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« Analyse sémiotique du discours, de l’énoncé à l’énonciation », Joseph Courtés

Publié le 30/08/2012

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discours

Une structure de PN est constituée d’au moins deux PN dont on rend compte d’au moins une relation temporelle (succession, simultanéité) ou logique (présupposition, exclusion mutuelle, etc.) instaurée entre eux. Dans un second temps, J. Courtés a examiné quelques-unes des possibilités de complexification de l’organisation narrative élémentaire, en tenant compte des deux axes syntagmatique et paradigmatique en s’appuyant sur des relations de présupposition simple, unilatérale – entre PN de base et PN de d’usage, entre performance et compétence – ou réciproque dans le cas de l’échange. En tenant compte aussi des relations d’opposition et de complémentarité qui lient le programme narratif et l’anti-programme narratif.  On peut interpréter le récit comme succession de dégradations et d’améliorations. De ce point de vue on concevra les sujets de faire comme de simples agents opérateurs, qui ont pour fonction d’exécuter des programmes de transfert d’objets, de même les sujets d’état ne seront guère que des points de référence, lieux de départ et d’arrivée des objets en circulation.  Une autre approche qui adopte le point de vue du sujet. Elle permet d’élaborer des descriptions plus fines : le schéma canonique. Il — (SNC) — permet d’organiser les éléments d’une action dans une structure dotée de cinq composantes. La composante de l’action se décompose elle-même en deux composantes, soit la compétence, dont relèvent les conditions nécessaires à l’accomplissement de l’action : vouloir-faire, devoir-faire, savoir-faire, pouvoir-faire, et la performance, réalisation effective de l’action rendue possible par l’acquisition de la compétence. La manipulation est, quant à elle, la composante spécifique au vouloir-faire et au devoir-faire. Enfin, la sanction est relative à l’évaluation de la réalité de la réalisation de l’action et à la rétribution appropriée (récompense ou punition) que s’est attirée le sujet de l’action. Voici un exemple d’action sous-tendue par le SNC : le Roi demande (manipulation : devoir-faire) au Prince de sauver la Princesse (action). Le Prince s’entraîne au combat (compétence : savoir-faire et pouvoir-faire) puis délivre la Princesse (performance). Le Roi lui donne (sanction : rétribution positive [récompense]) alors la moitié de son royaume et une douce moitié.

discours

« À la fin, l’auteur va nous proposer une étude d’une configuration discursive : la « grève ».

La grève comme structure polémique qui met en jeu des « rapports deforce ».

Destinateur (le patronat…) et anti-destinateur (la classe ouvrière), sont dotés chacun des modalités nécessaires telles que (le/vouloir-faire/, le/savoir-faire/etle/pouvoir-faire/). 2.

Structures profondes et structures de surface :Il existe aussi un niveau de représentation, qualifié de « profond » qui censé sous-tendre le discours analysé.

À ce plan, sont en jeu des articulations peu nombreuses,plus simples, plus globalisantes que celles que l’on observe au niveau des structures narratives de surface.Le « 4-groupe » de Klein, un modèle de type mathématique : Pour les besoins de la sémiotique, ce modèle est appliqué comme : (a = négation de s2) et (b = négation de s1) (S1.S2) (S1.-S2) (-S1.S2) (-S1.-S2) On s’aperçoit qu’il s’agit d’un modèle très simple.

Les deux variables (S1 et S2) étant alternativement positives ou négatives. Application au récit : « La baba-jaga » Le récit va nous donner des méta-termes qui seront désignés arbitrairement par les lettres majuscules A, B, C et D : À la différence du « 4-groupe » de Klein, le carré sémiotique — développé par Greimas et Rastier — permet de raffiner les analyses par oppositions en faisant passerle nombre de classes analytiques découlant d’une opposition donnée de deux (par exemple, vie/mort) à quatre (par exemple, vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, nivie ni mort un ange), huit voire dix.Le carré sémiotique est constitué de quatre termes :Position 1 (terme A) ;Position 2 (terme B) ;Position 3 (terme non-B) ;Position 4 (terme non-A).Les deux premiers termes forment l’opposition (relation de contrariété) à la base du carré et les deux autres sont obtenus par la négation de chaque terme de cetteopposition.Si dans le 4-groupe de Klein la difficulté est d’ordre sémantique, le carré sémiotique pose aussi un problème, mais de l’ordre syntaxique.

Sans évoquer ici toutes lesdiscussions auxquelles il a donné lieu, elles sont fort nombreuses et plus au moins polémiques selon J.

Courtés. III.

Formes narratives et sémantiques1.

Éléments de méthodologie :Le troisième chapitre est consacré à l’étude des composantes sémantiques.

