorie de Walras, le champ de la science économique fut divisé en deux : la microéconomie, concernant l'allocation des ressources, les prix relatifs et la répartition, et fondée sur l'équilibre général walrasien, et la macroéconomie, concernant l'activité économique d'ensemble, l'emploi et la monnaie, et fondée sur l'équilibre global keynésien. À cette division théorique correspondait une division pratique, l'économie de marché étant chargée de l'égalisation des offres et des demandes par branches d'activité, et l'État, de la régulation conjoncturelle du niveau global d'activité. L'introduction de la dynamique est l'oeuvre, du côté de la microéconomie, de Paul Samuelson, Kenneth Arrow et Gerard Debreu, et, du côté de la macro-économie, du courant postkeynésien, avec Nicholas Kaldor et Joan Robinson. Ce partage des tâches, qualifié de synthèse néoclassique, demeura jusqu'au milieu des années soixante, où il fut remis en cause. Le monétarisme, à la suite de Milton Friedman, critiqua les politiques monétaires keynésiennes, orientées vers la recherche du pleinemploi ; la théorie du déséquilibre, conduite par Robert Clower, s'efforça d'intégrer les idées de Keynes et de Walras dans une théorie plus générale ; enfin, le courant néoricardien, sous l'égide de Piero Sraffa, rejeta le marginalisme au profit d'un retour aux principes de l'école classique. Au cours des années soixante-dix et quatre-vingt, la science économique a accentué sa tendance à la parcellisation, les grandes théories de référence issues de Walras et de Keynes étant de plus en plus négligées au profit d'analyses ponctuelles non articulées entre elles. Cette situation peut être attribuée à deux causes principales : le désarroi provoqué par une crise économique, marquée par un chômage élevé et par l'instabilité financière ; et la permanence de problèmes théoriques non résolus depuis la formation de la science économique, tels que le fonctionnement des échanges monétaires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats équilibre économique Friedman Milton Keynes John Maynard macro-économie marginalisme Marshall Alfred Marx Karl mercantilisme micro-économie monnaie - Deux conceptions de la monnaie néoclassique (synthèse) physiocratie Ricardo David Schumpeter Joseph Smith Adam Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie Walras Léon Marie Esprit Wicksell Knut
histoire

« réflexion sur la nature de la monnaie.

Contre une vision de celle-ci comme chose du prince, Nicolas Oresme soutint que la valeur de la monnaie a pour origine le consentement des marchands à l'utiliser, et qu'en conséquence le prince, seule source légitime de création monétaire, doit s'abstenir de la manipuler.

Deux siècles plus tard, cette relation entre le prince et les marchands fut en France au cœur des débats monétaires où se distinguèrent le sieur de Malestroit et Jean Bodin.

L'analyse de cette question centrale fut étendue par le mercantilisme à l'enrichissement de la nation par un commerce extérieur contrôlé, à l'encouragement de l'emploi par la protection des industries nationales et à la stimulation de l'activité interne par la circulation de liquidités abondantes. C'est cette vision monétaire et antilibérale que rejeta Adam Smith, influencé par le courant français de la physiocratie, dont il retint la croyance en un ordre naturel, le rôle du capital dans la génération d'un surplus, le plaidoyer pour la liberté du commerce.

Adam Smith fonda une école classique, dont l'apogée fut atteint en 1817 avec David Ricardo qui illustra l'approche réelle et libérale par un système d'économie politique reposant sur une théorie des prix relatifs et de la répartition des revenus.

Cette théorie s'imposa pendant un demi-siècle et influença même Marx, qui en donna une version où la monnaie est traitée à l'égal de la marchandise et où l'économie de marché est critiquée. La « révolution marginaliste » des années 1870 conserva l'approche réelle et libérale, mais la fonda sur une autre théorie de la valeur que celle de Ricardo : l'utilité marginale et la loi de l'offre et de la demande devinrent les outils privilégiés de l'analyse économique.

Le marginalisme s'imposa sous sa version « anglo-saxonne », élaborée par William Stanley Jevons et Alfred Marshall ; une version « autrichienne », élaborée par Carl Menger et Eugen von Böhm-Bawerk, combattit en Europe centrale l'influence de l'école historique allemande, rétive aux généralisations théoriques.

Une troisième version du marginalisme, plus complète car fondée dès 1874 par le Français Léon Walras sur le concept d'équilibre général, fut ignorée, sauf par l'école de Lausanne, où elle fut complétée par l'Italien Vilfredo Pareto.

Enfermé dans des débats internes d'où émergèrent Rosa Luxemburg et Nikolaï Boukharine, le marxisme fut progressivement relégué hors de l'enseignement de la science économique. La division en micro-économie et macroéconomie. En 1936, Keynes publia la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie , qui constituait à la fois une critique de la théorie de l'équilibre global contenue dans le marginalisme et une démonstration de l'incapacité de l'économie de marché à assurer le plein-emploi.

La nouvelle théorie renouait avec une approche monétaire et antilibérale, et elle donna naissance à un nouveau courant, le keynésianisme. Après la redécouverte par John Hicks de la théorie de Walras, le champ de la science économique fut divisé en deux : la microéconomie, concernant l'allocation des ressources, les prix relatifs et la répartition, et fondée sur l'équilibre général walrasien, et la macro- économie, concernant l'activité économique d'ensemble, l'emploi et la monnaie, et fondée sur l'équilibre global keynésien.

À cette division théorique correspondait une division pratique, l'économie de marché étant chargée de l'égalisation des offres et des demandes par branches d'activité, et l'État, de la régulation conjoncturelle du niveau global d'activité. L'introduction de la dynamique est l'œuvre, du côté de la microéconomie, de Paul Samuelson, Kenneth Arrow et Gerard Debreu, et, du côté de la macro-économie, du courant postkeynésien, avec Nicholas Kaldor et Joan Robinson. Ce partage des tâches, qualifié de synthèse néoclassique, demeura jusqu'au milieu des années soixante, où il fut remis en cause.

Le monétarisme, à la suite de Milton Friedman,. »

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