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Acte II d'Electre de Giraudoux

Publié le 09/01/2020

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giraudoux

ce, mère ?» « Est-ce vrai que tu as un amant ? » Offusquée elle le nie, tout en dénonçant l'obsession de « déterrer les secrets », qui débouche sur le sacrilège et l'inceste, et sera leur perte. Même si Clytemnestre avait un amant, elle ne serait pas la première reine à en avoir. Oreste ne demande qu'à la croire, mais Électre refuse. La reine éloigne Oreste un moment.

Scène 5

Les mêmes, moins Oreste.

Clytemnestre demande de l'aide à sa fille contre Oreste. Si sa fille la déteste, qu'au moins elle face cause commune avec elle en tant que femme ! Électre refuse. Clytemnestre lui reproche son indifférence à son égard ; elle a été une reine malheureuse, en butte à l'hostilité des siens. Il lui restait l’attente, répond Électre. Clytemnestre, elle, n'attend plus, elle aime. Elle offre à Électre de partager l'amour. Électre lui redemande alors le nom de son amant. Clytemnestre refuse, au nom de sa dignité, de celle d'Oreste. Mais Électre soupçonne que ce nom lui ouvrira la raison du forfait de sa mère. Et la scène finit par ces deux questions : « Qui aimes-tu ? Qui est-ce ? »

Scène 6

Les mêmes, Agathe, le président, l'écuyer, puis les Euménides.

La scène commence par ces deux questions en écho aux précédentes, du président à Agathe : « Qui est-ce ? Qui aimes-tu ? » Ainsi est soulignée le parallélisme entre Agathe et Clytemnestre. Agathe soulage sa rancune vis à vis de son mari en avouant son infidélité au nom de la vérité. Parlant pour toutes les femmes, elle souligne les exigences des maris, la patience et l'humilité des épouses, rachetées par une heure avec un amant. C'est Électre qui lui a donné le courage de parler ainsi. D'ailleurs les femmes trompent leur mari avec tout ce qui les entoure ! Et les questions du président et les menaces d'humilier son amant recommencent. Humilier Égisthe ! s'écrie Agathe. Clytemnestre alors se trahit enfin, en la traitant de menteuse. Le mendiant, lui, aurait pensé qu*Égisthe avait un penchant pour Électre...

Scène 7

Le mendiant, Électre, Clytemnestre, Agathe, le président, l'écuyer, les Euménides ; Égisthe, le capitaine, soldats. Un oiseau plane.

Égisthe vient installer là son quartier général, content d'y voir Électre. Chacun l'attendait d'ailleurs, dans des rôles différents. Or, selon le mendiant, c'est le roi qui se déclare. Mais Égisthe est venu pour Électre, la seule à deviner qui il est à cet instant. Le capitaine le rappelle alors à la réalité : la ville est attaquée par les Corinthiens, La garde réclame un roi, non une reine. Qu'il épouse Clytemnestre, conseille le mendiant ! Jamais, répond le président, qui se range du côté d’Électre.

Égisthe, alors, dans un long monologue, remercie les « puissances du monde » de lui avoir fait don d'Argos, « neuve, recréée par (lui) », qu'il jure de sauver. Clytemnestre revendique le mariage au nom de son amour, Égisthe au nom de la sauvegarde d'Argos ; il demande au président de lui pardonner mais le président refuse, en offrant son aide à Électre.

Mais celle-ci n'en a plus besoin : Agathe lui a « donné la clef de tout » : Clytemnestre haïssait Agamemnon, et n'a jamais pu, comme Agathe, le clamer à la face de son mari. Qu'elle le fasse donc devant sa fille ! Clytemnestre veut partir avec Égisthe. Alors Électre appelle Oreste : ce sont les Euménides qui accourent, après l'avoir enchaîné. Égisthe fait arrêter le président, interroge Électre : que veut-elle ?

Scène 8

Le mendiant, Électre, Clytemnestre, Égisthe, puis un messager

Électre répond à côté : la messagère des dieux ne viendra pas pour absoudre Égisthe. Car les dieux, hypocrites, ont beau avoir changé Égisthe en roi, ils ne peuvent le changer en innocent. Égisthe feignant de ne pas comprendre, Clytemnestre évoque l'obsession d’Électre : son père,

giraudoux

« désigne un air d'opéra • triste et plaintif ., en général chanté par un(e) amant(e) abandonné(e).

C'est bien le cas Ici, comme le remarque lui-même le jardinier:• Moi, je ne suis plus dans le jeu •.

Le jardinier va donc expri'!ler sa douleur (champ sémantique de la solitude et de l'abandon) et sa fidélité à Electre dans un langage maladroit et touchant.

Mais le lamento se transforme en hymne à la joie et à l'amour dans une perspec­ tive universelle, proche du message chrétien : même Électre est amour pour Clytemnestre, sans le savoir, car dans le monde de la tragédie les sentiments sont comme purifiés, conformément à la Catharsis aristotélicienne (cf.

glossaire).

Acte Il Scène 1 La prenûére scène de l'acte II se situe dans un entre-deux : Le mendiant et Électre attendent l'aurore, Oreste dort encore, dans l'innocence : le destin n'est pas encore en marche.

Mais Électre ne l'oublie pas pour autant : son obsession des visages noirs.

des mains rouges, le montre.

D'ailleurs le temps de la tragédie est accélé­ ré, comme le suggère l'histoire de l'insecte qui traverse une vie entière en cinq minutes.

Scène 2 La scène entre Agathe et son amant est une seconde parenthèse, non plus poétique, mais comique.

Elle est mise sous le signe de la • vérité des rossignols • : on pense­ rait aussi bien à deux colombes qui roucoulent.

Comme dans la scène 2 de l'acte l, Agathe apparaît en double de Clytemnestre, non plus en face d'un mari légitime, mais en face d'un amant.

Semblable à !'Hélène de la Guerre de Troie n'aura pas lieu, elle est frivole et habile, irresponsable du men­ songe qui régne autour d'elle.

Scène 3 La scène du réveil d'Oreste est ambiguë : dans un premier temps, les Euménides portent bien ici leur nom de Bienveillantes : elles chantent la vie, l'amour, la royau­ té, tout ce qui peut séduire un jeune homme.

On retrouve là les thèmes du Lamento du jardinier.

Mais Électre, comme toujours.

revient à ses intuitions, confirmées pen­ dant la nuit, et remet en marche la machine tragique menacée de s'enliser.

Alors les Euménides se révèlent pour ce qu'elles sont : des tentatrices, pour qui le prin­ temps est lié au crime et au remords.

À la fin, Oreste, dopé, sort son épée.

Le revi­ rement est assez brusque.

Scène 4 Clytemnestre revient.

sur la défensive.

Ses enfants, surtout Électre, l'interrogent comme des policiers, en brèves questions.

La défense de la reine et faible.

pleine de faux-fuyants.

L'action avance, à petits pas.. »

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