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Un décret de la Constituante, en date du 11 mai 1848, avait donné au président de l'Assemblée le droit de requérir directement la troupe, sans avoir à en référer au ministre de la Guerre ou à la hiérarchie militaire.

Publié le 31/10/2013

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droit
Un décret de la Constituante, en date du 11 mai 1848, avait donné au président de l'Assemblée le droit de requérir directement la troupe, sans avoir à en référer au ministre de la Guerre ou à la hiérarchie militaire. Ce texte, qui avait été très contesté par Cavaignac, était tombé en désuétude. En le transformant en loi, les auteurs de la proposition entendaient lui rendre vie. La discussion fut très vive. Ce sont les républicains qui arbitrèrent le différend, en renvoyant dos à dos les protagonistes. Jules Favre résuma bien leur position, expliquant pourquoi les voix républicaines manqueraient aux tenants du parti de l'Ordre: « De deux choses l'une, ou vous croyez que le pouvoir exécutif conspire : accusez-le ! ou vous feignez de croire qu'il conspire et c'est que vous conspirez vous-mêmes contre la République et voilà pourquoi je ne vote pas avec vous. « Pour sa part, Michel de Bourges estima inutile la proposition des questeurs, vu que l'Assemblée était déjà protégée par le peuple, en qui il discernait une « sentinelle invisible «, formule fameuse, qui allait s'avérer bien alheureuse et que la tradition républicaine n'a jamais cessé de lui reprocher. roudhon, de son côté, exprima de manière beaucoup plus réaliste, le regret que les républicains n'aient pas su choisir leur camp, en ratant un nouveau rendez-vous : « Tout le malheur de la Montagne dans cette occasion a té de ne pas embrasser résolument la situation qui lui était faite d'accepter, telle quelle, une alliance du moment avec l'Élysée et d'en poursuivre jusqu'au bout les conséquences. Mais les passions non animées, les essentiments trop âcres ne laissaient plus de place à la réflexion... Au lieu de faire une opposition toute personnelle à Louis Bonaparte, elle n'avait qu'à se taire et à se tenir rête à partager avec lui le fruit de la victoire. Ne valait-il pas mieux [...] que Michel [de Bourges] fût ministre d'État ou président du Conseil, le 4 décembre, ue d'aller à Bruxelles, dans un exil sans gloire, pleurer l'erreur de l'invisible sentinelle? « uoi qu'il en soit, la proposition fut repoussée par 408 voix contre 300. ouis Napoléon décommanda un dispositif de riposte mis en place dans la hâte... Mais ce n'était que partie emise... *** l n'avait plus le choix. es discussions qu'il avait engagées avec certains membres de la majorité, pour rechercher ensemble une olution, n'avaient pu aboutir à quoi que ce fût de satisfaisant. lles le convainquirent du moins qu'il n'y avait pas d'autre issue qu'un coup de force. n pouvait s'interroger sur la méthode à suivre... mais pas sur le fait qu'il n'y avait aucun moyen de rester dans e droit. Il lui fallait jouer serré et éviter, dès lors qu'on forçait le cours des choses, que ses adversaires de 'Assemblée n'y trouvent le prétexte et les moyens d'obtenir sa déposition. rois hommes vont jouer un rôle essentiel dans le scénario qui a été mis au point. Louis Napoléon les a placés progressivement à des postes stratégiques, d'où ils pourront iriger la manoeuvre. e principal artisan du coup d'État, et peut-être même son véritable auteur, sera Morny. Morny qui, sans doute lus que quiconque, y compris Louis Napoléon lui-même, incarnera ce second Empire dont il a préparé la aissance. En tout cas, il ne s'en est jamais caché: « Je crois pouvoir déclarer que, sans moi, le Coup d'État 'aurait jamais eu lieu. « Il y prendra part, selon ses propres termes, « la bourse dans une main, la cravache ans l'autre «. uoique son demi-frère -- et son cadet de trois ans -- né de la liaison de la reine