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tibétain, art - beaux-arts.

Publié le 14/05/2013

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tibétain, art - beaux-arts. 1 PRÉSENTATION tibétain, art, production artistique et architecturale du Tibet, du VIIe siècle (date de la pénétration du bouddhisme dans le pays) jusqu'à nos jours. 2 CARACTÉRISTIQUES DE L'ART TIBÉTAIN 2.1 Une aire culturelle étendue L'aire culturelle tibétaine déborde le cadre de l'actuelle Région autonome de Chine. Elle s'étend vers le Yunnan, le Sichuan, le Gansu et le Qinghai, et également sur les marches méridionales du Ladakh, du Népal et du Bhoutan ainsi que de l'Arunachal Pradesh indien. Cette culture, indissociable du bouddhisme tantrique tibétain dans lequel elle puise l'essentiel de ses sources d'inspiration, a produit un art raffiné d'une grande originalité, tant dans le domaine de la sculpture (en terre cuite, en pierre, en cuivre fondu ou repoussé, en bronze, en pierres et en métaux précieux, en bois, en ivoire et en papier mâché) que dans celui de la peinture, de la gravure, du textile et du masque. Moins ancien que l'art népalais, l'art tibétain est attesté sur une aire géographique très étendue. Sur son flanc occidental, le Ladakh et le Cachemire ont permis une pénétration des influences artistiques élaborées de l'Asie centrale. Le Tibet oriental, Amdo et Kham ont bénéficié de l'apport chinois. Les Tibétains, de par leur puissance économique et la superficie de leur empire -- qui déborde très largement la vallée de Katmandou -- ont pu s'adjoindre les services des maîtres néwars, qui louaient et exportaient leurs talents au-delà de leurs frontières. De même, les artistes réputés des royaumes puissants du Bihar et du Bengale, du Cachemire et de l'Asie centrale, voire de Chine, ont été accueillis pour participer à l'édification des sanctuaires et au développement de l'iconographie bouddhique, qui, grâce à ce métissage culturel, s'est enrichie au fil des siècles. 2.2 Une iconographie bouddhique mêlée de traditions locales L'iconographie du bouddhisme mahayana, implanté au Tibet dès le VIIe siècle, a peu à peu absorbé et en quelque sorte recyclé l'iconographie locale de la très ancienne religion Bön -- animiste et chamanique -- et des traditions voisines. Ainsi, l'aspect de nombre de divinités gardiennes de la Loi (Dharmapala) et de farouches protecteurs bouddhistes est-il directement inspiré du panthéon de la religion Bön. Le culte Bön est d'ailleurs toujours présent au Tibet, mais son influence est de plus en plus réduite et nombre de ses anciens rituels n'ont plus cours. Songtsen Gampo (qui a régné sur le Tibet de 629 à 649) est le premier monarque à avoir protégé le bouddhisme et à avoir fait retranscrire les textes sacrés (il avait pour ce faire chargé le maître Thonmi Sambhota de lui rapporter d'Inde un alphabet qui puisse s'adapter à la langue tibétaine). Après avoir épousé une princesse chinoise et une princesse népalaise (déifiées par la suite en Tara blanche et en Tara verte), cet empereur a lui-même été considéré comme une incarnation d'Avalokiteshvara et s'est fait le protecteur des arts, qui jouent un rôle important dans la diffusion du dharma (la doctrine bouddhiste) auprès de populations encore dévouées au Bön et à l'animisme. Il est à noter qu'à la différence des Népalais, les Tibétains ont de tout...

« Les monastères du Tibet central comme ceux de Narthang, Gyantsé, et Jonang antérieurs au XVe siècle, ou ceux de Tashilumpo à Shigatsé, Drepung ou le Potala recèlent encore à ce jour des chefs-d’œuvre de l’art (qui ont miraculeusement échappé à la furie destructrice des Gardes rouges lors de la Révolution culturelle chinoise). Dans le paysage religieux, le stupa (ou chorten ) est un monument familier.

Les plus imposants sont ceux de Gyantsé et de Narthang.

Les Tibétains leur donnent le nom de Kumbum (« mille images »).

Les chapelles magnifiquement peintes à l’effigie de divinités multiples sont bâties dans le flanc de l’édifice et jalonnent la circumambulation du pèlerin. 4 LA PEINTURE Tout comme les statues dont le visage est recouvert chaque année à des fins liturgiques par un vernis doré, les livres religieux aux feuillets enluminés et aux couvertures de bois sculptées et dorées, les tanka (en tibétain thang-ka, « objet plat ») — définis par l’orientaliste Giuseppe Tucci comme étant des « peintures sur coton ou sur soie qui ornent les temples ou que l’on roule et porte en bandoulière, en guise de talisman, quand on est en voyage » — sont des œuvres d’art généralement anonymes qui puisent toujours à la source du sacré. La composition des tanka et des peintures murales des monastères répond à des règles de symétrie et d’iconométrie précises.

Les tanka sont habituellement peints sur coton, plus rarement sur soie.