L’affirmation de l’autonomie de la composante sémantique du discours nous amène àl’articuler globalement aux trois niveaux sémantiques hiérarchisés : le figuratif, le thématique et l’axiologique.

Les deux premiers niveaux s’imposent l’un à l’autre,car le figuratif relève de la perception, tandis que le thématique est qualifié par son aspect conceptuel.

Nous qualifions, en effet, de figuratif tout signifié, toutcontenu d’une langue naturelle et, plus largement, de tout système de représentation qui a un correspondant au plan du signifiant de la réalité perceptible.

Paropposition au figuratif, le thématique est à concevoir comme n’ayant aucune attache avec l’univers du monde naturel.

Il s’agit ici de contenus, de signifiés dessystèmes de représentation.Figuratif et thématique sont à la fois opposés et complémentaires : le figuratif a trait au monde extérieur, saisissable par les sens ; le thématique concerne le mondeintérieur, les constructions proprement mentales avec tout le jeu des catégories conceptuelles qui les constituent.Quant à l’axiologique, on peut considérer que toute catégorie sémantique est susceptible d’être axiologisée selon la catégorie thymique euphorie/dysphorie.

La baba-jaga établie une corrélation entre S1 et S2 d’une part, et entre –S1 et –S2 de l’autre comme deux faces, l’une positive et l’autre négative.

Ainsi la conjonction du /boncomportement/et du /bon traitement/est présupposée par le conte comme de nature euphorique, tandis que l’alliance du /mauvais comportement/et du /mauvaistraitement/est placée sous le signe de la dysphorie. Au-delà du figuratif, thématique et axiologique s’ouvrent bien des pistes de recherche qui ne demande que d’être explorée grâce à un outillage de plus en plus fin.L’analyse sémique – dite aussi componentielle – se limite donc à la seule comparaison des sémèmes.

Pour être possible, celle-ci doit porter, semble-t-il, sur desémèmes relativement proches du point de vue sémantique. Le problème de l'analyse sémique paraît être de disposer de règles, de repères permettant de construire les sémèmes de façon à peu près homogène et systématique.

Ilserait intéressant de savoir qu’il est possible de dégager des sèmes non plus sur la base des sémèmes, mais sur le rapprochement d’unités syntagmatiques de plusgrande dimension.

On constate que suite un phénomène appelé isotopie, selon lequel s’instaure comme un lien de parenté entre deux unités a priori étrangères l’une àl’autre, parenté qui se fond sur un sème commun.

On voit mieux ainsi comment s’effectuer le passage de la micro-sémantique à la macro-sémantique.Pour ne pas confondre syntaxe et sémantique, il est clair, tout d’abord, que ces deux composantes ne se distinguent point par le niveau de généralité possible : lescatégories de sujet/objet ou de destinateur/destinataire ne sont pas plus universelles – nous explique J.

Courtés – que celles de vie/mort ou de nature/culture.

Le seultrait différentiel est que la sémantique met en jeu une organisation de type paradigmatique (la relation « ou… ou »), tandis que la syntaxe met en jeu une organisationde type syntagmatique (la relation « et… et »).

Il est aussi important de signaler l’étroite corrélation qui existe entre les deux composantes syntaxique et sémantique. 2.

Étude de cas (Une vendetta de G.

de Maupassant) :Au cours de cette description sémantique d’Une vendetta, J.

Courtés avait comme but de corréler les éléments sémantiques aux articulations syntaxiques, une analysesémantique dépendante de l’ordonnance narrative.

Aussi J.

Courtés a attiré l’attention sur l’une des plus importantes lacunes de la description sémantique qu’il vientde proposer.

« Nous ne sortons jamais [dans cette approche] de l’ordonnance syntagmatique à laquelle les deux composantes sémantique et syntaxique sont toutes lesdeux rapportées.

», nous informe J.

Courtés.Pour que notre description sémantique ait plus de consistances, il conviendrait, il conviendrait de compléter l’analyse syntagmatique par une description de natureparadigmatique.

En effet, il est une autre approche possible, il s’agit de prélever des contextes syntaxiques variables des invariants sémantiques d’ordre figuratif, etde voir comment ceux-ci s’organisent entre eux dans un univers de discours déterminé. IV.

Formes énonciatives et formes énoncives1.

Statut sémiotique de l’énonciation :Au dernier chapitre J.

Courtés conçoit l’énonciation comme une instance proprement linguistique ou, plus largement, sémiotique, qui est logiquement présupposéepar l’énoncé et dont les traces sont repérables dans les discours examinés.

L’énonciation comme acte de langage nous rapproche mieux de la grande problématiquedes actes de langage, de la pragmatique américaine.

Elle peut être considérée comme une activité cognitive justiciable à ce (PN) :n. »

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