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VÉRITÉ

Publié le 02/04/2015

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VÉRITÉ________________________________________

Le concept de vérité fait traditionnellement signe vers trois sens : la réalité (est vrai ce qui existe réellement), l'action (est vrai-authentique ce qui est bien attribué à son auteur, est vrai-sincère ce qui témoigne de la pensée intime ou de la nature de son auteur), la pensée (est vrai la pensée qui est connaissance du monde).

Au sens propre, la vérité concerne plus particulièrement la pensée ou la proposition, d'où le problème fondamental : qu'est-ce que c'est pour la pensée ou la proposition qu'être vraie, à quoi reconnaît-on la vérité ? En considérant la pensée ou la proposition comme représen­tation des choses, on tiendra pour vraie la pensée ou la proposition dans laquelle les choses sont représentées relativement à elles-mêmes et aux autres telles qu'elles sont dans la réalité. D'où la définition classique de la vérité comme adéquation de l'esprit et des choses. Il fiut cependant distinguer vérité logique et vérité matérielle. Examinons en effet un langage dont les règles de construction des propositions soient considérées comme des règles logiques, on pourra définir la vérité syntactiquement à l'intérieur de ce langage : « être vraie « sera une propriété attribuable aux propositions constructibles dans ce langage (ce qui suppose comme l'a montré Carnap qu'on dispose d'autant de concepts de vérité que de langages distincts). Mais une définition logique de la vérité n'exclut pas deux problèmes : concernant notre langage en général, comment pourrons-nous dire qu'il parle avec vérité du monde (est-ce en vertu des lois logiques ?) ; concernant les propositions visant à décrire des faits, sont-elles vraies en vertu des seuls faits ou aussi en vertu du langage et des concepts qui permettent de les exprimer ?

Tant qu'on considère la pensée ou la proposition comme représen­tation, on ne peut éluder la question de son rapport aux faits, c'est-à-dire finalement du fondement de la connaissance ; puisque la connais­sance du fait n'est exprimable que dans la proposition, il faudra chercher ce rapport et ce fondement hors de la proposition, dans un accord a priori entre la pensée et le monde (idéalisme) ou dans un accord a posteriori — genèse des idées dans l'expérience (1) ou vérifi‑

cation (2). En partant d'une thèse de Marx (3) et de l'épistémologie moderne, Althusser a tenté de dépasser la problématique du fondement et tle la représentation : les connaissances sont produites dans une pratique théorique spécifique à chaque science par laquelle sont aussi produits les critères de vérité valables en ce domaine.

1. Voir empirisme.

2. Voir pragmatisme.

 

3. Seconde thèse sur Feuerbach : « La question de savoir s'il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n'est pas une question théorique mais une question pratique.

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