Hortense et de Flahaut, donc etit-fils de Talleyrand, il est très différent de Louis Napoléon. Les deux hommes ne se sont découverts que sur e tard, après la mort de leur mère, et ne se sont pas spontanément appréciés. Si Louis Napoléon est tout de onviction, Morny est un modèle de cynisme et de scepticisme. Mais il est brillant, fabuleusement intelligent, ans scrupules et, à bien des égards, fascinant. C'est peu dire qu'il fait profession d'opportunisme: il l'affiche, le lame. ouis Napoléon, qui le trouve un peu « envahissant «, éprouve sans doute une pointe de jalousie envers cet omme à qui la nature a accordé tout ce dont il est lui-même privé, l'élégance, le brio, la facilité. Ce sentiment 'envie s'accompagne probablement d'une certaine méfiance. Il sait bien que si Morny doit lui être utile, ce sera ur la base de liens d'intérêts et non par communion d'idées. es idées de Louis Napoléon, d'ailleurs, Morny s'en gausse ; il trouve l'homme « imbu de préjugés, de faux systèmes, de défiance «. Le prince avait, selon lui, « les idées qu'on prend naturellement dans un exil prolongé, une espèce de libéralisme sentimental, naturel aux proscrits, mais avec lesquels on ne conduit pas longtemps un gouvernement. Son entourage se composait d'une collection de niais ayant passé leur vie en opposition ou en prison «. Ce n'est pas le dogmatisme, il est vrai, qui pourra jamais aveugler Morny : il a tout tenté, tout testé. Fort bien en cour sous Louis-Philippe, il a été élu député conservateur et on a même parlé de lui pour un ministère ; mais cela ne l'a pas empêché de manifester aussi quelques velléités légitimistes. Après une fort brève carrière militaire, il a choisi sa voie : les affaires et la politique, sans que la frontière à tracer entre ces deux domaines lui paraisse infranchissable... Ajoutons-y les femmes, son troisième centre d'intérêt, étant entendu que la liste de ses appétences ne s'arrête pas là. Certes non, et ce qui le caractérise sans doute le mieux c'est précisément l'éclectisme de ses dilections. Innombrables sont les terrains où il se reconnaît la capacité d'intervenir, et où il intervient le cas échéant avec bonheur. Il est l'homme de tous les talents, qu'il déploie comme par jeu, car il a de l'humour, au vrai sens du terme, et aime à se regarder faire. Rien ne lui plaît davantage que mesurer son aptitude à relever les défis. Il est vrai qu'il a une revanche à prendre, une revanche sur les hasards de sa naissance; ce qui le gêne d'ailleurs, c'est moins d'être un bâtard que de ne pouvoir se réclamer de son illustre ascendance. Alors, sa façon à lui d'exprimer son mépris pour d'autres qui ne le valent pas est d'adopter une attitude provocatrice le conduisant aux bornes du scandale, sans jamais les dépasser vraiment. Il n'y a pas que la Bourse qui soit pour lui une maison de jeu, c'est la vie tout entière qu'il assimile à un casino. Il a incontestablement les qualités d'un homme d'État, comme en témoigne sa réussite dans tous les postes qui lui seront confiés: ministre, ambassadeur, président du Corps législatif. Il est de surcroît sensible à la nécessité des évolutions. Et pourtant, cet homme qui marquera si profondément l'histoire du régime ne se départira jamais de son comportement de joueur. Le coup d'État, pour lui, ce sera plus qu'un investissement, un véritable banco : il met tout sur la table, flairant le bon coup, et sans trop songer aux moyens de régler les problèmes de la France. Après le succès, il ne cachera pas les vraies raisons de sa joie. A sa maîtresse, Fanny Le Hon, il confiera: « Vous avez misé sur le bon cheval. « Nous allons connaître vous et moi une prospérité dont vous ne soupçonnez pas l'ampleur... « Dès 1848, Morny avait choisi de lier son sort à celui de son frère. En 1849, il le revoit, et progressivement s'impose. Partisan dès l'origine d'une solution de force, il sera, bien sûr, au rendez-vous. A