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Belle Dame sans merci (la) d'Alain Chartier (fiche de lecture et critique)

Publié le 15/10/2018

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Belle Dame sans merci (la). Poème d'Alain Chartier (vers 1385-vers 1433), publié à Paris chez Pierre Le Caron en 1489.

La Belle Dame sans merci, écrit en 1424, est sans doute la composition la plus connue d'un écrivain qui reprend l'ensemble de la thématique et des structures formelles de la poésie courtoise, mais qui se fait aussi l'écho, en contrepoint à ses œuvres en prose comme le Quadrilogue invectif (rédigé en 1422), des malheurs des temps et de la crise morale qui affectent une société bouleversée par les désastres de la guerre de Cent Ans.

 

Dans l'itinéraire poétique, sinon personnel d'Alain Chartier, la Belle Dame sans merci se situe après la mort de la dame aimée, pleurée dans une Complainte.

 

La Belle Dame sans merci. Conduit par Tristesse. le poète, qui a renoncé à écrire depuis la mort de sa dame, distingue dans une fête un jeune homme en noir, qui lui ressemble comme un frère, et que tourmente très visiblement l’amour d’une belle dame inaccessible. Dissimulé dernière une treille, le poète écoute l’amoureux qui finit par avouer son amour à la dame (I->0

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« de Bonne d'Armag nac.

épouse de Ch artes d'Orl éans) se lamente sur le sort de son ami, prisonn ier des Ang lais.

et don t elle n'a ni nouvelle ni lettre et évoque lo n guement les plaisirs et l es joies d'un bo nh eur partagé (v.

1 097-2 014) .

La trois ième dame.

qui ignore si son ami est mort ou prisonnie r, se déclare le plus à p laindre dans l'incertitude de son sort (v.

2 015-2 527).

Prenant enfin la parole.

la quatrième dame avoue sa dou­ l e ur et sa hont e de s'être laissée abuser par un lâche, l'un de ceux qui ont causé la débandade d'Azi ncourt.

Puis elle s'interroge longue ment sur les raisons de la décade nce générale des mœurs, que com me ntent également ses co mp agnes (v.

2 528 -3 1 00).

Refu sant le rô le d'arbit r e.

le poète s'e n remet a lors à sa dame du soin de dire laque .lle est l e plus à p la i ndre et lui envoie le «livre » des quatre dames.

assorti d 'une lettre lui demandant de prononcer le jugement (v.

3 101-3532).

Avant Alain Chartier, Guillaume de Machaut avait déjà vivifié la poésie co urtoise, dans la Fontain e amoureuse (1360) par exemple ou dans le Confort d'ami, de l'évocation discrète de l'évé­ nement.

Mais , dans le Livre des Quatre Dames, au rappel de cas particuliers, assez précisément décrits dans la plainte de la deuxième dame pour que l 'on puisse identifier le second couple, le poète puis les dames substitue nt pro­ gres sivement un réqui sitoire politique et m oral qui, non sans dissona nce de ton, brise le corse t un peu étroit de la plainte amoureuse au sein du verger printanier.

L'évocation de l'amour co urtois, leitmotiv des plaintes des d eux premières dames, se renouvelle de la description des vertus bien " réel­ les,.

de l'am ant; le trait conv enti o nn el de perfi die se nourrit de l'évidence de la lâ ch eté et de la trahi son d e l'a mi de l a quatrième dame.

Va-et-vient entre le s co nve ntions poétiques et l'intru­ sion du réel que reproduit peut-être l'itinéraire du poète, depuis le lieu atemporel du déb at, jusqu 'à Paris, lieu de l'écriture et de l'envoi à la dame qui est non seulement l'inspiratrice de l 'écrivain, mais le juge ultime et le garant de son œuvre.

Si d'autres poèmes comme le débat animé entre un dormeur et un amou­ reux au sommeil agité (Débat de Réveille-Matin) relève nt d'une veine plus souriante , c'est encore l'inspira­ tion politique , l'ap pel au redressement et à la réco nciliati on qui animent des poèmes comme le Bréviaire des nobles, composé d'une suite de treize ballade s de formes variées, dont la première définit la noble sse et les douze autres, les vertus qui en sont exigées, de Foi à Persévérance, ou le Lai de Pa. ix, longue adresse de la paix aux princes, tandis que le Déb at du héraut , du vassal et du vilain met en scène un représentan t de l 'ancienne génération, le héraut, répri­ mandant un j eune noble peu soucieux de fair e revivre les vertus de ses père s, et un vilain avant tout préoccupé de savoir à qui ou à quoi profite l'argent de ses impôts.. »

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