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AFRIQUE FANTOME (L’) Michel Leiris. Récit de voyage (résumé)

Publié le 18/09/2018

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Écrivain de grand talent, poète, autobiographe et explorateur du \"moi\", magicien du mot et chercheur de l’authentique, romancier, essayiste, Michel Leiris est invité en 1931 par son ami Marcel Griaule à un voyage ethnologique: telle est l’origine de L'Afrique fantôme. L’écrivain s’enthousiasme pour cette inhabituelle diversion de la vie littéraire et devient l’historiogaphe de la mission,  mais au lieu de sacrifier au pittoresque du carnet de route, il se compromet dans le récit, raconte ce qui se passe dans sa tête et son cœur autant que ce qui l’atteint de l’extérieur, et le journal de l’expédition...

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Af'RIQUE FANTÔME.

Journal de l'écri­ vain et ethnographe francais Michel Leiris (né en 1901), publié en 1934.

Ce journal a été tenu par Michel Leiris de 193 ·1 à 1933, durant la Mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti.

Marcel Griaule, qui dirigeait l'expédition, avait pris Leiris, malgré son inexpérience, comme enquêteur.

Celui-ci, las du Paris littéraire des années 1925- 1930, désirait fuir l'étroite civilisation occidentale, s'affranchir et atteindre à un humanisme plus vrai par un contact intime avec les civilisations de l'Afrique des Tropiques.

Un tel projet ne pouvait mener le jeune ethnographe, bien sûr, qu'à l'échec : au jour le jour on voit s'estomper l'utopie d'une fraternité sauvage, tandis que se précisent le dédain de l'exotisme, la remontée de l'incertitude morose et le retour de cette solitude qu'il fuyait.

Les notes, sèches le plus souvent, déploient ces deux mondes contradictoires.

D'une part les études ethnogra­ phiques qui le passionnent tout d'abord, puis l'irritent parce que trop abstraites : il voulait une poésie vécue, un contact, une familiarité; l'ethno­ graphie lui donne une distance.

une puissance néga­ tive propre à désamorcer toutes les chimères.

Il n'en reste pas moins qu'au-delà de la partie morte de ce journal, ce qui subsiste et captive l'attention aujourd'hui encore, est le produit de cette curiosité prudente, de cette objectivité enchantée dignes de Malinowski et des plus grands observateurs - voir aussi la Langue secrète des Dogons de Sanoa (*).

D'autre part, une lente et sinueuse prise de cons­ cience : à travers les obsessions sexuelles revenues.

les colères blanches.

l'ennui, Leiris découvre que la seule communauté possible avec des hommes est celle que fonde l'histoire.

Le colonialisme a uni le monde noir et l'Occident; la révolution seule peut unir un Noir et un Blanc.

Mais ce sens masqué de son itinéraire, Leiris ne le découvrira que bien plus tard~ en 1948 à la Martinique, en y poursuivant une enquête dont les comptes rendus ont paru sous les ti tres : Race et civilisation ( 19 51) et Contacts de civi­ lisation en Martinique et en Guadeloupe (1955).

Dans les croisements et recroisements de ces deux chemi­ nements intellectuels c'est l'Afrique qui surgit; un Inonde noir qui n'est plus celui du Cœur des ténèbres (*) de Conrad, qui n'est pas encore l'Afrique libre - mais un fantôme d'Afrique entre légende et histoire.

L'administrateur qui lit la Prisonnière de Proust et la Revue hebdomada .ire, les graffiti de tirailleurs dans un bâtiment délabré, des gestes dignes de Lord Jim, la quinoplasmine et la Croix du Sud, des chants de circoncis, un 14 juillet où se mêlent folklore parisien et magie de griots, des tractations douteuses pour voler aux villages leurs dieux d'ordures et de sang séché, des matinées dignes de Paul et Virginie (*), une scène burles-que entre Griaule et l'Empereur d'Abyssinie, le cafard colonial, la monotonie : les ethnologues, comme les gens de cirque, se déplacent tout le temps mais pour donner toujours le même spectacle - un spectacle au reste éblouissant.

à rêver.. »

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