côté de cette tête pensante, il faut un sabre. Il est tout trouvé : c'est le général de Saint-Arnaud. Ce militaire, qui a tout d'un reître, n'a rien à perdre dans l'aventure, et tout à gagner. Fils d'un préfet de l'Empire, il a connu une jeunesse orageuse, et sa réputation laisse un peu à désirer. Sa fortune, dans tous les sens du terme, il ne peut plus espérer la fonder sur ses seuls mérites, et se trouve prêt pour la besogne, quelle qu'elle soit. Louis Napoléon installe donc au ministère de la Guerre, en octobre, ce général de l'armée d'Algérie, dont la promotion a été préparée par une expédition en Grande Kabylie, décidée pour les besoins de la cause et soigneusement montée en épingle. S'il est brutal et d'esprit aventureux, s'il adore l'argent, si, lui aussi, n'est guère étouffé par les scrupules politiques -- il a hésité entre le duc d'Aumale et Louis Napoléon --, Saint-Arnaud porte beau, a le don du commandement, et convient parfaitement à ce qu'on attend de lui. Le général Magnan, qui commande les forces armées de Paris, sera pour lui un adjoint efficace. Il est intéressant de noter que, grâce au coup d'État, Saint-Arnaud pourra finir sa vie en s'achetant une conduite. Elevé au maréchalat et nommé, quelques années plus tard, commandant en chef de l'armée française en Crimée, il s'illustra sur le terrain au point d'unir à jamais son nom à la bataille de l'Alma. Victime du choléra et d'une maladie de coeur, il mourut sur le bateau qui le ramenait d'urgence à Constantinople. Sa disparition réunit le pays dans un hommage unanime dont Louis Veuillot sut se faire l'interprète : « Comme la France aime l'héroïsme, les impérialistes ne sont pas seuls à célébrer la mémoire du Maréchal de SaintArnaud. Légitimistes, Orléanistes, Républicains, oublient le Ministre de la Guerre du coup d'État pour ne se souvenir que du Général en Chef de l'Armée d'Orient, du vainqueur de l'Alma, dont le linceul est un drapeau triomphant. « Le troisième homme est Maupas, placé à la préfecture de police depuis octobre. Ollivier le décrit comme un homme « d'une intelligence bornée, mais d'un cynisme sans scrupule «. Le trait est un peu rude : ce haut fonctionnaire, jeune encore, ne manque pas de finesse, même s'il s'est surtout signalé dans de précédentes fonctions par un zèle parfois débordant. A Toulouse, il s'était vivement heurté avec le procureur général qui trouvait son savoir-faire quelque peu expéditif. C'est ainsi qu'à Paris, où on l'avait rappelé pour le sermonner, il avait été remarqué et présenté à Louis Napoléon... *** Paradoxalement, alors qu'il était attendu de tous, le coup d'État causa une immense surprise. On ne l'attendait pas le jour où il fut accompli. Le secret, il est vrai, avait été bien gardé. La myopie des observateurs de l'époque a pourtant de quoi surprendre. On a bien l'impression que, dans sa dernière grande intervention publique avant le 2 décembre, Louis Napoléon avait mis toutes les cartes sur la table. Le 25 novembre, le président est au Cirque pour remettre personnellement les médailles de l'Exposition universelle de Londres. Son propos est on ne peut plus net: « En présence de succès aussi inattendus, je suis autorisé à répéter encore combien la République française serait grande s'il lui était permis de poursuivre ses intérêts réels et de réformer ses institutions, au lieu de se laisser troubler, d'une part, par les démagogues, d'un autre côté, par les hallucinations monarchiques. [Applaudissements vifs, impétueux, répétés dans toutes les parties de l'amphithéâtre, nous rapporte la chronique.] Les hallucinations monarchiques empêchent tout progrès et toute industrie sérieuse. La lutte remplace le progrès. On voit des hommes, autrefois les soutiens les plus zélés de l'autorité et des prérogatives royales, devenir les partisans d'une convention uniquement dans le but d'affaiblir l'autorité née du suffrage