La toile est enduite d’un mélange de chaux et de colle animale puis polie à la conque.

Les pigments sont d’origine minérale ou végétale.

Le rouge et l’orange sont obtenus grâce à l’hématite, la terre ocre ou le bois de santal, le jaune provenant de l’oxyde d’arsenic, le vert du béryllium et de la malachite, le bleu du lapis-lazuli et de l’azurite, parfois de la turquoise.

L’or est surtout employé pour les auras, les bijoux et les brocarts.

À partir du XVe siècle, le dessin à l’or ou à l’argent de divinités est aussi employé sur les tanka à fond uni noir ou rouge. La peinture des tanka peut être effectuée par un laïc ou par un religieux, mais la dernière phase de la création est réservée au lama qui ouvre les yeux de la divinité et consacre les tanka par l’inscription d’un mantra (formule sacrée) ou l’empreinte des mains d’un maître apposée au dos. Les tanka et les fresques murales servent à la fois de support à la prière, au rituel et à la méditation.

Ils permettent au pratiquant de visualiser les déités paisibles ou terribles auxquelles il s’identifiera pour se libérer de son attachement au monde.

La Roue de la vie, qu’on trouve très souvent peinte à l’entrée des monastères, explique l’enchaînement du cercle des existences.

Animée en son centre par les trois passions fondamentales du désir, de la colère et de l’ignorance (symbolisées par le coq, le serpent et le cochon), elle tourne comme une noria et emprisonne toutes les existences terrestres, démoniaques et divines. Les mandalas qui sont représentés sur les tanka sont des diagrammes mystiques symbolisant les différentes étapes qu’il faut franchir avant d’atteindre la divinité qui réside en leur centre et se fondre en elle. Les premiers tanka que l’on a pu dater sont antérieurs au XIIe siècle, mais il semble que la tradition du tanka remonte bien au-delà, du moins si l’on se réfère aux peintures murales les plus anciennes des monastères d’Alchi ou de Tabo, qui ont été réalisées autour de l’an mille.

Si l’art des tanka a été inspiré par les patas indiens ou les paubas néwars de la vallée de Katmandou et par les rouleaux peints de la tradition chinoise, les Tibétains ont développé très tôt une peinture religieuse propre. 5 LA SCULPTURE Le travail du métal remonte à des temps très anciens.

Avec l’expansion des monastères, les ateliers de fonderie se multiplient pour fabriquer nombre de statues.

Les Tibétains apprennent les techniques des artistes népalais, indiens ou chinois et produisent des alliages, où un dosage savant des différents métaux (or, argent, cuivre, étain, fer, zinc, plomb, antimoine) permet d’obtenir d’originales teintes de bronze.

Les statues sont généralement réalisées selon le procédé de la cire perdue puis ciselées, dorées et ornées de gemmes : une figure de cire est d’abord recouverte d’une gangue d’argile paillée puis cette enveloppe est chauffée pour évacuer la cire qui sera remplacée par du métal en fusion.

L’intérieur de la statue contient des rouleaux manuscrits, des offrandes de genévrier, des graines d’orge ou de blé, et un petit mât en bois enveloppé de tissus, parfois les reliques d’un saint.

Ces matériaux sont introduits lors de la consécration, et une plaque est posée à la base qui ferme la sculpture reliquaire. Les divinités sont souvent assises sur un socle de lotus.

L’observation des pétales ainsi que des couronnes, bijoux et habits est nécessaire pour reconnaître les écoles qui les ont créées et apporter un élément de datation. Si les canons iconographiques sont précis et restrictifs, l’artiste dispose tout de même d’une liberté suffisante pour exprimer sa personnalité et se livrer selon sa fantaisie à tout un exercice de style, comme on le constate sur certaines peaux d’antilope. La technique du métal repoussé est fréquente dans les œuvres de grandes dimensions.

Une feuille de cuivre, modelée par martelage de l’intérieur, est ensuite ciselée et dorée sur la face externe et souvent assemblée avec d’autres éléments, les raccords étant dissimulés entièrement par la dorure. La dorure des repoussés et des bronzes, pour laquelle les Tibétains ont un goût prononcé, est appliquée au mercure.

Pour le visage, sur cette première couche d’or est posée au pinceau une dorure à froid, plus fragile, qui doit être renouvelée après quelques décennies. 6 L’ART DU MASQUE Le bouddhisme a employé très tôt le masque comme support de la représentation des visions divines.

Masques-icônes suspendus dans les chapelles des temples, masques de danses monastiques (Cham) , ou masques de théâtre (Ache Lhamo), tous témoignent d’un extraordinaire développement de l’image faciale, réaliste ou fantastique. 6. 1 Les masques de danses monastiques La tradition fait remonter l’exécution des Cham au règne de Songtsen Gampo.

Danses rituelles du mahayana, création originale de cette branche bouddhique, les danses Cham étaient célébrées à l’origine dans le secret des monastères et limitées aux seuls cercles des initiés.

Chaque école avait ses danses.

Avec le temps, les représentations publiques se sont multipliées.. »

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