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ARTAUD D., La Fin de l’innocence

Publié le 01/09/2012

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C’est tout d’abord en alliant analyses chronologique et thématique qu’elle y parvient. En effet, la progression entre les chapitres est essentiellement chronologique, et les sous parties revêtent, en général, un côté thématique. Aussi les trois premiers chapitres sont ils intitulés successivement « Le prophète renié par les siens «, « Le mythe de l’isolationnisme «, et « L’Amérique reprend son souffle «, ce qui dénote une claire progression chronologique dès lors que l’on connaît quelques bribes de l’histoire des EUA. De même que les deux premières sous parties du chapitre 3 sont intitulées « Les vendeurs chassés du temple « et « L’internationalisme en question «, traitant respectivement de la politique intérieure et de la politique extérieure des EUA, ce qui dénote, cette fois, une progression thématique. Cette progression n’est pourtant pas sans lien, puisque Artaud parvient en général à mettre en exergue l’influence d’un des thèmes sur un autre. La description du personnage de Roosevelt et de sa maladie permet ainsi de comprendre comment il est devenu un véritable personnage de l’histoire, et comment ses discours politiques en ont été influencés. Et ce schéma va se répétant dans l’ensemble de l’ouvrage, jusqu’aux dernières pages dans lesquelles D. Artaud livre sa conclusion finale.  L’auteure fait donc progresser le lecteur chronologiquement sans pour autant sacrifier trop d’éléments analytiques. Mais Artaud est bien obligé d’omettre certains éléments de l’histoire des EUA, si pertinents puissent-ils paraître, puisque la modeste taille de l’œuvre ne permet pas de longues digressions. Aussi cherche-t-elle, et parvient-elle, selon moi, à éclairer la politique étrangère des EUA par de multiples éléments : idéologie, économie, tensions intérieures. Et n’est retenu que ce qui concourt au dynamisme de l’ensemble. C’est donc, en dernière analyse, la pertinence des choix et sélections historiques de l’auteure qui font la finesse de l’analyse.

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« l'influence d'un des thèmes sur un autre.

La description du personnage de Roosevelt et de sa maladie permet ainsi de comprendre comment il est devenu un véritablepersonnage de l'histoire, et comment ses discours politiques en ont été influencés.

Et ce schéma va se répétant dans l'ensemble de l'ouvrage, jusqu'aux dernières pagesdans lesquelles D.

Artaud livre sa conclusion finale.

L'auteure fait donc progresser le lecteur chronologiquement sans pour autant sacrifier trop d'éléments analytiques. Mais Artaud est bien obligé d'omettre certains éléments de l'histoire des EUA, si pertinents puissent-ils paraître, puisque la modeste taille de l'œuvre ne permet pas delongues digressions.

Aussi cherche-t-elle, et parvient-elle, selon moi, à éclairer la politique étrangère des EUA par de multiples éléments : idéologie, économie,tensions intérieures.

Et n'est retenu que ce qui concourt au dynamisme de l'ensemble.

C'est donc, en dernière analyse, la pertinence des choix et sélections historiquesde l'auteure qui font la finesse de l'analyse. Les nombreuses références données en cours d'analyse font pour leur part la précision des informations.

Le lecteur apprend, par exemple, dans quel discours ou dansquel « Act » figurent tel ou tel éléments, de même qu'il apprend dans leur langue d'origine quelques-unes des phrases célèbres qui ont marqué l'histoire des EUA.

Etl'efficacité pédagogique en ressort grandie. La finesse de l'analyse résulte donc de la précision et la richesse des références ; de la pédagogie ; et de la qualité de sélection de l'évènement historique. II – Cela suffit-il à en faire une référence ? Certes non, car d'autres ouvrages à la fois thématiques et chronologiques, précis et pédagogiques, ne connaissent pas cette postérité.

La capacité personnelle d'Artaudque nous avons déjà évoqué, à savoir la capacité à la sélection du fait historique pertinent, est peut-être le premier élément démarquant l'ouvrage de ses pairs. C'est également – et assez paradoxalement – une difficulté choisie par l'auteure qui fait de son ouvrage une référence, à savoir la conséquence de la périodehistorique soumise à l'analyse.

Ce qui permet ce renversement est le succès que D.