universel. [Applaudissements vifs et répétés.] Nous voyons des hommes qui ont le plus souffert de la Révolution et s'en sont le plus plaints, en provoquer une nouvelle, uniquement pour enchaîner la volonté nationale... Je vous promets le calme à l'avenir[bravo, bravo, tonnerre de bravos]. « Ce message, si révélateur, n'est pas interprété comme il devrait l'être. Il suffit que, le 30 novembre, le président donne un bal à l'Élysée, et que, dans la soirée du 1er décembre, Morny, ne changeant rien à ses habitudes, se montre à la représentation de la Fille de Barbe-Bleue, pour que tout le monde aille dormir tranquille. Le moment est pourtant venu... On connaît le déroulement des événements, si souvent racontés avec un grand luxe de détails. Peut-être y a-t-il lieu d'insister cependant sur les trois affiches qui furent alors apposées, parce qu'elles sont l'illustration de la cohérence et de la continuité de la démarche de Louis Napoléon. Passons sur la première, qui est un appel à l'armée : il faut bien parer au plus pressé... La deuxième résume tout le paradoxe du coup d'État. Elle est de portée pratique ; on y annonce que l'Assemblée nationale est dissoute, la loi électorale de 1850 abrogée, le suffrage universel rétabli et le peuple appelé à s'exprimer. Ainsi, le coup d'État -- faut-il le souligner -- est-il en quelque sorte double, car le rétablissement du suffrage universel est un acte au moins aussi illégal que la dissolution de l'Assemblée. Le troisième texte -- une proclamation aux Français -- commente les choses de façon plus élaborée: « Aujourd'hui que le pacte fondamental n'est plus respecté de ceux-là mêmes qui l'invoquent sans cesse et que les hommes qui ont déjà perdu deux monarchies veulent me lier les mains afin de renverser la République, mon devoir est de déjouer leurs perfides projets, de maintenir la République et de sauver le pays en invoquant le jugement solennel du seul souverain que je reconnaisse, en France, le peuple. Je fais donc appel à la Nation tout entière [...]. Si vous avez encore confiance en moi, donnez-moi les moyens d'accomplir la grande mission que je tiens de vous. « Cette mission consiste à fermer l'ère des révolutions en satisfaisant les besoins légitimes du peuple et en le protégeant contre les passions subversives. Elle consiste surtout à créer des institutions qui survivent aux hommes et qui soient enfin des fondations sur lesquelles on puisse asseoir quelque chose de durable. « Tout aurait pu, dès lors, se passer aimablement et sans trop de secousses... à l'image de ces coups d'État dont la Thaïlande, beaucoup plus tard, fournira le modèle : quelques démonstrations de force que nul ne songe un seul instant à pousser bien loin, la substitution plus précipitée que brutale d'une équipe à une autre -- et, dans le cas d'espèce, ce n'est même pas tout à fait de cela qu'il s'agit --, puis diverses gesticulations qui permettent ux évincés de se poser, à bon compte, en héros de la résistance et d'attendre, munis de cette lettre de réance, que leur tour revienne. bien des égards, la première journée, celle du 2 décembre, ressemble à l'un de ces sympathiques ociodrames. Elle commence, en tout cas, ainsi. Et l'accoutrement de Louis Napoléon, au petit matin, semble n donner le ton : botté et éperonné, il est livide, ses mains sont brûlantes, mais il est en robe de chambre... l'Assemblée nationale, c'est bien comme cela aussi que les choses se passent. Le président Dupin prend toutes les dispositions utiles pour que son comportement, uoique dépourvu de toute excessive audace, passe pour héroïque aux yeux de la postérité. Il fait dresser, «
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« systèmes, dedéfiance ».Le prince avait,selon lui,«les idées qu'on prend naturellement dansunexil prolongé, une espèce delibéralisme sentimental, naturelauxproscrits, maisavec lesquels onneconduit paslongtemps un gouvernement.

