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BÉRÉNICE, tragédie de Racine

Publié le 17/02/2019

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BÉRÉNICE, tragédie de Racine (1670). Une fois empereur, Titus, qu'aime et qui aime Bérénice, reine étrangère, la renvoie « malgré lui, malgré elle ». Tout le sujet de Bérénice est dans deux phrases de Suétone. Cette extrême simplicité de l'argument (la pièce est la plus courte de celles de Racine) s'explique par la volonté de l'auteur de contrer Tite et Bérénice de Corneille, représentée en même temps. Contre l'habituelle série d'intrigues et d'accidents propres aux pièces de Corneille, Racine a voulu aller le plus loin possible dans le dénuement, affirmant dans sa Préface que Sophocle et Horace ont toujours voulu la plus grande simplicité d'action, et que, de toute façon, « la principale règle est de plaire et de toucher ». Puisque la décision de Titus est prise au début de la pièce, il s'agit d'exploiter uniquement « cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie » (Préface), et qui transforme en fait Bérénice en pastorale héroïque.


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« Bérénice, Racine, 1671 La tragédie grecque a engendré la tragédie classique et lui a transmis sa fonction moralisatrice : les tragédies classiques n’ont pas seulement pour but de divertir mais aussi d’instruire.

Racine, célèbre tragédien du XVII e siècle l’a très bien appliqué dans ses tragédies, notamment Bérénice , qu’il écrivit en 1670.

Cette pièce raconte le difficile choix de Titus, empereur de Rome, entre épouser Bérénice, reine étrangère, violant ainsi les lois romaines, et entre renoncer à son amour et vivre le reste de sa vie sans Bérénice.

Ainsi, Racine exprime dans sa pièce un dilemme entre passions et devoir, et invite les spectateurs à la réflexion.

C’est le courage de cette décision que met en avant la citation d’André Bonnard : « Toute tragédie traduit et raffermit l’aspiration de l’homme à se dépasser dans un acte de courage inouï, à prendre une nouvelle mesure de sa grandeur face aux obstacles, face à l’inconnu qu’il rencontre dans le monde et dans la société de son temps.

» dans Civilisation grecque, Volume 2 .

Nous nous demanderons donc dans quelle mesure Bérénice peut être considérée, au regard des caractéristiques annoncées, comme une tragédie classique.

Dans un premier temps nous verrons que les personnages, à travers un acte de courage exceptionnel, prennent les responsabilités qui sont induites par leur rang malgré ce que leur dictent leurs passions.

Puis nous montrerons qu’en réalité cet acte de courage n’en est pas un et s’inscrit dans les conformités politiques de la société de l’époque. Tout d’abord, les personnages agissent contre leur passions et font preuve d’un courage exceptionnel. En effet, tous les protagonistes se dépassent au cours de la pièce.

Dans un premier temps, Titus, qui a déjà prit sa décision de quitter Bérénice dans l’acte II, remet son choix en question deux fois durant la pièce, mais ne fléchit jamais pour l’amour.

Ensuite, il réussit à affronter Bérénice en face à face et à lui affirmer sa décision, bien que cela ne lui fasse aucun plaisir et qu’il en souffre amèrement.

Titus agit donc contre sa passion et surmonte son envie de fuir Bérénice, de fuir sa fureur, de fuir ses pleurs.

Il surmonte ces obstacles et se dépasse dans le combat de ses passions.

Bérénice, elle, mène un combat contre la tristesse.

Lorsque vient le moment où plus rien ne peut sauver sa liaison avec Titus, où tout espoir est perdu, Bérénice décide de se suicider, afin de ne pas avoir à supporter la douleur de la séparation, et afin de se venger de Titus, le laissant alors dans un tourment éternel.

Mais finalement, Bérénice, agissant selon le courage même, choisit de ne pas se suicider.

Elle prend la résolution de vivre sans Titus, et ne cédant pas à la facilité, surmonte son désir de vengeance et se dépasse en choisissant de vivre sans Titus.

Enfin, Antiochus, lui, va accomplir deux actes exceptionnels : il va dans un premier temps choisir de révéler sa flamme à Bérénice, menaçant de cette façon son amitié avec elle.

Il choisit de prendre le risque et accomplit ainsi un acte de courage, bien que celui-ci soit en accord avec ses passions.

Néanmoins, lorsque Antiochus est prié par Titus d’annoncer à Bérénice la décision de celui-ci, il y va, alors que nombre d’autres auraient pu le faire pour lui, et sachant très bien quelle colère il pourra alors déclencher contre lui.

Antiochus agit donc à ce moment contre le désir d’être aimé par Bérénice, il répond à la demande de Titus, à son sens du devoir et surmonte sa passion pour se dépasser dans cet acte de courage. Ensuite, Titus prend la mesure de sa grandeur dans la société de son époque : en tant qu’empereur de Rome, Titus a des devoirs.

C’est à travers la pièce que ce sens du devoir et de l’honneur le gagnera.

En effet, Titus est rappelé au devoir par Paulin, son intendant, qui, bien que tout d’abord intimidé par la possible réaction de Titus, le rappelle à l’ordre en lui donnant ce sens du devoir.

C’est donc cette vertu de Titus qui sera mise à l’épreuve plusieurs fois par Bérénice au cours de la pièce.

Une première fois lors de leur première entrevue, qui sera d’ailleurs un échec de communication entre les deux protagonistes et une deuxième fois lors de leur seconde entrevue au cours de laquelle Titus accomplit son acte de courage.

Car. »

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