Artaud connaît dans la sélection du fait historique pertinent puisque, dès lors,l'obstacle essentiel à la longueur de la période est éclipsé.

La longueur de la période permet alors à tout un chacun de profiter de la continuité de l'analyse.Et cette continuité rend d'autant plus pédagogique, pertinent, et plaisante la lecture de l'ouvrage. C'est désormais un critère peut-être plus subjectif qui m'amène à parler de ce livre comme un livre de référence, mais il reste que je sais ce sentiment partagé pard'autres étudiants.

Ce sentiment est la satisfaction de lire un ouvrage bien écrit de bout en bout.

Le doctorat de Lettres de l'auteure n'y est certainement pas pour rien,et la pédagogie en ressort, une fois encore, grandie.

Un exemple peut-être anodin pour certains me semble bien expliciter l'argument : il s'agit du ton glorieux etemphatique que prend l'écriture de l'auteur lorsqu'il est question des grands desseins des EUA.

Et il n'est pas nécessaire de s'aventurer bien loin dans l'ouvrage pouren avoir un aperçu puisque ce ton est perceptible dès l'introduction.

L'usage de métaphores, assez fréquent, donne également un piquant agréable à l'ouvrage.

Mais ils'agit là tout autant d'une affaire de goût. Il a souvent été fait référence à la pédagogie de l'ouvrage, et il est nécessaire, pour finir, d'établir quelques points qui, quoique très formalistes, concourent à cettepédagogie.L'auteure prévient tout d'abord toute « déception du lecteur face à tel ou tel manquement » en joignant, une orientation bibliographique en fin d'œuvre.

Elle y conseilledes documents officiels, notamment américain, des documents politiques et statistiques.

Des ouvrages dont les dates de parution sont très variables sont conseilléspour chaque sous partie.

Elle conseille plus spécifiquement des ouvrages de controverse pour ce qui est du thème de la Guerre Froide, puisque la « bibliographie [est]tentaculaire sur la question ».

Elle y conseille également des témoignages parmi lesquels, par exemple, les Mémoires de Nixon.Elle renvoie ensuite, en cours d'ouvrage, à une annexe qui en est une sans le dire, puisque le mot n'apparaît à aucun moment.

On y trouve pourtant deux cartes dumonde et deux encadrés.

Les cartes représentent « la présence militaire soviétique dans le monde » et « l'équilibre géostratégique en 1985 » ; les encadrés concernent« les traités conclus par l'Union soviétique » et l'état des « troupes US, soviétiques, et cubaines à l'étranger au début des 80s ».

Sources : des données américaines(Department of Defense ; International Institute for Strategic Studies).

On note également que d'autres cartes sont inclues en cours d'ouvrage, dont l'une, la cartepolitique des EUA, est en pleine introduction. Les éléments faisant du livre une référence sont donc tout autant la force démonstrative de la continuité de l'analyse et la finesse d'écriture que le juste choix dans lasélection de l'évènement historique pertinent et la pédagogie de l'ouvrage. • Conclusion : Si l'on ne devait donc retenir que deux choses quant à l'ouvrage, cela serait, d'une part, l'ambition historique qu'il revêt, à savoir celle de faire porter l'analyse surl'ensemble du XX siècle et, d'autre part, l'ambition personnelle qu'il représente, puisqu'il s'agit là d'un travail transcendant les différentes analyses de l'auteur.

Aussiétudie-t-elle dans La Fin de l'innocence autant les difficultés relationnelles entre le France et les EUA après Dien Bien Phu que les relations entre le Nicaragua et lesEUA depuis les années 1960.

C'est là que réside l'intérêt essentiel et l'épaisseur de La Fin de l'innocence : en un mot, l'ouvrage permet au lecteur de faire face à unmême esprit d'analyse historique durant tout le XX siècle, ce qui est bien impossible lorsqu'il est nécessaire de jongler d'un auteur à l'autre.Bref, la continuité de l'analyse alliée à une belle élocution font l'épaisseur et le plaisir de l'ouvrage.

Aussi peut-on penser que l'ouvrage a, « a bien des égards, […]atteint son but [puisqu'il] « trouve ainsi le goût d'autres lectures ».Et l'on ne peut dès lors que s'interroger sur la non réédition de l'ouvrage.[pic]. »

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