Sonentourage secomposait d'unecollection deniais ayant passé leurvieenopposition ou en prison ». Ce n'est pasledogmatisme, ilest vrai, quipourra jamaisaveugler Morny:il a tout tenté, touttesté.

Fortbien en cour sous Louis-Philippe, ila été éludéputé conservateur eton amême parlédeluipour unministère ;mais cela nel'apas empêché demanifester aussiquelques velléitéslégitimistes. Après unefortbrève carrière militaire, ila choisi savoie :les affaires etlapolitique, sansquelafrontière àtracer entrecesdeux domaines luiparaisse infranchissable... Ajoutons-y lesfemmes, sontroisième centred'intérêt, étantentendu quelaliste deses appétences nes'arrête pas là.Certes non,etce qui lecaractérise sansdoute lemieux c'estprécisément l'éclectismedeses dilections. Innombrables sontlesterrains oùilse reconnaît lacapacité d'intervenir, etoù ilintervient lecas échéant avec bonheur.

Ilest l'homme detous lestalents, qu'ildéploie comme parjeu, carila de l'humour, auvrai sens du terme, etaime àse regarder faire.Rienneluiplaît davantage quemesurer sonaptitude àrelever lesdéfis.

Il est vrai qu'il aune revanche àprendre, unerevanche surleshasards desanaissance; cequi legêne d'ailleurs, c'est moins d'êtreunbâtard quedenepouvoir seréclamer deson illustre ascendance. Alors, safaçon àlui d'exprimer sonmépris pourd'autres quinelevalent pasestd'adopter uneattitude provocatrice leconduisant auxbornes duscandale, sansjamais lesdépasser vraiment.Iln'y apas que la Bourse quisoit pour luiune maison dejeu, c'est lavie tout entière qu'ilassimile àun casino. Il a incontestablement lesqualités d'unhomme d'État,comme entémoigne saréussite danstouslespostes qui lui seront confiés: ministre, ambassadeur, présidentduCorps législatif.

Ilest desurcroît sensible àla nécessité des évolutions. Et pourtant, cethomme quimarquera siprofondément l'histoiredurégime nesedépartira jamaisdeson comportement dejoueur.

Lecoup d'État, pourlui,cesera plusqu'un investissement, unvéritable banco:il met tout surlatable, flairant lebon coup, etsans tropsonger auxmoyens derégler lesproblèmes delaFrance. Après lesuccès, ilne cachera paslesvraies raisons desajoie.

Asa maîtresse, FannyLeHon, ilconfiera: « Vous avezmisésurlebon cheval. « Nous allons connaître vousetmoi une prospérité dontvous nesoupçonnez pasl'ampleur...

» Dès 1848, Morny avaitchoisi delier son sort àcelui deson frère.

En1849, ille revoit, etprogressivement s'impose.

Partisandèsl'origine d'unesolution deforce, ilsera, biensûr,aurendez-vous. A côté decette têtepensante, ilfaut unsabre.

Ilest tout trouvé :c'est legénéral deSaint-Arnaud.

Cemilitaire, qui atout d'un reître, n'arien àperdre dansl'aventure, ettout àgagner.

Fils d'un préfet del'Empire, ila connu unejeunesse orageuse, etsa réputation laisseunpeu àdésirer.

Safortune, dans touslessens duterme, ilne peut plusespérer lafonder surses seuls mérites, etse trouve prêtpour la besogne, quellequ'elle soit.Louis Napoléon installedoncauministère delaGuerre, enoctobre, cegénéral de l'armée d'Algérie, dontlapromotion aété préparée parune expédition enGrande Kabylie, décidéepourles besoins delacause etsoigneusement montéeenépingle. S'il est brutal etd'esprit aventureux, s'iladore l'argent, si,lui aussi, n'estguère étouffé parlesscrupules politiques —ila hésité entreleduc d'Aumale etLouis Napoléon —,Saint-Arnaud portebeau, ale don du commandement, etconvient parfaitement àce qu'on attend delui.

Legénéral Magnan, quicommande les forces armées deParis, serapour luiun adjoint efficace. Il est intéressant denoter que,grâce aucoup d'État, Saint-Arnaud pourrafinirsavie ens'achetant une conduite.

Elevéaumaréchalat etnommé, quelques annéesplustard, commandant enchef del'armée française enCrimée, ils'illustra surleterrain aupoint d'unir àjamais sonnom àla bataille del'Alma.

Victime du choléra etd'une maladie decoeur, ilmourut surlebateau quileramenait d'urgence àConstantinople. Sa disparition réunitlepays dans unhommage unanimedontLouis Veuillot sutsefaire l'interprète :« Comme la France aimel'héroïsme, lesimpérialistes nesont passeuls àcélébrer lamémoire duMaréchal deSaint- Arnaud.

Légitimistes, Orléanistes,Républicains, oublientleMinistre delaGuerre ducoup d'État pournese souvenir queduGénéral enChef del'Armée d'Orient, duvainqueur del'Alma, dontlelinceul estundrapeau triomphant.

» Le troisième hommeestMaupas, placéàla préfecture depolice depuis octobre.

Ollivierledécrit comme un homme «d'une intelligence bornée,maisd'uncynisme sansscrupule ».Le trait estunpeu rude :ce haut fonctionnaire, jeuneencore, nemanque pasdefinesse, mêmes'ils'est surtout signalé dansdeprécédentes fonctions parunzèle parfois débordant.

AToulouse, ils'était vivement heurtéavecleprocureur généralqui. »

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